Ce matin, j’ai été particulièrement heureux d’ouvrir un colloque consacré aux allergies alimentaires et à l’HORECA, et organisé par le Centre d’information et de Recherche sur les intolérances et l’hygiène alimentaires (CIRIHA), la Haute Ecole Lucia de Brouckère, l’Institut Emile Gryzon et l’asbl « Préventions des allergies ».

Pour chacun d’entre nous, l’alimentation représente une dimension importante de la vie ainsi qu’une préoccupation quotidienne. Sa qualité participe pleinement à notre santé, mais aussi, plus largement, à notre bien-être. Car bien manger est un plaisir: plaisir des sens, plaisir de la convivialité d’un repas partagé avec ses proches. Facette importante de notre culture, l’alimentation est riche de spécialités, de techniques, d’appellations d’origine, de traditions, d’artisans qui font de la Belgique une référence reconnue en matière de gastronomie.

Au cours de ces dernières décennies, notre alimentation a fortement évolué. Cette évolution a eu des conséquences positives. Pensons par exemple à la diversité des saveurs qui se trouvent désormais dans notre assiette. Mais nous ne pouvons le cacher, avec également des conséquences négatives sur notre environnement et notre santé:

· L’intensification de la production alimentaire et le recours systématique à des engrais chimiques et à des pesticides ont des conséquences sur la pollution des sols et des eaux comme sur le réchauffement climatique et la biodiversité

· L’obésité touche de plus en plus d’enfants – et d’adultes;

· Le nombre de personnes allergiques à des aliments a progressé au cours de ces dernières années passant de 1% de la population en 1970 à plus de 6% aujourd’hui. En outre, nous constatons une augmentation des allergies sévères. En Angleterre par exemple, les chocs anaphylactiques ont progressé de 700% en 17 ans.

Depuis quelques années, de plus en plus de Belges entendent davantage maîtriser leur alimentation. Ils veulent en effet être mieux informés et se conduire, non en simples consommateurs, mais en acteurs à part entière de l’alimentation. Ils veulent pouvoir trouver sur le marché des produits correspondant davantage à leurs besoins et attentes.

La Commission communautaire française, avec ses différents instituts, a une place importante à prendre en matière d’alimentation. En tant que pouvoir organisateur d’établissements scolaires formant aux métiers de bouche, nous avons notamment la possibilité de former et de sensibiliser les acteurs de la filière et les futurs professionnels, qu’ils travaillent dans un snack, un restaurant ou une cuisine de collectivité, sur les risques liés à l’allergie alimentaire, d’informer le plus grand nombre de personnes du secteur sur la prévention à mettre en place et d’enseigner les règles légales d’étiquetage. Cette place, nous entendons la prendre en profitant de la chance unique que nous avons sur ce campus qui rassemble le CIRIHA, des futurs chefs, diététiciens, gestionnaires de l’environnement urbain et j’en passe.

En tant que Président du Conseil d’administration de la Haute École Lucia de Brouckère et Ministre-Président de la COCOF en charge de l’Enseignement, mon intention est d’amplifier les synergies entre nos différents établissements. C’est ainsi par exemple:

· qu’un livret de recettes « alimentation durable » sortira d’ici la fin de l’année. Ce livret est le fruit d’une collaboration entre nos différents instituts;

· Par ailleurs, le futur bâtiment destiné à accueillir le centre de technologies avancées permettra à nos étudiants, aux demandeurs d’emploi et à des professionnels de se former sur du matériel de pointe;

· Divers partenariats avec des acteurs extérieurs tels que Bruxelles environnement; Apis bruoc sella; les Jardins de Pomone verront le jour dans le courant de l’année 2011.

Mon intention est de faire du campus du CERIA et de ces différents instituts, les premiers établissements reconnus « alimentation durable ». Cette notion recouvre également la question des allergies alimentaires car aborder ce thème dans le cadre d’un programme scolaire est indispensable aujourd’hui au vu du nombre de personnes concernées par le sujet.