http://www.doulkeridis.be/IMG/arton308.jpgJ’ai eu le plaisir d’accueillir au Parlement francophone bruxellois, le 21 octobre dernier, quatre-vingt enfants de 10 à 12 ans venant des communes bruxelloises. Leur visite s’inscrivait dans le cadre de l’opération « Place aux enfants » organisée par la Ligue des Familles. Et une fois de plus, ces enfants m’ont surpris …

Après une visite guidée du bâtiment et un historique des lieux, ces parlementaires en herbe ont pris place dans l’hémicycle. Ils s’y sont sentis très rapidement à l’aise et il n’a pas fallu longtemps avant que les premières questions ne tombent : « Comment devient-on député ? » ; « A quel âge peut-on voter ? » avant de dire tout déçu « Pourquoi ne peut-on pas voter avant 18 ans ? » ; « A quoi servent les touches qui se trouvent devant nous ? » « Pourquoi les étrangers doivent-ils s’inscrire pour voter alors que c’est obligatoire pour les Belges ? », etc. J’ai été très étonné de voir qu’un certain nombre d’enfants avaient déjà les réponses à toutes ces questions.

Par la suite, je leur ai demandé si quelqu’un avait une proposition à formuler en leur précisant que cette proposition sera soumise au débat et ensuite au vote. A peine ma phrase terminée, la petite Lina lève son doigt. Je l’invite donc à venir à la tribune pour formuler et expliquer sa proposition devant l’assemblée. Sans complexe et avec une grande assurance, la voici qui propose : « Je trouve qu’on devrait faire plus de choses pour les personnes qui ont du mal à se déplacer et les aider ». Je lui demande de préciser sa proposition. Ce qu’elle fait dans la seconde : « eh bien, on pourrait équiper les bus et les métros de rampes pour que les personnes handicapées puissent les utiliser ». Je la remercie de cette proposition et invite les autres enfants à donner leur avis sur cette proposition. Un grand nombre d’entre eux ont réagi à cette proposition pour améliorer cette proposition : « Il faudrait également des personnes dans les bus pour aider ces personnes à monter » « Il faut également penser aux personnes âgées et aux mamans avec des poussettes », … ou pour proposer une alternative : « Il ne faut équiper que certains bus qui seraient réservés uniquement aux personnes à mobilité réduite ». Après un débat constructif et accompagné d’arguments, j’annonce qu’ils devront d’abord voter sur la proposition la plus radicale – n’équiper que certains bus de rampes qui seraient réservées aux personnes à mobilité réduite – et que nous ne voterons que sur la proposition d’équiper tous les bus, que si la première proposition soumise au vote n’a pas obtenu une majorité de voix. Fin du suspens, c’est la deuxième proposition qui est adoptée.

Après cette matinée, je suis encore plus convaincu de l’importance de rendre accessible aux enfants le fonctionnement de nos institutions. Il est également important de mettre l’accent sur les échanges d’opinions dans le respect de ce que pense l’autre, de ce que pense la majorité, de ce que pensent les minorités. Voilà quelques-uns des messages que j’espère avoir contribué à faire passer.

Je tiens à remercier l’équipe de Place aux enfants pour cette formidable initiative, tant les organisateurs de l’opération que les passe-murailles qui ont accompagné les groupes de jeunes.

Pour consulter le site de l’opération « Place aux Enfants », cliquez ici