En cette Journée internationale des Femmes, j’ai rencontré les participantes de la Marche mondiale des Femmes au Parlement francophone bruxellois au cours d’une matinée thématique consacrée principalement aux violences et à la formation. Cette rencontre m’offrait l’occasion de rappeler le travail que je mène au sein du Gouvernement francophone bruxellois pour renforcer une approche genrée de nos actions politiques.

La Journée internationale des Femmes nous donne en effet l’occasion, chaque année, de faire le point sur l’égalité entre les hommes et les femmes.

Je dois admettre que le temps n’est pas encore venu de nous attribuer collectivement des lauriers. Si nous voulons justement regarder le bilan sur l’égalité hommes/femmes en 2012, et que nous le faisons avec un peu d’honnêteté, nous devons constater que, malheureusement, ce bilan est négatif…

Certes, il y a des avancées positives dans le travail que nous menons en termes de gender budgetting (qui est un instrument de monitoring qui prend en compte la dimension du genre dans les choix budgétaires qui sont opérés), de gender mainsreaming (qui permet d’aborder les actions politiques de manière genrée). On peut se féliciter du travail transversal qui est réalisé sur les stéréotypes et la stigmatisation, en matière de logement ou d’emploi. Nous ne devons pas tout négativiser.

Mais nous ne pouvons pas non plus faire de l’auto-satisfaction aveugle, qui n’aurait aucune cohérence par rapport à nos discours. Nous sommes en 2012, 102 années après la première journée des Femmes, sur un continent et dans un pays qui, régulièrement, se permet de faire la leçon à d’autres pays et à d’autres cultures sur leur niveau de respect de droits élémentaires. Or, si nous voulons être intègres, nous devons pourtant avouer que le droit à l’égalité femmes/hommes – un droit élémentaire – est encore loin d’être rencontré dans notre propre pays.

Nous devons regarder les choses en face et nous avouer que, beaucoup trop souvent, la prise de conscience sur l’égalité hommes/femmes n’est pas encore suffisante. Sur cette question et dans les faits, nous ne sommes ni encore assez conscientisé-e-s, ni assez rapides, ni assez efficaces, ni encore assez outillé-e-s.

Dans la tête de certaines personnes, mêmes féministes ou pro-féministes, l’idée persiste encore que la question de l’égalité est un combat dont les avancées ne concernent que les femmes. C’est une erreur. Ces avancées doivent se réaliser dans l’intérêt de la société dans son ensemble et pas pour faire « plaisir aux femmes ». L’égalité est à destination de tous.

Etant toutes et tous concerné-e-s, je fais un appel collectif pour que les résultats soient à la hauteur de nos discours. Nous devons, je pense, être beaucoup plus ambitieux. L’égalité n’est pas un enjeu secondaire mais fondamental qui doit nous guider constamment.

Le fait de constater la distance entre l’égalité visée et l’égalité de fait doit nous encourager à prendre cet enjeu à sa juste valeur et à engranger de nouvelles actions continues et durables, vers plus d’égalité, toujours plus.