Souvenez-vous: en décembre 2010, la presse mettait en lumière un problème criant dans la gestion de l’accueil des demandeurs d’asile, lié à l’insuffisance d’infrastructures d’accueil publiques. Les conditions de logement de certains demandeurs d’asile logés dans des hôtels posaient vraiment problème. J’avais alors demandé au service d’inspection de visiter des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile, de façon à disposer d’un état de la situation (une requête qui concerne uniquement le respect des critères de classification hôtelière).

Mes services indiquent que, d’après leur enquête, une quinzaine d’hôtels hébergent à Bruxelles des demandeurs d’asile, dans le cadre d’un contrat avec Fédasil. Les inspections réalisées à ce jour ont porté sur 8 hôtels, mettant à disposition une capacité d’accueil d’environ 400 personnes demandeuses d’asile. Ces hôtels sont situés sur le territoire des communes de Bruxelles-Ville et Saint-Gilles sur l’axe Gare du Midi – Gare du Nord.

D’après l’appréciation des agents qui se sont rendus sur place, la présence continue, durant des mois de familles, avec enfants dans des lieux exigus et non adaptés à une présence résidentielle continue rend les conditions de vie souvent difficiles.

Concernant les résultats d’inspection en tant que tels, il est apparu que l’un des hôtels visités posait de réels problèmes, tandis que des remarques et demandes d’adaptations ont dû être faites dans plusieurs autres hôtels.

En effet,

– on constate une suroccupation régulière des chambres : ainsi, des chambres prévues pour deux personnes sont parfois occupées par quatre personnes, par exemple;
– par ailleurs, certains hôtels présentent de vrais problèmes d’entretien et des dégâts sont constatés, attribuables à des circonstances d’occupation inhabituelle. Ainsi, les chambres visitées et occupées par des demandeurs d’asile se caractérisent, par exemple, fréquemment par une accumulation de sacs à linge, de vêtements, d’appareils électroménagers, de vaisselle,… ce qui s’explique par une résidence de longue durée par des familles dans des lieux inadaptés à cet effet, mais ne favorise pas les conditions de logement.

Suite aux visites, un établissement, accueillant environ 85 personnes, a été jugé dans un état délabré, voire insalubre. Y ont été trouvés :
– des traces d’excréments de rats sur l’un des paliers ;
– la présence d’immondices traînant dans les couloirs.
De plus, les accès d’évacuation y étaient obstrués par des lits et des matelas.

L’état préoccupant de cet hôtel a été signalé au service d’hygiène de la commune concernée, auquel il appartient de donner les suites utiles à cet situation.

On s’oriente vers le retrait prochain de l’autorisation Cocof de cet hôtel et la procédure en ce sens a été initiée.

Un second établissement posait des problèmes importants, sans que la situation soit aussi grave que dans le cas que je viens d’évoquer. Les autres établissements inspectés se sont révélés en ordre en terme d’exploitation, même si le Service tourisme a très souvent dû intervenir pour contraindre ces hôteliers à engager des rénovations des chambres, des rafraîchissements des bâtiments ou des sanitaires et communs.

Une nouvelle visite de ces hôtels est d’ores et déjà programmée au mois d’avril. Ce sera l’occasion d’actualiser notre information.

Quant à mon courrier aux responsables de Fedasil pour leur demander des explications sur les critères de choix des hôtels, sur le type de marché passé et le suivi qui était fait ensuite, il est resté à ce jour sans réponse. Je vous laisse juge de ce manque de transparence du chef de cette administration fédérale.