IMG_6292Je me réjouis de l’intérêt manifesté par le Ministre fédéral en charge de la Politique des Grandes villes pour l’habitat solidaire, et demande au fédéral d’avancer concrètement sur l’individualisation des droits sociaux.  Dans une étude récente sur l’habitat solidaire, les chercheurs de l’Université Saint-Louis et de l’ASBL Habitat et Participation recommandent d’inscire cette forme d’habitat dans les normes pour permettre de lever certains obstacles en matières de droits sociaux à leur développement. C’est chose faite à Bruxelles. Le code du logement bruxellois réformé donne enfin une existence juridique à ces formes alternatives d’habitat. Désormais la balle est dans le camp du fédéral pour corriger les freins administratifs qui empêchent les personnes d’opter pour ces réponses innovantes à la crise du logement.

Face aux défis que représente le boom démographique et face aux attentes des Bruxellois pour concrétiser leur droit au logement, des formes innovantes d’habitat, tel que l’habitat groupé, solidaire ou intergénérationnel offrent des solutions alternatives. Ce type d’habitat connaît un regain d’intérêt au sein des villes européennes, en raison principalement du contexte de crises sociales et économiques actuel. Bien plus qu’un simple enjeu de production de logements, ces projets d’habitat favorisent l’échange et les relations de proximité. Ils encouragent la participation active des habitants à la redéfinition du bien commun et du vivre ensemble.  Il sont aussi une réponse à la nécessité d’une certaine densification de l’habitat dans nos villes.

L’accord de gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale prévoit notamment que les logements communautaires et intergénérationnels soient développés en collaboration avec le monde associatif. Je souhaite par ailleurs que la politique régionale du logement apporte de meilleures réponses à certains publics-cibles particulièrement fragilisés dans l’exercice de leur droit au logement, en particulier lorsque leurs revenus sont limités.

Malheureusement, le développement de ce type de réponses innovantes en matière d’habitat est encore confronté à des freins occasionnés par l’absence d’individualisation des droits sociaux, comme le pointe une étude de chercheurs de l’Université Saint-Louis et de l’asbl Habitat et Participation. En effet, les personnes qui optent pour ce genre d’habitat collectif sont refroidies par le risque de perdre leur statut d’isolé et de voir leurs droits sociaux diminués par leur statut de cohabitant.

Je suis heureux dès lors de lire dans « Le Soir » que le Ministre fédéral en charge de la Politique des Grandes villes plaide pour une labellisation des porteurs de projet d’habitat solidaire, qui permettrait de clarifier leur statut en matière d’accès individualisé aux droits sociaux.  Afin de l’appuyer dans cette tâche, je tiens à rappeler que la réforme du Code du Logement introduit dans le droit bruxellois de nouveaux dispositifs que la Région entend promouvoir pour répondre de façon plus efficace et diversifiée aux défis du boom démographique, du vieillissement de la population ou des difficultés croissantes d’accès au logement pour les Bruxellois : l’habitat solidaire, l’habitat intergénérationnel, l’alliance foncière régionale (ou Community land trust) ou encore le groupe d’épargne collective. Le Code, en leur donnant une définition, leur donne une existence juridique essentielle et, pour certains déjà, un cadre de financement. Le Gouvernement fédéral doit maintenant apporter sa pierre à l’édifice.

Outre la réforme et la modernisation de son cadre législatif, la Région de Bruxelles-Capitale soutient aussi des projets concrets d’offre de logement nouvelle.  Au cours des derniers mois, le Secrétaire d’Etat au Logement a ainsi pu apporter un soutien financier aux asbl Abbeyfield et Assembl’âges, ou encore à la Plateforme Community Land Trust.  La Région diversifie ainsi les réponses apportées aux besoins des Bruxelloises et Bruxellois et au défi démographique.