On se retrouve parfois dans la vie en train d’affronter des situations auxquelles on ne s’attendait pas et pour lesquelles il est particulièrement difficile d’avoir des informations. Lorsque ces expériences ont un lien avec votre corps et votre santé, cela prend une dimension encore plus importante. Confronté à cette situation, je me suis dit que je pourrais au moins partager sur internet mon expérience afin qu’elle puisse bénéficier aux autres.
Le « porte-à-cath », ou encore PAC ainsi qu’il est appelé communément pour porte à cathéter est une petite boîte que l’on place sous la peau sur le côté supérieur de la poitrine. Cela se fait à l’occasion d’une petite intervention chirurgicale en hôpital du jour. Pour ma part, j’ai fait cela à l’hôpital d’Ixelles-Etterbeek (réseau IRIS). Je suis arrivé lundi matin à 11h45. J’ai été gentiment accueilli par une infirmière. Je me suis déshabillé (sauf le slip) et on m’a demandé d’enfiler deux robes d’hôpital (une devant, une derrière).A 12h45, je suis rentré en salle d’opération. Sur place, un chirurgien et une infirmière. Couché sur le dos, l’infirmière me rase à l’endroit de l’opération et désinfecte le tout. Le chirurgien me prévient qu’il procèdera d’abord à une piqûre d’anésthésie locale. Qu’il sera normal de sentir comme une pression de doigts mais qu’en cas de douleur je devais le prévenir pour qu’il augmente un peu la dose. Ce sera le cas à deux reprises durant l’intervention. Les préparatifs sont impressionnants. Il y a d’abord tout ce qui concerne la stérilisation des instruments, du chirurgien et de l’infirmière. On passe ensuite un anneau rigide autour de moi à auteur du cou. On attache alors un tissu stérile pour isoler mon visage du reste du corps et essentiellement de la zone d’intervention. En gros, je ne verrai pas ce qu’on chipotte, mais j’aurai les sons (ce qui n’est pas toujours rassurant). L’infirmière a aussi installé un mécanisme de contrôle permanent de mon pouls et de ma tension. Pour le pouls, ça passe par une espèce de grosse pince-à-linge, qui ne fait pas du tout mal, au bout d’un doigt ; pour la tension, c’est comme chez le médecin, un bandeau placé autour du bras qui gonfle automatiquement de temps en temps. On passe alors aux choses sérieuses. En gros, l’opération peut se résumer ainsi : le chirurgien ouvre dans votre torse un trou assez grand pour faire passer la boîte et la relier à la veine jugulaire (grosse veine par laquelle passe le sang). L’objectif est de pouvoir avoir un contact permanent avec notre sang sans devoir faire sans cesse des piqûres dans nos veines, soit pour prendre du sang (pour l’analyser par exemple), soit pour injecter un produit dans le sang (comme dans le cadre d’une chimiothérapie).

Pratiquement, le porte-à-cath a une face avec une grosse membrane étanche qui est placée juste sous la peau. On pique alors sous la peau, on perce la membrane et on est alors en contact avec le sang. Revenons à l’opération. Pour ma part, je dois avouer que cette intervention aura été un mauvais moment à passer. Evidemment, il est préférable d’avoir une anesthésie locale que générale (c’est moins dangereux et on est plus vite retapé), mais sentir ou entendre son corps se faire bousculer ainsi est quand même perturbant. Il faut dire qu’il n’est évidemment pas naturel de pousser un objet étranger tel qu’un porte-à-cath dans notre corps. Entendre le scalpel électrique trouer sa peau, n’est certes pas douloureux grâce à l’anesthésie, n’empêche que c’est stressant. Sentir que le chirurgien essaie de trouver tant bien que mal votre veine jugulaire est aussi flippant quand on y pense. Et puis, le sentir pousser et coincer la boite dans votre corps avant de recoudre le tout à l’aiguille ne fait pas du bien. Il ne faut pas s’en cacher.

Je suis reparti de là fatigué moralement. Quelqu’un est venu me rechercher (mieux vaut le prévoir) parce que tout mon côté gauche, où on a placé le porte-à-cath était assez paralysé par la douleur et la gène. J’ai passé une mauvaise nuit où les dafalgans ou autre nurofen m’ont un peu aidé à supporter la douleur, qui disparaîtra pratiquement après quatre jours. Il paraît que chez beaucoup de patients, ça se passe mieux. Tant mieux pour eux. J’ai gardé un gros bandage trois jours et on retirera les fils après une semaine. Maintenant, j’ai une espèce de boule sur le côté gauche du torse. C’est sans doute pas hyper beau, c’est pas fait pour. Mais au moins, l’infirmier ou l’infirmière qui devra piquer dedans ne passera pas à côté.