Ce soir, je donne le coup d’envoi du 4ème Salon du Tourisme durable, éthique et équitable qui se tient sur le site de Tour & Taxis ce week-end. plus de 130 exposants de belgique, d’Europe et du bout du monde vous y attendent pour sortir des sentiers battus, oser des chemins de traverse pour voyager et découvrir autrement.

En tant que Ministre-Prtésident de la Cocof en charge du tourisme, ma volonté est de continuer à inscrire Bruxelles et son tourisme dans une vision de développement durable.

Vous n’êtes certainement pas sans savoir que nous sommes face à une mutation profonde du secteur touristique. Nous ne devons jamais oublier que tout le monde ne part pas en vacances : 4 Belges sur 10 ne partent pas. Tout le monde n’a pas les mêmes attentes concernant le « temps de vacances ». Aujourd’hui le tourisme n’est plus un produit, mais il est devenu une expérience à part entière.

Durant ces trois jours ici vous allez participer à une réflexion partagée pour donner du sens au tourisme et créer les valeurs du tourisme de demain  (lien et responsabilité). Vous allez réfléchir à la découverte d’autres lieux (mobilité), d’autres personnes, d’autres cultures. Chercher comment garantir le respect des lieux, des hôtes, des touristes (authenticité).

Ce salon doit nous permettre tous ensemble de créer les conditions d’un développement à long terme de nos destinations, mais aussi les conditions d’un développement raisonné aux bénéfices du plus grand nombre.

Mais comment peux-t-on agir me direz vous ? Un des grands enjeux du tourisme, qui par essence produit beaucoup de déplacements (premières cause d’émission de CO2 dans nos pays) c’est de diminuer son empreinte écologique. Et en cette matière, tout le monde est responsable et peut agir. Je lisais comme vous il y a deux jours dans la presse l’étude du WWF. Dans cette étude il apparaît que la Belgique se classe juste derrière les Emirats arabes unis, le Qatar et le Danemark. Elle est suivie par les Etats-Unis. « Aujourd’hui, nous savons que si tout le monde vivait comme un Belge moyen, nous aurions besoin de 4,4 planètes pour subvenir à nos besoins », soulignait Sabien Leemans dans ce communiqué. Il ressort également de ce rapport que la Terre met un an et demi pour produire les ressources que l’humanité utilise en un an. Si la demande en ressources naturelles continue sur cette lancée, on estime qu’il faudra deux planètes pour subvenir aux besoins de l’humanité d’ici 2030.

On le voit les enjeux sont majeurs, mais il est aussi encourageant de noter la montée en puissance de la conscience du développement durable dans le grands public. Cette évolution positive correspond à une prise de conscience croissante de notre responsabilité de consommateur et de l’impact des nos achats, à la fois vis à vis de la planète (questions environnementales) mais également des producteurs (questions sociétales).

Depuis une bonne année que je suis en fonction comme Ministre du tourisme, j’ai souhaité en priorité, développer une meilleure connaissance statistique du secteur. Grâce à des études permettant de choisir des indicateurs et de mesurer ceux-ci dans le temps.

Déjà cette année une première étude pour connaître la clientèle des chambres d’hôtes fut réalisée avec Bed in Brussels. Une étude sur la labellisation environnementale du secteur de l’hébergement touristique en Région bruxelloise avec ULB-IGEAT.Et la réalisation cet été d’une une grande étude qualitative sur le profil des touristes avec l’Observatoire bruxellois du tourisme. Il s’agissait (et c’est une première) d’une étude qualitative avec interview face to face de 300 personnes par mois.

Ces nouveaux instruments d’accompagnement et de mesure de résultats sont une des clefs importantes pour la réussite de cet ambitieux projet que nous avons pour la destination Bruxelles.

On peut également citer comme initiative, la mise en place d’une veille qualitative de la destination au sein du BI-TC. Parce qu’un tourisme moderne doit tenir compte de plus en plus de l’avis de se usagers, la ou il y a peu de temps encore, la notion qualité appartenait seule au prestataire de service.

C’est dans le triptyque : QUANTITE – QUALITE – DURABILITE que nous voulons développer nos actions pour la destination Bruxelles. Comme nous, les consommateurs essayent d’harmoniser leur consommation avec leur envie de faire bouger les choses, pour préserver leur planète bien sûr, mais aussi pour se faire du bien entre soi, en créant et en resserrant les liens sociaux, en encourageant les bonnes pratiques.

Je vous cite ici quelques exemples concrets de ce que nous avons mis en oeuvre, et qui tiennent compte de ce que je viens de vous dire :

Nous avons souhaité renforcer le positionnement de Bruxelles comme capitale de 500.000 d’européens. A l’occasion de la Présidence belge a été développé un parcours promenade qui relie le centre historique au quartier européen. Cette démarche sera également encore encouragée pour que chaque visiteur trouve dans la ville une trace de sa propre histoire.

Il a également été réalisé une grande campagne d’affichage dans les gares TGV avec l’OPT sur le thème de « Bruxelles capitale du train à grande vitesse ». Nous bénéficions en effet de la chance d’avoir un réseau de train à grande vitesse complet. En moins de 2 heures nous pouvons offrir aux Londonniens une visite de Bruxelles (Brussels-London  1h51′ 315 km (17,8 kg CO2))

Idem pour les Parisiens, (Bruxelles-Paris 1h22   302 km (5,3 kg CO2)) et cela fonctionne aussi avec Amsterdam (Brussel-Amsterdam 1h53  207 km  (6,1 Kg CO2)).

Plus de 10 millions de voyageurs embarquent annuellement à Bruxelles-Midi dans les 63 TGV quotidiens partant vers les 42 destinations directes proposées.

En matière de tourisme jeune, un partenariat public/privé sera mis en place pour la construction d’une nouvelle auberge de jeunesse à Bruxelles. A court terme, un site sera choisi pour sa construction et il s’agira d’un bâtiment HQE (Haute Qualité Environnementale).

Le nouveau tourisme, ou tourisme participatif est également une de nos priorités avec la création du réseau Greeters que j’ai initié avec Bruno De lille et qui connaît un grand succès (130 Greeters inscrits et 4 visites en moyennes par semaine).

Pour finir, après un an de préparation et des rencontres diverses, le programme d’action pour l’année à thème 2012 « année de la gastronomie » sera présenté dans les semaines à venir. Cette année de la gastronomie privilégiera des actions mesurables à long terme et s’inscrira dans une politique transversale avec les autres politiques de la Région comme celle par exemples consacrées à l’Alimentation Durable.

Il me reste à remercier les équipes de Marie-Paule Eskénazi pour le fantastique travail qu’est l’organisation de ce salon et de vous souhaiter trois jours d’échanges fructueux, de projets novateurs, des rencontres humaines fortes.