Bouchons et pollution : des mots qui résument bien la situation de la mobilité de notre capitale. On ne peut plus en dire autant de Paris. La Ville lumière a, en effet, réussi le défi de se dégorger en partie, et ce grâce à une politique de mobilité durable.

Après plusieurs études menées pour repenser la ville, Denis Baupin (Les Verts), maire-adjoint de Paris chargé du Développement durable, de l’Environnement et du Plan climat, a insufflé un véritable changement et des mesures ont été développées dans ce sens à travers toute la capitale. Les couloirs bus, l’implantation d’une ligne de tram et VELIB c’est lui.

Au-delà de la vision idéologique qu’a suscitée la démarche parisienne, l’intérêt se porte surtout sur les résultats concrets et positifs qui sont même parfois surprenants. En sept ans, Paris a vu ses déplacements automobiles diminuer de 400.000 par jour, soit 25% en moins et ses déplacements cyclables augmenter de 50%, avec 240.000 abonnés annuels à Velib. L’offre globale de mobilité a augmenté tout en réduisant le recours à l’automobile. « Tout ne fut pas facile. Nous avons longtemps été la cible des médias (…) et nous avons aussi fait l’objet de nombreuses insultes (…) », a précisé l’écologiste parisien lors de la conférence de presse sur le sujet au siège d’ECOLOBXL, le 27 novembre 2008. « On s’attendait au pire, certains prédisaient même des catastrophes en matière d’embouteillages. Les aménagements sont un succès parce qu’ils donnent aussi plus de place à ceux qui ont vraiment besoin de leur véhicule pour se déplacer(…) », a-t-il souligné.

Pour ma part, ce que j’ai trouvé impressionnant dans l’expérience parisienne menée par les écologistes c’est que sur base du constat on ait eu le courage de passer à l’action et de prendre des mesures. Et que ces mesures produisent des résultats extrêmement concrets et mesurables. En résumé, la leçon est : c’est possible !

Bruxelles, bien qu’elle se soit dotée en 1998 d’un plan régional de déplacements, aussi nommé Plan Iris, notre Région reste congestionnée. Alors que Paris avance, notre capitale stagne. Ici, rien ne change. « Bruxelles a très peu bougé en matière de transports », a d’ailleurs relevé le père de la métamorphose parisienne.
Que ce soit en transports en commun, en voiture ou à vélo, voire à pied, se déplacer à Bruxelles devient de plus en plus problématique. D’autant plus que la mobilité a des impacts directs sur notre environnement, notre économie, notre qualité de vie et notre santé. Il me semble ainsi urgent de prendre les mesures qui s’imposent. S’inspirer du modèle parisien constitue, donc, déjà une réponse !

C’est pourquoi, ECOLOBXL entend faire de Bruxelles La Capitale du Développement Durable : une capitale verte à l’instar de Paris !

« Ce qui est possible dans la capitale française, doit l’être à Bruxelles »

Quelques constats inquiétants

1) En matière d’environnement
En 10 ans, le nombre de kilomètres parcourus a augmenté de près de 20% en Belgique et de 43% en Région bruxelloise sur les voies secondaires (voiries communales).

2) En matière de santé
Les particules fines provenant des moteurs diesel sont à l’origine de 1.100 décès prématurés par an en Région bruxelloise, et de l’augmentation des hospitalisations pour problèmes respiratoires, des allergies et de l’asthme.

3) En matière d’économie
Les embouteillages constituent un coût important pour notre économie. 9 millions d’heures sont perdues chaque année par les Belges dans les bouchons, soit un coût total de 114 millions d’euros pour la société.

4) En matière de performance des transports publics
Actuellement, moins d’un tiers des tronçons et des lignes de tram affichent les performances de vitesse commerciale souhaitées par le nouveau contrat de gestion de la STIB.

Des propositions concrètes

A l’exemple de Paris, la priorité doit donc être axée sur un réseau de transports en commun plus performant en procédant à un rééquilibrage de l’espace public. Il faut instaurer des sites propres : création de couloirs réservés exclusivement aux bus et aux trams, et ce couplés à des feux prioritaires. En implantant ces mesures sur des lignes bruxelloises, les usagers gagneraient, entre autres, de précieuses minutes. Par exemple, en empruntant le bus 71, on passerait de 75 à 45 minutes pour joindre Delta à De Brouckère, ou encore de 94 à 62 minutes pour relier Maes à Porte de Namur via le bus 80. Par conséquent, on pourrait garantir une diminution du temps de parcours et une amélioration de la régularité des horaires.

Conjointement à ces propositions, il convient également de rappeler les autres mesures envisagées par les Verts en faveur de la mobilité durable : la carte Hypermobil (alternative à la voiture de société), une politique de stationnement plus cohérente, la création de sites piétonniers dans chaque communes et davantage de pistes cyclables, et enfin la réduction du trafic de transit dans certains quartiers.
Dans ce contexte, il ne sera plus question de parler de fatalité, mais bien d’efficacité !