Suite à une interview que j’ai accordée à Francis Dubois, journaliste au quotidien Le Soir, vous trouverez ci-dessous un article publié le 23 juillet 2008. L’occasion de tirer le bilan de la participation d’Ecolo au sein de la majorité bruxelloise de type Olivier (Ecolo-PS-cdH) mais également de faire le point sur la régionale d’Ecolo Bruxelles que je préside depuis un an et demi en tant que secrétaire politique. L’occasion également de se projeter dans l’avenir à moins d’un an de la fin de la législature pour doter Bruxelles d’un projet durable.
En septembre prochain, ECOLOBXL emménagera dans ses nouveaux locaux situés dans le bâtiment Flagey. Un lieu bicommunautaire qui est l’un des symboles du renouveau urbain de la Région bruxelloise. Dans le cadre de l’élaboration de notre programme électoral, ECOLOBXL y organisera une série de rencontres sur les thèmes qui touchent au premier plan les Bruxellois.

« Il ne s’était guère montré disert lors de sa prise de fonction au poste de secrétaire régional d’Ecolo, au printemps 2007. A l’époque, l’équivalent vert de Philippe Moureaux au PS ou de Jacques Simonet au MR s’était d’abord échiné à resserrer les rangs dans un contexte difficile pour Ecolo après les élections communales.

A moins d’un an des régionales, la langue de Christos Doulkeridis se délie. Pour, bien sûr, saluer les résultats engrangés par Evelyne Huytebroeck, la seule écologiste aux manettes ministérielles. « En matière d’énergie, Bruxelles était à la traîne. La Région est désormais à la pointe, se réjouit-il. Les primes fonctionnent bien, tant auprès du secteur public que des habitants ou des entreprises. Ceux qui avaient donné d’Ecolo l’image d’un parti qui ne sait pas gérer en sont pour leurs frais. Plus personne n’osera dire qu’on n’est pas crédibles.

Priorité aux actions sur le terrain, résultats concrets, cohérence : pour Christos Doulkeridis, la majorité en place mérite un satisfecit. « L’ancien attelage PS-MR était paralysé tous les jours faute de consensus », se souvient celui qui fut l’un des négociateurs de la majorité Olivier à Bruxelles. « Aujourd’hui, la volonté est réelle de travailler dans la même direction. Malgré la situation compliquée de Bruxelles, la confiance est rétablie entre francophones et néerlandophones. Même Brigitte Grouwels (secrétaire d’Etat CD&V, NDLR) ne bloque pas l’action du gouvernement. »

On voit où va sa préférence pour la suite. D’autant que, sur le thème qui lui tient tant à c½ur de l’emploi des Bruxellois dans le service public, Christos Doulkeridis souligne l’arsenal de textes rédigés à l’initiative d’Ecolo, mais aussi du CDH et du PS dans la foulée des rapports qu’il a dévoilés dès 2003. « Il ne faut plus qu’un jeune, à 12 ans, ait la conviction qu’il n’a pas d’avenir », insiste le secrétaire régional d’Ecolo. « Mais pour ça, il faut que l’enseignement suive. » A cet égard, Doulkeridis estime qu’« il faut des avancées, mais sans rupture de la solidarité Wallonie-Bruxelles ».

Solidarité entre les personnes. Solidarité entre les Régions. Le mot revient comme un leitmotiv dans la bouche du député. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la régionale s’installe à la place Flagey : « C’est un vrai centre dans Bruxelles. C’est aussi un quartier vraiment multiculturel et on doit avoir pour objectif d’y maintenir une réelle mixité. Il y a aussi la symbolique multicommunautaire du bâtiment dans un projet culturel commun. »

Christos Doulkeridis s’arrête aussi sur la vocation européenne de la capitale. Et il a sa petite idée. « Dire de Bruxelles qu’elle est la capitale de l’Europe, ça ne suffit pas, les Bruxellois ne s’y retrouvent pas. Mais en faire la capitale européenne de l’écologie, ça apporterait une plus-value. »

Et c’est là, dans le développement de la ville, qu’Ecolo, a un rôle à jouer pour Christos Doulkeridis : « Le rôle des villes est d’avoir des habitants. Pour en attirer de nouveaux, il faut miser sur la qualité de vie, permettre aux gens de cohabiter ensemble. » Eco-quartiers, développement durable… les idées ne manquent pas. Dont celle de « réinventer la notion de coopérative moderne. Il faut améliorer le sentiment d’appartenir à un quartier, permettre d’acheter de l’énergie verte en commun, de partager des outils qu’on n’utilise pas tous les jours, comme un gaufrier ou une friteuse. » La maison de quartier n’est pas loin.

Mais la réflexion se poursuit. « Après l’énergie, le grand chantier à venir sera celui de l’alimentation. Pourquoi ne pas imaginer des coopératives de quartier à Bruxelles qui achèteraient des produits de qualité à des coopératives d’agriculteurs en Wallonie ? » Solidarité entre les gens et entre les Régions, on y revient. Tout un programme.