C’est un profond sentiment de fierté qui a animé ce midi le secrétaire d’Etat au logement que je suis, en ce jour d’inauguration des premiers logements passifs ET zéro émission. Une première belge s’il vous plaît !
Il s’agit très clairement d’une avancée importante et significative car, plus qu’un « gadget symbole », ces premiers logements passifs et zéro émission concrétisent une vision radicalement différente du logement social. Qui plus est, ce type de logements constitue un triple dividende: social, environnemental et économique. Les mauvaises prestations énergétiques du parc immobilier belge ne sont pas une fatalité, même si elles sont préoccupantes. Avec une politique volontariste, il est clair que ce constat offre aussi des opportunités en termes de développement économique, d’emploi, d’accès à un logement de qualité et de protection de l’environnement !

Dividende social et dividende environnemental tout d’abord. Deux notions que certains tentent parfois d’opposer alors qu’elles peuvent se renforcer mutuellement. Car faire baisser la consommation énergétique des logements publics à finalité sociale, c’est permettre aux locataires de faire des économies. Sans investissement durables dans leurs logements, les revenus les moins élevés dépenseront toujours plus pour se chauffer par exemple, et la part des charges dans le coût «logement » des ménages les plus fragiles ne cessera d’augmenter. Si, en moyenne dans le secteur du logement social, les charges représentent environ 1/3 du loyer, dans certains immeubles de logements sociaux, les locataires paient parfois autant de charges de chauffage et d’électricité que de loyer ! Le passif dans le logement social, c’est une façon de lutter contre la fracture sociale énergétique.

Une donnée important au moment où l’on fait face à une augmentation régulière des prix de l’énergie. Rien qu’entre 2008 et 2010, par exemple, le prix de l’électricité a augmenté entre 7 et 12 % selon le type de consommation alors que l’inflation sur la période était de 4,2 % (source : SPF Economie). Autre exemple, plus marquant encore, c’est la forte hausse du prix du gasoil de chauffage ces 6 derniers mois : + 19%. Et sur les 2 dernières années, l’augmentation est encore plus saisissante : + 66% (source : Crioc). Le gaz, quant à lui, a connu une hausse de 10% ces 6 derniers mois (source : Crioc).

Dividende économique ensuite. Comme le révèle également le Conseil Fédéral du Développement Durable, diminuer de manière forte la consommation d’énergie des bâtiments constitue une politique prioritaire pour plusieurs raisons. D’une part, les bâtiments ont une durée de vie particulièrement longue et donc la nature des investissements qui seront décidés aujourd’hui aura un impact sur une durée très longue. D’autre part, les investissements en matière d’efficacité énergétique et plus largement une politique d’efficacité énergétique dans le bâtiment ont un effet d’entraînement sur l’ensemble de l’économie.

Un triple dividende auquel le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale attache beaucoup d’importance. Pour preuve, la réduction de la consommation énergétique des locataires est un engagement concret du contrat de gestion conclu avec la SLRB. Avec une série de mesures telles que les normes passives pour les nouvelles constructions ou basse énergie dans les rénovations lourdes, la généralisation de systèmes de cogénération d’électricité et de chaleur dans les grands ensembles de logements, le développement de l’usage et de l’autoproduction des énergies renouvelables dans les logements sociaux.