Ce matin, en séance plénière du Parlement francophone bruxellois, une question de Jacqueline Rousseaux (MR) m’a permis d’aborder un sujet su lequel je suis mobilisé depuis de nombreuses années: l’immersion et l’apprentissage des langues.

Sous les précédentes législatures, j’avais en effet plusieurs fois interpellé les Ministres en charge de l’Enseignement et dénoncé que la grille horaire de nombreux élèves fréquentant l’enseignement professionnel ne comptait pas la moindre heure de néerlandais. Une situation à tout le moins paradoxale alors que 90% des demandeurs d’emploi en Région bruxelloise n’ont pas une connaissance suffisante du néerlandais et que 95% des offres d’emploi font référence à une connaissance minimale de celui-ci.

Par ailleurs, la Région bruxelloise, de par son statut de Région bilingue, de Capitale de la Belgique et de l’Europe, concentre de nombreux emplois pour lesquels les exigences linguistiques sont élevées. Ces exigences concernent très souvent les deux langues nationales, le français et le néerlandais, mais également d’autres langues dont principalement l’anglais.

Aujourd’hui en charge de plusieurs établissements scolaires situés en Région bruxelloise, j’entends bien prendre mes responsabilités. Si l’enseignement en immersion est un moyen efficace pour apprendre une langue étrangère, je suis néanmoins persuadé que ce ne doit pas être la seule piste à envisager. Pour atteindre l’objectif que nous partageons, à savoir la connaissance du néerlandais, nous devons développer une série de mesures adaptées à l’enseignement que nous organisons. En effet l’enseignement en immersion est généralement organisé dans l’enseignement fondamental ordinaire, ce que la Commission communautaire française n’organise pas actuellement.

En ce qui concerne le premier degré organisé au sein de nos établissements secondaires, nous organisons, en plus des 4 périodes consacrées à l’apprentissage des langues, 1 à 2 périodes complémentaires de renforcement.

Dans l’enseignement technique de qualification, nous avons choisi de faire passer le nombre de périodes consacrées à l’apprentissage du néerlandais de 2 à 4 périodes dans les secteurs “agent en accueil de tourisme”, “gestion”, “technicien en comptabilité”, “secrétariat tourisme” alors que la Communauté française n’impose que 2 périodes dans ses directives.

Dans l’enseignement professionnel, des cours de néerlandais sont également organisés alors que la Communauté française ne l’impose pas.

Persuadé que l’apprentissage d’une langue étrangère est favorisée lorsque l’on évolue dans l’environnement de celle-ci, nous avons, pour la première fois, développé des stages en immersion en partenariat avec BECI et l’Instance de Pilotage de l’Enseignement qualifiant. Des élèves de secondaire ont ainsi pu évoluer dans un environnement professionnelle néerlandophone. Durant ce stage, ils ont pu acquérir des compétences professionnelles et, par la même occasion, améliorer leur connaissance du néerlandais. Cette expérience-pilote est actuellement en cours d’évaluation. Si les conclusions de celles-ci s’avèrent positives, je puis vous assurer que nous ne manquerons pas de développer cette offre de stage.

Pour l’Institut Redouté-Peiffer de la Cocof qui organise une section sport-études, nous examinons la possibilité de développer des stages sportifs en Flandre car de nombreux jeunes poursuivront leurs carrières sportives en Flandre ou à l’étranger.

Au niveau de l’enseignement supérieur, plusieurs actions d’immersion ont été prises par la Haute Ecole Lucia de Brouckère. C’est ainsi qu’un accord avec la Haute Ecole de Malines permet un échange d’une semaine pour les sections marketing. Pour la section “Tourisme”, un accord a également été conclu avec la Erasmus Hogeschool. Durant cette semaine, les étudiants suivent leurs cours en néerlandais et évoluent dans un cadre néerlandophone.

A l’image des classes de dialogue organisées avec mon homologue néerlandophone de l’époque, Jean-Luc Vanraes, aujourd’hui Président de la VGC, j’entends pleinement tirer les avantages de cette situation. A cet égard, mon cabinet et celui de Monsieur Vanraes travaille au développement de mesures qui permettront d’améliorer les connaissances linguistiques de nos étudiants respectifs.

Concernant l’organisation de formations en langues dans l’enseignement de promotion sociale, cela constitue une véritable opportunité pour les adultes qui veulent se former, notamment en langues. C’est un outil particulièrement bien adapté, pour d’une part assurer un processus de formation en cours de carrière à ceux qui souhaitent enrichir leur cursus ou donner une nouvelle orientation à leur vie active, et d’autre part, répondre aux besoins et demandes en formation, notamment en langues, émanant des entreprises, des administrations, de l’enseignement et d’une manière générale des milieux socio-économiques et culturels.