Kastelorizo, qui fait partie de l’archipel du Dodécanèse, est l’une des plus belles îles de Grèce. Située au sud est du pays, juste en face de la ville turque de Kaş, elle est considérée comme la dernière île grecque. Son histoire commence au néolithique. Son nom vient du château aux pierres rouges construit par les chevaliers templiers de Rhodes au XIVè siècle. Elle porte aussi le nom de Megisti. Son histoire contemporaine est fortement liée à la deuxième guerre mondiale. L’île a été pratiquement anéantie par les bombardements faisant passer sa population de plus de 13.000 habitants à… 300 habitants. Ce drame a tué une grande partie et imposé l’exile à des milliers d’autres, les faisant passer par des camps à Chypre et en Palestine où ils sont restés près de trois ans dans l’espoir jamais exhaussé de revenir un jour sur leur île. Aujourd’hui, quelques australiens d’origine grecque reviennent sur leur île. Kastelorizo qui vit essentiellement du tourisme est totalement dépendante pour son approvisionnement en eau et en nourriture. Elle est ravitaillée essentiellement par Rhodes et aussi par Kaş pour les fruits et légumes.

La beauté de l’île vient essentiellement de la quiétude de la crique où les principales habitations se trouvent et par la préservation architecturale de ses demeures. L’île est un véritable dépaysement : le rythme du temps, la lumière du soleil, la douceur de ses eaux, la beauté de ses couleurs… Il y a aussi le fait qu’on a vite une vue d’ensemble, ce qui procure un grand sentiment de sécurité, accentué par le fait qu’il n’y a pratiquement pas de voiture et que tout peut se faire à pied ou en barque.

Je dois avouer que c’est un des endroits qui m’émeut le plus en Grèce. Je l’avais découvert une première fois il y a quatre ans. A l’époque on m’avait communiqué à Rhodes un numéro de téléphone pour réserver une chambre. C’était celui d’Irène qui gère la seule agence de voyage de l’île avec son père. J’avais encore son numéro. Je l’appelle pour vérifier les disponibilités cette année. « Bonjour Monsieur Christos, comment allez-vous, comment va la Belgique ? ». C’est un des aspects les plus impressionnants en Grèce et dans ce genre d’île en particulier : les relatons humaines. Amis un jour, amis toujours. Par téléphone, elle me réserve donc un petit appartement pour cinq pour quatre nuits. Elle nous attendra au bas du ferry. A notre arrivée avec le Blue Star, dont le voyage en mer est déjà une belle aventure, elle est effectivement là et nous met en contact avec le propriétaire du logement. L’appartement est hyper propre. Tous les logements de l’île ont une belle vue. Chacun des habitants fait deux ou trois métiers en fonction des heures de la journée. Le contact avec les habitants, et autres touristes d’ailleurs, se fait extrêmement naturellement. En grec, en français, en anglais, en italien, en turc, on se débrouille toujours puisque c’est l’envie de communiquer qui l’emporte. Je pense que c’est le véritable atout de la Grèce : la plus-value humaine dans les contacts. En quittant l’île, nous étions sûr d’y revenir très vite. Pour l’île, mais aussi pour ses qualités humaines.

L’île est accessible par Rhodes en avion (une vingtaine de minutes) ou en bateau (2h en catamaran et 3h30 en ferry) ainsi que via Kaş (moins d’une heure).