« Vers un enseignement bruxellois ? » C’est la question que pose le Brussels Studies Institute (BSI) ce mercredi 30 mai  dans le cadre de sa deuxième journée d’étude. Cette structure académique qui crée des ponts entre les différentes universités bruxelloises (ULB, VUB et FUSL) a décidé de mettre au coeur de ses réflexions les nombreux défis qui attendent la Région bruxelloise.
Lors de cette journée d’étude, j’ai participé à une table ronde qui réunissaient d’autres responsables politiques dont Guy Vanhengel, mon collègue au sein du Gouvernement bruxellois et ministre en charge de l’Enseignement à la VGC.

En filigrane de ce débat, plusieurs thématiques étaient à l’ordre du jour des discussions, notamment le boom démographique dans les écoles bruxelloises et la régionalisation de l’enseignement bruxellois. Sur ce dernier aspect, j’ai exposé mon scepticisme quant aux avantages d’une régionalisation. Penser que transférer l’enseignement à la Région règlera tous les problèmes de nos écoles est un leurre. Ce qui ne signifie pas que nous sommes pour le statu quo car on ne peut pas se satisfaire de la situation actuelle. Notre école est encore loin de corriger à la sortie les inégalités sociales avec lesquelles les enfants entrent dans l’école. Evitons le bricolage institutionnel. La solution passe par une meilleure et plus grande prise en compte des spécificités des bassins de vie, un meilleur soutien, la fréquentation de l’école dès le plus jeune âge, l’apprentissage des langues et une meilleure coordination des politiques.

Alors, avant d’envisager une nouvelle réforme de l’Etat pour régionaliser l’enseignement, saisissons les outils à notre disposition.  Pour cela, il faut améliorer la concertation et le dialogue entre les différents niveaux de pouvoir (Fédération Wallonie-Bruxelles, Communauté flamande, Cocof et VGC). C’est d’ailleurs ce que font déjà les gouvernements de la Cocof, de la Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cade de la création de nouvelles places en Région bruxelloise.  Ce qui a permis des avancées notamment sur les questions de constructions de nouvelles écoles. Pourquoi ne pas entamer aussi le dialogue avec la Flandre, l’Etat fédéral et les communes?

Mais au-delà des questions de bricolage institutionnel, il est indispensable de se pencher sur les véritables enjeux de l’enseignement à Bruxelles.  Le plus visible de tous est le défi démographique. Selon les dernières estimations, la population scolaire bruxelloise devrait croître de 2056 élèves en plus en maternelle,  9686 en primaire et 7807 élèves dans le secondaire d’ici 2020. L’autre enjeu important reste la revalorisation de l’enseignement qualifiant pour préparer au mieux nos jeunes à trouver un emploi. Deux défis auxquels je m’attelle en tant que Ministre-Président du Gouvernement francophone bruxellois (COCOF) en charge de plusieurs établissements scolaires situés en Région bruxelloise (CERIA,…) à travers différentes mesures qui permettront d’accroître la capacité d’accueil des établissements dont j’ai la charge de 1000 places. En matière de valorisation de l’enseignement qualifiant, la Cocof a créé un Centre de Technologie Avancée dédié au métiers de l’alimentation (mise à disposition de matériel de pointe et formation adaptée aux besoins du secteur), la création de nouvelles sections répondant également aux besoins du marché de l’emploi bruxellois.