En tant que négociateur écolo dans les discussions institutionnelles, je souhaite réagir à la position du CD&V sur la note du conciliateur royal Johan Vande Lanotte et la démission qu’il vient de présenter au Roi Albert II. Je suis inquiet du décalage manifeste qui existe entre la position politique dure communiquée ce matin sur le statut de Bruxelles par la présidence du CD&V et la réalité des aspirations des Bruxellois, y compris néerlandophones. En effet, d’après les déclarations de plusieurs personnalités du CD&V, Bruxelles serait trop considérée comme une Région à part entière dans la proposition déposée lundi soir par Johan Vande Lanotte.

Quelle que soit la configuration politique, les tentatives de blocage ou le recours aux élections, le CD&V et les autres doivent comprendre que les Bruxellois n’accepteront en aucun cas que Bruxelles soit cogérée par d’autres. Au contraire, Bruxelles devra être renforcée comme une Région à part entière, sur pied d’égalité avec les deux autres Régions au sein de l’état fédéral. Avant la création de la Région de Bruxelles-Capitale en 1989, les Bruxellois ont déjà constaté combien la cogestion ne répondait pas à leurs besoins et intérêts. Les Bruxelloises et Bruxellois, qui ont aussi leur mot à dire, ne veulent pas d’un retour en arrière et chacun doit tenir compte de cette réalité démocratique. Les deux autres Régions ont besoin d’une Région de Bruxelles-Capitale porteuse d’un projet autonome fort et dynamique, qui appuie et renforce leur propre dynamisme, sur le plan de la création de richesse et d’emploi, notamment.

Je rappelle également que l’accord de majorité du Gouvernement bruxellois, dont le CD&V fait partie en la personne de Mme Grouwels, revendique explicitement que l’autonomie constitutive soit reconnue à la Région de Bruxelles-Capitale, afin de confirmer son statut de Région à part entière (c’est la note Octopus bruxelloise). L’ensemble des partis démocratiques flamands présents au sein de l’actuel ou du précédent Gouvernement Bruxellois (CD&V, SPa, VLD et Groen !) ont soutenu cette revendication, qui est donc bien un souhait largement partagé par l’ensemble des Bruxellois, et non l’expression francophone d’un projet pour Bruxelles. J’invite donc les mandataires bruxellois des partis concernés à faire mieux entendre leur voix au sein de leur parti, mais aussi ces partis à respecter les accords signés et votés.

Un blocage complet des négociations serait synonyme de recul non seulement pour les Bruxellois, mais aussi pour l’ensemble des citoyens de ce pays.