Ensemble, ouverts, retrouvons notre audace et inversons la tendance. Nous vous proposons la stratégie de l’effet NOMIDO… Une stratégie qui utilise son énergie à côté de celles d’autres. Pour se relever. Mais également pour aider les autres à le faire à leur tour. Une stratégie qui vise à faire en sorte que le règlement d’un problème puisse ensuite permettre le règlement d’un autre problème et ainsi de suite. C’est à dire exactement l’inverse du DOMINO.
Au fond, qu’y a-t-il de différent dans la situation actuelle par rapport aux dernières élections internes à la Co-Présidence d’ECOLO il y a 3 ans ?
- Le TINA (there is no alternative) reagano-thatchérien est revenu plus fort que jamais. Les responsables des crises que subissent nos pays et surtout leurs habitants depuis plusieurs décennies parviennent à se présenter, renforcés dans la plupart des pays européens par les électeurs, comme étant ceux qui peuvent apporter des solutions aux crises que leurs politiques et leur idéologie ont pourtant provoquées. Ils peuvent donc continuer à imposer plus fortement encore leurs mesures d’austérité aveugle contre les services publics, les chômeurs, les jeunes, les femmes…
- L’écologie a quasiment quitté les priorités de l’agenda politico-médiatique et plusieurs mesures importantes que les écologistes ont installées lors de leur participation au pouvoir ces dernières années sont clairement menacées d’être progressivement détricotées tant par la majorité de droite au niveau fédéral que par les majorités prétendues de centre gauche dans les Régions. On a souvent entendu que l’écologie n’avait plus besoin de partis écologistes parce que tous les autres partis auraient intégré dans leurs programmes ces préoccupations. Constatons ensemble qu’on est très loin de cette situation. Ni transition écologique ou relocalisation de l’économie, ni prise en compte de l’empreinte écologique, ni biodiversité, ni autonomie énergétique, ni qualité de l’alimentation, ni protection de biens communs comme l’eau et d’autres richesses naturelles ne font partie des priorités politiques des gouvernements mis en place sans nous ici ou ailleurs en Europe. Bien au contraire, l’annonce des premières mesures indique que nous allons vers une aggravation de la situation dans tous ces domaines.
- Le débat politique est tenté par une bipolarisation en Belgique, mais aussi ailleurs en Europe. Chez nous, une droite décomplexée assoit petit à petit son projet au niveau fédéral et en Flandre face à des majorités de centre mou complexées à Bruxelles et en Wallonie qui vont globalement dans la même direction tout en se vantant de faire la différence (en n’allant pas aussi loin ou aussi vite dans les mesures d’austérité, mais en y allant quand même).
- Les peurs et les haines gagnent en vitesse et nous rappellent les pires moments de l’histoire du siècle dernier. Le racisme ordinaire, la stigmatisation voire le rejet des musulmans, l’antisémitisme, l’antiféminisme s’expriment de plus en plus sans honte, de façon publique, sans anonymat tant par des citoyens que par des personnalités publiques et dans des franges de population très diversifiées. C’est la stratégie de la banalisation. Ce sont les pires tabous qui sont en train de tomber.
- Le niveau de vie moyen des citoyens et leur capacité à être autonomes s’effritent au profit d’un écart grandissant et de plus en plus choquant entre les riches et le reste de la population. En 1999, Jacky Morael disait que pour la première fois dans l’histoire de l’humanité des parents craignaient que leurs enfants puissent avoir un avenir moins bon que le leur. Aujourd’hui c’est déjà souvent le cas. La Belgique est tout doucement en train de rejoindre le clan des pays européens où des adultes dans la force de l’âge sont obligés de retourner vivre chez leurs parents pour s’en sortir un peu mieux. Précarisation de nombreux ménages, augmentation des pourcentages d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté, dégradation de la santé des plus fragilisés, augmentation du nombre de personnes en médiation de dettes, explosion du nombre de personnes sans logement vivant dans la rue ou dans les services d’aide aux sans-abri… autant de facteurs indiquant une dualisation grandissante de la société… tandis que dans le même temps, on nous annonce que 1% de la population va bientôt posséder 50% du patrimoine mondial.
