ENTRETIEN paru dans Le Soir du samedi 26 décembre 2009 :

Cinq mois après la formation du gouvernement, le ministre bruxellois du Tourisme, Christos Doulkeridis (Ecolo), dit ses ambitions pour une matière dont, selon lui, on ne mesure pas encore assez la valeur économique.
Quelle est aujourd’hui votre priorité pour le tourisme à Bruxelles ?

Appliquer d’abord ce qui est inscrit dans la déclaration gouvernementale : instaurer des indicateurs qualitatifs pour affiner le profil socio-économique du touriste : savoir d’où il vient, le type de produit qu’il cherche à Bruxelles, l’image qu’il en a quand il repart et le média qu’il a utilisé pour choisir sa destination. On va renforcer le rôle de l’Observatoire du tourisme, Prenons l’exemple de la Biennale Art nouveau. C’est un public restreint, mais on a, là, la possibilité de faire une enquête qualitative poussée. On voit notamment qu’une personne sur deux est venue à Bruxelles rien que pour cet événement. Ces données orienteront notre politique. On dispose toujours de chiffres bruts, mais pas d’enquêtes qualitatives. Mes priorités sont là, avec la volonté de développer le tourisme durable. Cela signifie notamment travailler pour éviter que le développement du tourisme nuise à la qualité de vie des Bruxellois. Le tourisme doit apporter un plus aux Bruxellois. Je pense au potentiel d’emplois qu’il représente.

L’échevin de la Ville, Philippe Close (PS), dit souvent regretter que les institutions européennes n’ouvrent pas suffisamment leurs portes au public.

Précisément, notre volonté est de développer le tourisme lié à l’Europe. Dans le cadre de la présidence européenne (NDLR : le deuxième semestre 2010), nous allons inaugurer une promenade, à partir du Bip (NDLR : Bruxelles Info Place), sur les institutions européennes et l’histoire de l’Europe à Bruxelles. Autre élément, qui doit devenir un slogan que je veux porter à l’étranger, c’est que Bruxelles est la deuxième capitale des Européens. Chaque citoyen européen a deux capitales : celle de son pays et celle de l’Europe. On doit cultiver cette dualité et donner à chaque Européen l’envie de visiter sa capitale. On a aussi un travail à faire de notre côté : améliorer l’accueil et donner ce sentiment de citoyenneté européenne. Je voudrais que, quand un étranger arrive à Bruxelles, il comprenne qu’il est dans la capitale de l’Europe. Je verrais bien des panneaux l’indiquant sur l’autoroute, par exemple.

Les autres Régions seront associées ?

On est un petit pays, les distances sont courtes et il serait idiot de ne pas faire des stratégies entre les deux régions (NDLR : l’OPT va être rebaptisé Tourisme Wallonie Bruxelles). Et même entre les trois Régions. Chaque Région doit faire la publicité des deux autres. Bruxelles doit jouer un rôle d’aspirateur à touriste. On doit comprendre qu’il s’agit d’une porte d’entrée pour Bruxelles, mais aussi pour les deux autres régions.