UELundi dernier à Paris, j’ai participé à un conférence sur le rôle de levier du logement social pour sortir de la crise économique et sociale, et contribuer à atteindre les objectifs de la Stratégie UE 2020. Dans la foulée de la dernière réunion interministérielle de Tolède en 2010, j’ai pu faire le point ici sur la politique de logement durable que j’ai initiée dans la Région de Bruxelles-Capitale dans le cadre de l’alliance « Emploi- Formation » en matière d’environnement et j’ai également exposé les impacts économiques sociaux et environnementaux de cette réorientation des politiques de l’habitat en Région bruxelloise.
Organisé à l’initiative de mesdames Danielle Auroi, présidente de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale et de Karima Delli, député européenne, rapporteuse du Parlement européen sur le logement social dans l’UE, cet événement était structuré autour de deux tables rondes réunissant chacune plusieurs intervenants du monde politique, du secteur du logement social, du secteur des entreprises et de la société civile. D’une part, « le logement social : un outil de lutte contre l’exclusion sociale et la précarité énergétique » et d’autre part, « la construction et la rénovation des logements sociaux : création d’emploi et besoins de formation ».

Organisé au lendemain d’un sommet européen décevant sur le budget de l’Union pour celles et ceux qui veulent plus et mieux d’Europe, le colloque a oscillé entre craintes de régression, et l’espoir suscité principalement par les développements initiés en matière de logement durable à partir du logement social et plus globalement des politiques publiques en matière de logement.

« le logement social : un outil de lutte contre l’exclusion sociale et la précarité énergétique »
Cet thématique a davantage attisé les craintes. Le relatif désinvestissement en matière de logement public que connaissent certains pays de l’Union eu égard au choix politiques induits suite à la crise financière et bancaire de ces dernières années et la croissance des coûts de l’immobilier ont du être rappelés car les retraits en matière de politique publique sont surtout sensibles dans les politiques sociales du logement. Pour plusieurs intervenants, il convient de changer de paradigme au niveau européen et considérer, désormais, les interventions publiques en matière du logement comme des investissements et non comme des dépenses. Certains ont plaidé, dans le même sens, pour que ces investissements ne soient plus pris en compte dans l’évaluation des dettes des Etats de l’Union.


« la construction et la rénovation des logements sociaux : création d’emploi et besoins de formation »

Cette thématique a valorisé les politiques novatrices en matière du logement durable porteuses de créations d’emplois et de cohésion sociale. Elle a mis également en évidence les nécessaires anticipations notamment en matière des besoins de formation pour accompagner cette transformation des métiers du bâtiments et garantir l’emploi aux jeunes, la nécessité de la formation continue pour les travailleurs du bâtiment également ainsi que l’accompagnement du secteur privé dans ses évolutions. Ces trois types d’action apparaissent nécessaires pour garantir une réponse quantitative et qualitative suffisante.

Considérant qu’il fallait dépasser le cercle des convaincus et bien que l’Union n’ait pas de compétence en matière de logement, j’ai fortement plaidé pour que l’initiative soit reprise afin de réorganiser des rencontres informelles et annuelles des Ministres du logement afin de garantir la pérennité financière, notamment, des politiques publiques en la matière à l’heure où la frilosité du secteur bancaire rend problématique l’accès au crédit des opérateurs publics et des ménages.
J’ai également souligné l’approche durable comme une condition nécessaire pour garantir le pouvoir d’achat de populations fragilisées vu la réduction des coûts du logement qu’elles signifient.