Votre question : Christos, n’est-ce pas un peu antinomique de défendre énergiquement les intérêts (régionaux et non communautaires) des Bruxellois (ce en quoi je vous soutiens énergiquement aussi) au sein d’Ecolo où un Nollet qualifie un Maingain d’extrémiste? Et où l’association avec Groen! n’est apparemment pas remise en question malgré le virage communautaire de ceux-ci (dès lors qu’ils ont voté ou ne se sont pas du tout opposés à la loi flamande entraînant l’application du programme néerlandophone aux écoles francophones des communes à facilités?)

Ma réponse : Merci pour la question. ECOLO a une attitude cohérente et claire depuis plusieurs années sur les questions communautaires. Nous n’avons jamais été un parti qui jetait de l’huile sur le feu linguistique. Nous avons toujours considéré essentiel d’entretenir avec les partis néerlandophones démocratiques, et a fortiori avec Groen, un dialogue franc, lucide et constructif.

Nous vivons dans le même pays et la plupart, sinon tous les problèmes que nous devons régler en tant que politiques, nous avons intérêt à les régler ensemble. Le symbole le plus important de cette dynamique est sans doute le fait que nous formons un groupe commun (Ecolo et Groen) au Parlement. Cela ne nous empêche pas évidemment d’avoir des désaccords ou des opinions différentes de temps en temps. Mais nous avons au moins un cadre pour en parler et pour essayer de rapprocher nos points de vue.

D’un autre côté, il est évident qu’un certain nombre de dossiers tendus sur le plan communautaire nous divisent. Et nous avons d’ailleurs décidé depuis de nombreuses années de participer à la construction d’une stratégie avec les autres partis francophones. Cela nous a, par exemple, permis d’avoir des positions communes sur la façon de défendre les francophones de la périphérie, sur l’importance de défendre les 3 Régions sur le même pied et d’obtenir un refinancement de la Région bruxelloise.

Tout ce que je viens de dire n’est pas seulement mon point de vue, mais celui de mon parti. Quand je défends les intérêts de Bruxelles, je suis mandaté par mon parti pour le faire, qui m’envoie d’ailleurs à chaque négociation lorsque les intérêts de Bruxelles sont en jeu.

Tout ceci dit, je ne vois aucun avantage à revoir nos relations avec Groen. Nos relations ont toujours été franches et sans naïveté. Rompre le dialogue et la concertation serait grave. La Belgique n’a pas besoin de ça en plus. On n’est pas plus forts quand on fait de la musculation dans les médias avec des propos incendiaires sur l’autre communauté. Ce qu’on attend de nous, ce sont des solutions justes, équitables et durables. Nous mettons toute notre énergie à atteindre cet objectif.