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Le constat est connu: la Région bruxelloise comptera 170.000 habitants supplémentaires d’ici 2020. Cette augmentation de la population appelle des réponses de la part de l’ensemble des Pouvoirs publics pour permettre aux personnes de trouver un logement qui correspond à leurs besoins, une place dans une crèche ou dans une école pour leurs enfants, etc.

En matière d’offre d’enseignement, ce sont plus de 22.000 places qui devront être mises à disposition dans le courant des dix prochaines années. Pour rencontrer cet objectif, j’avais appelé les différents responsables politiques à former une Alliance pour l’Education et la Jeunesse. En effet, nous ne pourrons réaliser cet objectif qu’à travers une coordination des actions des différents acteurs en charge de l’enseignement et une prise en compte de ce défi sur le plan budgétaire par les différents niveaux de pouvoir.

En tant que Ministre-Président de la Commission communautaire française (Cocof) en charge de plusieurs établissements scolaires situés en Région bruxelloise (Instituts situés sur le campus du CERIA, Institut Redouté-Peiffer, Institut Charles Gheude, etc.), nous participerons à cet effort en créant plus de 650 places dans le courant des deux prochaines années. De son côté, le Gouvernement de la Communauté française a d’ores et déjà annoncé la création de 5.600 places.

Au vu de ses chiffres, les réponses apportées actuellement restent donc encore insuffisantes pour absorber les demandes futures et une stratégie concertée avec les communes, la Communauté flamande et l’Etat fédéral devra être mise en place dans le courant des prochains mois. A ce titre, une task force consacré à la question du boom démographique et à laquelle je participe activement a été créée il y a peu.

Comme évoqué ci-avant, offrir davantage de places dans l’enseignement nécessitera notamment le développement d’initiatives et la coopération entre différents acteurs. Voici plusieurs mois, les Amis de l’Ecole active m’ont contacté en tant que Ministre ayant la tutelle sur la Société publique d’administration des Bâtiments scolaires bruxelloises – SPABSB – (infrastructures dans lesquelles l’enseignement organisé par la Communauté française est dispensé) pour développer un projet d’école secondaire à pédagogie active dans un bâtiment situé à Forest. Convaincu de la pertinence de leur projet, j’ai appuyé leur demande auprès de mes collègues du Gouvernement de la Communauté française pour plusieurs raisons:

• Tout d’abord, parce qu’au vu des constats posés par les différentes études, la nécessité de créer des places dans l’enseignement obligatoire se fait de plus en plus ressentir dans cette partie de Bruxelles. Le projet proposé offre par ailleurs l’avantage d’offrir la possibilité à des enfants de bénéficier d’un continuum pédagogique.
• Ensuite, parce que la forme de partenariat est particulièrement intéressante dans la mesure où ce projet dépasse un grand nombre de clivages en associant des parents, deux communes bruxelloises (Saint-Gilles et Forest) et différents pouvoirs organisateurs.
• Enfin, en raison des garanties qui ont été données par les différents partenaires quant à la gratuité, la laïcité, la mixité culturelle et sociale du projet. Des principes particulièrement importants pour garantir l’accès à toutes les personnes qui souhaiteraient inscrire leurs enfants dans ce type d’école.

Un bâtiment a actuellement été identifié par l’asbl pour y développer leurs activités. Il s’agit de l’internat autonome de Forest, propriété de la SPABSB, qui héberge actuellement des jeunes fréquentant l’enseignement secondaire et supérieur, des étudiants inscrits dans un programme Erasmus et les bureaux administratifs de l’ADEPS. Vide en grande partie pendant la journée, ce bâtiment permettrait d’accueillir les activités d’une école.

Certains éléments manquant actuellement au Conseil d’administration de la SPABSB (intentions de la Communauté française quant à la création d’une école fondamentale, avenir de l’internat et des autres activités présentes sur le site, avis du Conseil général de l’enseignement sur la création de cette établissement, etc.), aucune décision quant à la mise à disposition de ces locaux n’a pu encore être prise aujourd’hui. En tant que Ministre-Président du Collège de la Cocof, j’ai interpellé mes collègues de la Communauté française sur la question et ne manquerai pas de mettre le point à l’ordre du jour du prochain Gouvernement intrafrancophones pour qu’une décision soit prise le plus rapidement possible dans ce dossier.