Ce mercredi 20 janvier, en compagnie d’Evelyne Huytebroeck, j’ai participé à l’inauguration de l’unité de cogénération d’électricité et de chaleur de la SISP « l’Habitation Moderne » (HM) à Woluwé-Saint-Lambert.

Quel plaisir pour un Secrétaire d’Etat au Logement, en fonction depuis quelques mois seulement, de pouvoir déjà inaugurer une installation de cogénération d’électricité et de chaleur exemplaire, qui est pourtant encore inscrite à l’état de projet dans mon plan d’action pour cette législature !

Je salue l’esprit pionnier dont ont fait preuve la direction et le conseil d’administration de l’Habitation Moderne, ainsi que le remarquable travail accompli par ma Collègue Evelyne Huytebroeck au cours de son premier mandat de ministre de l’environnement et de l’énergie. Evelyne n’a pas hésité à emmener à Fribourg un large panel de responsables politiques et de chefs d’entreprises, tant publiques que privées, afin que notre Région rattrape en quelques années un quart de siècle de retard en matière de transition énergétique et écologique. Sans son action volontariste, et l’audace des responsables politiques et administratifs, ce projet exemplaire n’aurait pû se concrétiser .

Monsieur Rifflart, en tant que directeur général de l’Habitation Moderne, m’a fait part de son souci constant, et partagé par le Conseil d’Administration, de réduire le poids des charges financières des logements dans le budget des ménages locataires. Je rejoins totalement cette préoccupation sociale, d’ailleurs fortement mise en évidence dans l’Accord de gouvernement régional.

La cogénération d’électricité et de chaleur à l’Habitation Moderne pour quelque 240 logements permet déjà une très importante économie annuelle sur la facture d’énergie (estimée à 192€ par ménage, amortissement sur 10 ans compris), alors même que l’électricité produite n’est encore utilisée que pour les espaces communs, et ne peut donc être aujourd’hui directement revendue aux locataires. Sur base de ce projet exemplaire, dont la rentabilité économique et la plus-value sociale sont ici incontestablement démontrées , j’ai l’intention, en étroite collaboration avec ma collègue Evelyne, de développer la production décentralisée d’énergie verte à l’échelle de tous les grands sites de logement sociaux publics de notre Région, en travaillant notamment sur la politique d’investissement.

Produire de l’énergie verte en ville, c’est diversifier les modes de production et, par là, dé -centraliser la production d’énergie. D’une manière ou d’une autre on arrive ainsi à générer des surplus de production à partir du fait même de consommer, à partir des lieux de consommation d’énergie et donc évidemment des lieux que l’on habite. Des cercles d’échange entre consommation et production vont ainsi voir le jour. A l’échelle urbaine européenne, il y a là un véritable potentiel de redéploiement économique et industriel, avec des centaines de milliers de nouveaux emplois à la clé, de la conception des installations à leur maintenance. Au niveau bruxellois, nous contribuerons ainsi efficacement à rencontrer l’objectif du Gouvernement de faire de Bruxelles la capitale européenne du développement durable.

Lors de la présidence belge de l’Union, au second semestre de cette année, j’escompte bien pouvoir présenter cette installation parmi les initiatives avant-gardistes prises dans notre Région lors du colloque européen sur le logement qui se tiendra à Bruxelles !

De plus, les systèmes de cogénération, outre leur impact positif dans la lutte contre les changements climatiques, augmentent sensiblement notre capacité de résilience au déclin annoncé et inexorable des énergies fossiles, qui s’accompagnera tôt ou tard d’une hausse vertigineuse des prix. Or, nous sommes bien placés comme acteurs du logement public pour savoir que ce sont les personnes les plus précarisées qui souffriront les premières, et le plus, de la hausse des charges énergétiques.

D’autres mesures seront prises également en faveur du logement public durable, citons par exemple l’application du standard « bâtiment passif », pour les constructions neuves, et le standard « basse énergie » qui devient la référence des rénovations. Pour rappel, un bâtiment dit « passif » consomme 85 à 90% d’énergie en moins pour être chauffé qu’une construction traditionnelle non isolée. La politique bruxelloise du logement sera désormais développée dans une perspective de durabilité, intégrant les piliers sociaux, environnementaux et économiques, en s’appuyant notamment sur les expériences réussies d’exemplarité environnementale et énergétique telle que celle-ci.

N.B. : cogénération d’électricité et de chaleur = production d’eau chaude sanitaire (toute l’année donc) avec la chaleur résiduelle d’un générateur d’électricité à moteur thermique > toute l’énergie dissipée par le moteur est récupérée pour chauffer l’eau, ce qui en augmente très fort le rendement.