intergenerationnelUne interpellation en Commission logement du Parlement bruxellois ce matin m’a donné l’occasion de faire le point sur les mesures entreprises par rapport aux logements pour seniors en Région bruxelloise.

La population bruxelloise est composée d’environ 14% de personnes de plus de 65 ans (en 2008) et le nombre de personnes âgées est en augmentation constante. Actuellement, dans le logement social, les plus de 60 ans représentent 43% des locataires. L’Observatoire des loyers 2011 nous renseigne sur certaines des caractéristiques socio-démographiques des locataires, notamment sur le fait que la part des locataires  sur le marché privé de la Région qui sont âgés de plus de 65 ans est d’1 %, et qu’ils occupent principalement des logements locatifs situés en deuxième couronne. La grande majorité des personnes âgées de plus de 65 ans qui ne se trouve pas dans le logement public est donc propriétaire de son logement et nous avons bien sûr une connaissance  peu systématisée de l’état de confort de ces logements et de leur caractéristiques en termes de confort.

Quelles sont les différentes initiatives prises pour encourager les seniors à rester le plus longtemps possible chez eux ?
Nous tentons de mobiliser l’ensemble des acteurs régionaux pour qu’ils augmentent le nombre de logements adaptés pour les seniors :
– d’un côté,  le développement de l’offre de logements individuels,
– et d’un autre côté, le développement de formes alternatives d’habitats que sont le logement collectif et le logement intergénérationnel.

Les seniors ont particulièrement leur place dans l’habitat partagé : l’habitat partagé pour seniors est à mi-chemin entre le logement individuel (qui présente vite ses limites en terme d’isolement social, de dépendance) et les maisons de repos qui présentent un coût important et ne correspondent pas au désir clairement exprimé par une large majorité de seniors,de pouvoir rester chez eux.

A partir du constat qu’une des raisons principales qui poussent les seniors à quitter leur habitation est le fait qu’ils y sont isolés et ne s’y sentent plus en sécurité : une des solutions que nous avons souhaité développer est celle de faire cohabiter ces seniors soit avec des personnes d’une autre génération, soit entre seniors.

La notion de logement intergénérationnel a été introduite dans le Code du logement.  Cette existence légale et cette visibilité devraient amener les opérateurs publics et privés à prendre des initiatives dans le cadre de ces nouvelles formes d’habitats, initiatives que le Gouvernement régional sera, sur base du code modifié, autorisé à subsidier.

Nous soutenons financièrement depuis 2012 l’asbl « Un toit deux âges » dans le cadre du secteur des Associations d’insertion par le logement pour le développement de ses activités à Bruxelles. Cette association met en relation des seniors et des étudiants dans le but de permettre l’accueil de l’étudiant au domicile d’un senior en échange d’une contrepartie convenue. L’Asbl a mis en place plus de 80 binômes en 2012.

Nous soutenons également la mise en place de structures d’habitat collectif pour seniors ; j’ai déjà eu l’occasion de présenter récemment les différents projets que je soutien en région bruxelloise en termes de cohabitat pour seniors, je ne vais qu’en citer quelques-uns aujourd’hui : le travail de l’AIS «Les 3 pommiers», qui développe des projets d’habitat intergénérationnel, la mise en place de la Maison Biloba, un projet de 15 logements communautaires à l’attention de personnes âgées issues du quartier, qui intègre par ailleurs un centre d’accueil de jour pour les habitants du quartier, souvent dans une situation précaire, le soutien à l’asbl  Abbeyfield, etc.

La CIM Social-Santé
La question du logement pour personnes âgées dépasse la compétence régionale du Logement puisqu’elle concerne également les politiques communautaires d’Aides à la personnes (Cocof, VGC et Cocom).

La Conférence interministérielle bruxelloise Social-Santé a décidé, dans le cadre du groupe thématique Droit au Logement, d’aborder la question du logement pour les personnes âgées, en travaillant principalement sur le maintien à domicile, par le biais du logement intergénérationnel et par le développement des résidences-services de type public.

Plusieurs pistes de réflexion figurent dans les recommandations de la CIM, j’ai eu l’occasion de les présenter  il y a quinze jours dans le cadre de cette Commission.

L’analyse de la faisabilité de développer un système d’intervention financière dans l’aménagement et l’équipement du domicile pour que les personnes âgées puissent rester le plus longtemps possible à domicile est une des recommandations de la CIM.