Article de Mathieu Colleyn paru ce mercredi 28 avril 2010 dans La Dernière Heure

Bruxelles | Christos Doulkeridis veut booster la mutation des locatiares qui sous-occupent leur logement

LOGEMENT Conséquence directe du bail à vie, nombre de logements sociaux ont une taille qui ne correspond plus à celle du ménage qui les occupe. Situation des plus banales, une fois que les enfants sont partis, les locataires se retrouvent à deux, parfois seul, dans des appartements ou maisons de 2, 3 voire 4 chambres, catégories de logements qui manquent cruellement dans le parc social de la Région bruxelloise. Selon les dernières statistiques, 12.000 chambres seraient inoccupées dans les quelque 37.000 logements sociaux de la capitale.

« C’est une question d’équité… « 

Une situation qui n’est pas tenable pour le secrétaire d’Etat au Logement, Christos Doulkeridis (Ecolo). Aujourd’hui, il réunit les directions des 33 sociétés de logement pour parler mutation. Une procédure qui n’est pas appliquée de la même manière dans toutes les sociétés de logement (Sisp). Ainsi, le taux de logements inadaptés à leurs locataires passe de 3 à 56 % selon les Sisp.

“C’est une question d’équité par rapport à toutes ces personnes qui sont en attente d’un logement social “, argumente le secrétaire d’Etat. Fin de l’an dernier, on approchait les 37.000 demandes. “On a aujourd’hui plus de demandeurs que de personnes qui habitent dans le logement social”, déplore Christos Doulkeridis.

À côté des constructions et des rénovations, il compte donc encourager les sociétés à rationaliser l’occupation de leurs logements. “J’attends les propositions des Sisp”, dit-il. En réalité, il semble qu’il s’agisse surtout d’encourager les Sisp à appliquer les règles en vigueur. En théorie, celles-ci doivent surveiller de près l’occupation des logements dont elles ont la charge et proposer au locataire les mutations qui s’avèrent souhaitables (l’exception vaut pour les plus de 65 ans et les personnes handicapées). En cas de refus du locataire, la société est en droit de casser le bail. Par ailleurs, toute personne qui sous-occupe un logement doit payer un surloyer, calculé sur base du nombre de chambres inoccupées, le temps que la société trouve un logement adapté.

“Une mutation peut être source d’une amélioration de la qualité de vie des locataires”, souligne encore Doulkeridis. Logement plus moderne, moins coûteux en entretien et en charge, cite-t-il. Il souhaite que des plans de mutation surgissent là où il n’y en a pas et qu’un système de mutation entre les Sisp puisse être mis en place. “Il est évident que pour les personnes âgées des incitants concrets seront instaurés à cet effet (aide logistique ou technique pour le déménagement, pour l’installation dans le nouveau logement, etc.) en évitant toute rupture de stabilité familiale, physique ou émotionnelle.”, précise le cabinet Doulkeridis.

Christos Doulkeridis veut encourager les sociétés à rationaliser l’occupation de leurs logements. Il attend les propositions des Sisp.

Mathieu Colleyn