Appel_112Dans une interview accordée au journal Le Soir, je reviens sur les décisions budgétaires prises la semaine dernière par le gouvernement fédéral en matière de financement des zones de secours. J’en viens sérieusement à me demander pourquoi les trois vice-Premiers bruxellois du Gouvernement fédéral oublient systématiquement de défendre Bruxelles quand ils en ont l’occasion. La sécurité des Bruxellois a-t-elle moins de valeur aux yeux de la Ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet ? C’est en tout cas ce que j’ai cru comprendre à la lecture des décisions prises lors du récent conclave budgétaire. Si la ministre de l’Intérieur se congratule d’avoir obtenu un refinancement de 20 millions pour les zones de secours, elle semble une nouvelle fois avoir laisser le service d’incendie de la Région de Bruxelles-Capitale sur la touche. La sécurité d’1,5 millions de Bruxellois et de navetteurs est totalement exclue de financement de la part du fédéral pour mettre en œuvre la réforme de la sécurité civile. Sur l’ensemble des moyens alloués aux zones de secours, Bruxelles obtiendrait 1/160e du budget total, ce qui correspond à une zone de secours de 65.000 habitants J’envisage désormais de recourir à la justice pour faire entendre le droit de SIAMU de Bruxelles à un financement correct de la part du fédéral.

Pour rappel, le Gouvernement bruxellois a remis son avis sur la réforme fédérale des zones de secours il y a plus de 10 jours à la Ministre de l’Intérieur. Sur ma proposition, le Gouvernement bruxellois a rappelé sa demande que le service d’incendie et les pompiers bruxellois (SIAMU) bénéficient au même titre que les services d’incendies flamands et wallons d’un financement de la part du Gouvernement fédéral afin que le SIAMU puisse assumer les nouvelles charges découlant de cette importante réforme. Dans son communiqué faisant suite au conclave budgétaire, la Ministre de l’Intérieur annonce une majoration de 70 millions d’ici 2016 de la dotation fédérale aux zones de secours. Sur ce montant, il n’y a toujours pas un centime pour Bruxelles, malgré mes demandes répétées au Gouvernement Fédéral.

Parmi les dossiers qui justifient cette demande toujours d’actualité, citons:
• le financement des interventions « extra-muros » (en dehors des 19 communes bruxelloises) du SIAMU. En effet, entre 6,5% et 9 % des interventions du SIAMU sont effectuées en Région flamande. Fortes de cet appui des hommes du feu bruxellois, certaines communes de la périphérie bruxelloise renoncent désormais à se doter d’un matériel qui leur est propre, voire d’honorer les coûts qu’engendrent les interventions des hommes du feu de la Région en dehors des 19 communes.

Le subventionnement de la centrale 112 de Bruxelles qui est trop bas au regard des missions qu’elle assume (35 opérateurs subventionnés alors que 52 opérateurs sont nécessaires pour réaliser cette tâche). Alors que la sécurité de près de 1,5 million de personnes en journée doit être assurée à Bruxelles, le remboursement que le fédéral octroie à Bruxelles est identique à une ville de moindre taille, comme par exemple d’Anvers.

• Le financement de l’extension du cadre opérationnel du SIAMU récemment décidée par le gouvernement bruxellois qui ne doit pas être assumé par la Région seule. Cette extension est en effet rendue nécessaire tant par les interventions en dehors de son territoire que par le rôle de capitale nationale et européenne de Bruxelles. L’absence d’un apport du fédéral n’est dès lors pas compréhensible.

Mes appels pressants et répétés auprès du Gouvernement fédéral afin que la Région bruxelloise ne soit pas lésée par cette réforme capitale pour la sécurité des citoyens semblent ignorés par la Ministre de l’Intérieur. Or, le Gouvernement fédéral doit assurer un financement correct de tous les services incendies, sans organiser un mode de financement qui les mettrait en concurrence. Afin de garantir l’égalité de traitement entre les services d’incendie et les contribuables des trois régions, je suis désormais prêt à entreprendre des démarches en justice.