En Commission du Logement du Parlement régional bruxellois, une interpellation parlementaire m’a permis de faire le point sur le projet « Itterbeek » à Anderlecht qui s’inscrit dans le cadre du Plan régional du logement. Le projet a suscité des interrogations auprès de certains riverains. Pour y répondre, j’ai mis en place un véritable processus de participation avec les habitants du quartier pour tenir compte de leurs remarques. La participation permet de consolider les projets en devenant outil d’aide à la décision, outil d’évaluation et outil de suivi. Je reproduis ici l’intégralité de ma réponse au député Walter Vandenbossche.

Je remercie l’honorable membre pour cette question qui me permet de faire le point sur ce projet qui a fait effectivement l’objet d’une certaine polémique.

Le projet « Itterbeek », à l’avenue du Luizenmolen, sur le territoire de la commune d’Anderlecht, vise à ériger dans le cadre du Plan Régional du Logement, un immeuble de logement sur un dépôt à ciel ouvert de l’AED, face au Ring.

A la fin de la législature précédente, un marché de service a été organisé en vue de désigner un auteur de projet pour un projet d’environ 50 unités de logements sociaux.

Le conseil d’administration de la SLRB a désigné la SISP ASSAM-SORELO pour la gestion de ces logements.

Participation

Le Plan Régional du Logement s’accompagne actuellement d’une réelle volonté de faire participer les habitants des communes dans lesquelles les projets sont mis en place.

Il a été pour moi essentiel de placer la participation citoyenne au cœur de la réflexion et de l’action du Plan Régional du Logement.

La participation permet de consolider les projets en devenant outil d’aide à la décision, outil d’évaluation et outil de suivi.

Concrètement, cela signifie qu’il existe désormais jusqu’à 7 moments de rencontres avec les citoyens allant du moment où le Gouvernement identifie les terrains susceptibles d’accueillir un projet de logement, à l’arrivée des nouveaux locataires.

Dans le cadre de cette nouvelle formule, la participation se fait notamment par la production d’outils d’information (affiches, flyers, etc.) et l’organisation de réunions, séminaires, visites de site, ateliers de coproduction etc.

Des rencontres participatives ont lieu en amont de la désignation de l’architecte, dans le but d’identifier les préoccupations essentielles du quartier, ce qui permet de les intégrer dans le cahier des charges de base de l’architecte.

Des rencontres de ce type, qui sont préparées et se déroulent en présence des autorités locales, ont eu lieu à Forest, Watermael, Evere … et donnent d’excellents résultats.

Dans le cas du projet « Itterbeek », lancé avant la mise en place de ce processus, ces rencontres « en amont du projet » n’ont pas eu lieu.

Même si cela aurait été mieux, et qu’un certain nombre de paramètres avaient déjà été arrêtés, nous avons choisi de ne pas attendre l’enquête publique sur le PU et d’organiser un processus de participation le plus complet possible.

Ainsi, diverses réunions ont eu lieu :

– le 7 avril 2011 : une soirée publique de présentation de l’esquisse, en présence de la Commune et du futur gestionnaire;

– une réunion de travail avec les riverains en date 28 juin 2011.

C’est à l’issue de cette réunion de juin qu’il a été convenu d’organiser un cycle d’ateliers dès le mois de septembre. Ces ateliers réunissent les riverains, la commune, la SLRB et les architectes. Le premier atelier a eu lieu (le 15 septembre) et s’est déroulé dans un bon climat.

Je conçois parfaitement l’inquiétude des riverains. Je pense néanmoins que le processus des ateliers de co-production mis en place a permis de les rassurer, sur le point de la méthode en tout cas.

Je suis toutefois interloqué par le fait que vous exprimez ces mêmes sentiments, à ce stade en tout cas, à un moment où les discussions sont loin d’être terminées.

Il a été dit dans le cadre de la réunion publique que le projet présenté est une esquisse, et que trois autres étapes sont prévues : établissement d’un avant-projet, ensuite établissement d’un projet définitif, ensuite procédure de demande de PU, dans quelle cadre une procédure officielle d’enquête publique sera organisée.
Venons-en au fond de la question :

Au sujet de la densité

Je souhaite préserver au maximum le caractère particulier de la zone verte de Neerpede qui commence à cet endroit. La densité à mettre en œuvre sur le terrain en question doit concilier cette exigence avec une certaine compacité de rigueur en bordure de la ville.

Lors du premier atelier, un consensus a été initié pour un projet en continuité avec son contexte et respectant une « gradation » entre les différentes typologies existantes dans le quartier et plus particulièrement entre celles des bâtiments voisins du site. Il s’agirait donc de partir du côté de l’avenue d’Itterbeek d’une typologie d’immeubles à appartements (rez+2+T / rez+3) vers une typologie moins élevée côté rue du Scherdemael.

Pour la diminution du nombre de logements, aucun chiffre ne peut être défini à ce stade-ci ; une recherche de l’architecte respectant les contraintes au niveau des gabarits et de la typologie permettra de mieux estimer les capacités du site.

Je ne suis par ailleurs pas fermé à la possibilité d’intégrer du logement moyen dans ce projet, pour créer une mixité. J’ai déjà interrogé la Commune pour savoir si elle serait candidate pour gérer le cas échéant ces logements moyens. Elle m’a répondu positivement. Cependant, en fonction de la réduction qui va s’opérer au niveau du nombre de logements, il pourrait ne plus être envisageable techniquement d’avoir deux types de logement différents.

Notons – dans le cadre du programme toujours – également que des logements pour PMR sont prévus : 6% des logements seront adaptés, dans la mouture actuelle.

Au niveau du parking …

… le projet respecte les normes en matière de place de parking pour les logements sociaux : une place pour 2 logements sera aménagée dans le parking en sous-sol.

Les riverains estiment que c’est trop peu, mais les SISP observent que, dans la réalité, l’observation de la pratique montre que ce chiffre d’une place pour 2 logements correspond à la demande, et même qu’une bonne partie de ces places restent inoccupées.

Ce serait une gabegie financière de créer des places de parking qui ne seront pas utilisées.

Il a été stipulé aussi lors des discussions que le projet respecte déjà le RRU en maintenant plus d’1/4 de la superficie du terrain en pleine terre. Le maintien de cette zone en pleine terre perméable est essentiel pour la gestion de l’eau et ne pas accroître le risque d’inondation. Une contrainte supplémentaire qui doit nous inciter à limiter le parking en-dessous du bâtiment et ne pas l’étendre en-dessous du jardin.

Au niveau de l’architecture …

… le projet final devra s‘intégrer au mieux au quartier (celui-ci présente une diversité architecturale mais des points communs existent) et ne pas paraître comme un bloc monolithique. Les volumes et les couleurs en façade avant créeront du rythme.

En guise de conclusion

Le Plan Régional du Logement est une des armes majeures dans la lutte contre la crise du logement. Les enjeux de démographie et sociaux sont extraordinaires et il est de la plus haute importance de pouvoir concrétiser les différents projets inscrits dans ce Plan.

J’appelle de mes vœux que la période d’élections communales qui s’annonce à l’horizon sera l’occasion pour chacun et chacune de continuer à se positionner avec force en faveur de cet objectif.