– Sur les 32 millions débloqués, pas grand-chose pour les hommes du feu bruxellois, estime le secrétaire d’État en charge du Siamu.
– Pour Christos Doulkeridis, Bruxelles a été ignorée par le fédéral lors des discussions budgétaires.


POMPIERS Déçu et proprement scandalisé. C’est l’humeur de la semaine pour Christos Doulkeridis (Écolo), secrétaire d’État en charge des services incendie bruxellois. Il découvrait hier les détails de l’accord intervenu dimanche au gouvernement fédéral sur le soutien financier accordé aux pompiers du pays.

Pour rappel, quelque 32,5 millions d’euros ont été dégagés. Un montant divisé comme suit : 23,8 millions à destination des communes en perspective des zones à établir en Régions wallonne et flamande (Bruxelles est déjà considérée comme une zone unique où tous les pompiers sont professionnels), six millions pour les écoles du feu et 2,8 millions pour la formation et les campagnes de recrutement.

Une répartition qui fait de la Région bruxelloise la grande perdante de cet accord, selon Christos Doulkeridis.

Interview :

Vos impressions suite à l’accord budgétaire intervenu pour les pompiers au fédéral ?

“D’abord, je trouve le gouvernement relativement grossier de ne jamais avoir répondu à nos courriers. Nous n’avons même pas été concertés alors que le corps de pompiers bruxellois est le plus important du pays. Et depuis dimanche, c’est le flou le plus complet.”

Vous avez maintenant connaissance des termes de l’accord.
“On constate que Bruxelles échappe complètement à l’enveloppe la plus importante, celle des 23,8 millions d’euros. C’est inacceptable et à vrai dire scandaleux. Nous sommes pénalisés parce qu’avant les autres, nous avons pris nos responsabilités en organisant les services de secours de la façon la plus professionnelle possible. Je rappelle que nous intervenons dans les deux autres régions gratuitement et sans compensations, sur le dos des Bruxellois donc.”

Une situation qui n’est pas prête de changer, selon vous ?

“Au contraire, d’après les zones qui seront mises en place en Flandre et en Wallonie, ces interventions hors région bruxelloise augmenteront de 30 %. Et le territoire que nous allons couvrir augmente de 25 %. Il est évident que nous intervenons en fonction de l’endroit où sont localisées nos casernes et des impératifs de sécurité.”

Bruxelles va tout de même pouvoir pêcher dans les deux autres enveloppes.

“Nous verrons ce que cela va donner.”

Que réclamez-vous ? Combien ?

“Je ne veux pas entrer dans les chiffres. Je veux simplement une intervention équitable du fédéral entre les trois régions, ce qui n’est absolument pas le cas.”

Vos partenaires PS et CDH du gouvernement bruxellois sont également présents au fédéral. Ils n’ont pas fait ce qu’il fallait ?

“On me dit que la Flandre et le MR étaient contre un meilleur financement des services de secours de Bruxelles. Je constate que nous avons beaucoup de ministres bruxellois au gouvernement fédéral. Ils sont là, qu’ils posent des actes concrets.”

Qu’allez-vous faire ?

“Je vais d’abord exposer la situation à mon gouvernement. Et continuer à faire pression…”