Evelyne Huytebroeck, Bruno De Lille et moi-même proposeront ce jeudi au Gouvernement de transformer en opportunité la suspension des travaux de l’avenue du Port ordonnée par le Procureur du Roi.

Vu cet élément neuf et l’insécurité juridique qui en découle, fragilisant la poursuite du projet, nous suggérerons à nouveau ensemble au Gouvernement bruxellois de mettre sérieusement en balance les coûts de tous ordres de la poursuite du projet actuel avec la possibilité d’un projet modificatif démarré dans un délai rapide et respectant les balises suivantes :
– Maintien de la valeur patrimoniale et paysagère de l’avenue, par la préservation des platanes et la restauration des pavés ;
– Maintien de l’ambition actuelle d’une piste cyclable confortable garantissant la continuité du parcours cyclable européen (REVER) le long du canal ;
– Maintien des ambitions du projet en matière de réduction de la pression automobile et de priorité au transport en commun (bande bus), conformément au Plan Iris 2 du Gouvernement et à la volonté de réduire les émissions de CO2 liées au trafic ;
– Compatibilité du projet mis en œuvre avec le tracé possible du futur tram desservant Tour et Taxis et environs ;
– Principe d’économie, tenant compte de la situation budgétaire de la Région de Bruxelles-Capitale.

Nous partageons aussi la volonté de Mme Grouwels et du Gouvernement d’un réaménagement rapide de l’Avenue du Port, dont l’état actuel est insatisfaisant. Pour ce faire, il est tout à fait imaginable de phaser les travaux, en démarrant déjà la première phase prévue rue Claessens (continuité du parcours cyclable). La conduite de la première phase dans le cadre du marché déjà passé et tel que prévu actuellement permettra notamment de garantir la continuité du parcours cyclable européen, mais aussi de réduire nettement les indemnités éventuellement demandées par l’entreprise désignée.

En parallèle, on pourra procéder à la révision du projet pour l’Avenue du Port elle-même, vers un projet plus équilibré par rapport aux enjeux patrimoniaux, environnementaux et de la sécurité routière, en se donnant des garanties de démarrage de cette seconde phase dans un délai rapide. Dans l’attente de la finalisation de cette seconde phase, il est nécessaire et possible de diminuer la vitesse des voitures, d’augmenter la sécurité routière générale et de sécuriser les trajets cyclo-pédestres avenue du Port par un aménagement provisoire.

Nous insistons sur le consensus important qui s’est exprimé, tant parmi les riverains et associations, que parmi les forces politiques locales, pour soutenir la révision du projet actuel et proposent de s’appuyer sur la dynamique positive induite par le mouvement citoyen pour faire de ce projet un exemple symbolique de grand projet réaménagement urbain réussi.