- Les dictionnaires nous indiquent que les personnes atteintes de dépression sont tristes, n’ont plus goût à rien et se sentent sans valeur, abattues. Si on suit cette définition, il semble qu’une grande partie des citoyens belges et européens se retrouvent en dépression citoyenne. A coups de matraquages répétés de concepts tels que rigueur budgétaire, compétitivité des salaires, fraude sociale, risques de délocalisations ou de faillite, risques de perte d’emploi, de perte de revenu de remplacement, de perte de logement, de perte de papiers, de toute la misère du monde qu’on ne peut pas accueillir… beaucoup de citoyens craignent le domino de l’exclusion et tombent dans une résignation organisée où la compétition orchestrée entre « pauvres » fait son oeuvre.
Mais par ailleurs, une partie de notre société résiste, crée et construit concrètement des alternatives et de nouveaux rapports de force dans tous les domaines :
- Dans le monde, nous voyons bouger les mouvements souhaitant dépasser le capitalisme, refonder la démocratie et se réapproprier les biens communs de l’humanité: Le Buen Bibir, les mouvements des Indignés, les villes en transition, les projets tels que Yasuni, Via Campesina, Podemos, les mouvements Open Source et ceux de Slow food et Slow Science… démontrent que la planète ne s’enfonce pas dans la résignation
- Dans le monde de l’économie, nous percevons les nouvelles réflexions qui tentent de déverrouiller le système et démontrer que le néolibéralisme n’est pas le seul système: l’économie solidaire et collaborative, le financement participatif (crowfunding), les groupes d’épargne collective, les groupes d’achats solidaires, les SELS (systèmes d’échanges locaux), les monnaies locales, alternatives et complémentaires, le micro-crédit, les nouvelles initiatives financières et bancaires comme New B… sont autant d’initiatives permettant à la démocratie de reprendre le contrôle de l’économie.
- La dimension sociale n’est pas en reste. Alors que les inégalités sont parfois considérées comme étant inéluctables, les initiatives de transitions émergent de partout, en autant de signes positifs à faire croître: les logements solidaires ou intergénérationnels (les maisons « kangourous »), le Community Land Trust, les maisons communautaires, les chantiers participatifs, l’occupation temporaire, les débats autour de l’allocation universelle et du partage voire de la réduction du temps de travail, les propositions autour de la fiscalité juste, verte et responsable, … témoignent de la possibilité de « faire autrement ».
- Ces rapports de force, nous les trouvons aussi en Europe et en Belgique: que ce soit autour de l’agriculture paysanne et raisonnée, les circuits courts, les jardins partagés, les « incroyables comestibles », mais aussi le streetart, le bookcrossing, les voitures partagés, … notre pays s’inscrit dans ces réappropriations citoyennes de nos vies et de nos modes de vies. L’émergence de mouvements comme le G1000 mais aussi « Tout autre chose » et « Les acteurs du temps présents » témoignent de cet engagement que les citoyens de notre pays sont prêt à donner pour faire infléchir le cours des choses.
- Et au sein de tout cela, ce que nous, écologistes, pouvons apporter comme pierre à cet édifice qu’est la transition: le site K d’école, les RDNM et autres REE, le panel du Manifeste, les apports d’EcoloJ, d’Etopia et d’Ecolo au Pluriel, ainsi que d’Ecolo Plus et de tous ces mouvements dans lesquels nos membres et militants se retrouvent et qui contribuent au bouillonnement d’idées, de réflexions et de débats qui caractérisent notre parti.
Toutes ces énergies ont au moins deux points communs : elles refusent la résignation et elles ne se contentent pas de dénoncer, elles agissent.
Nous avons appelé ces énergies la stratégie NoMiDo. Une stratégie qui utilise son énergie à côté de celles d’autres. Pour se relever. Mais également pour aider les autres à le faire à leur tour. Une stratégie qui vise à faire en sorte que le règlement d’un problème puisse ensuite permettre le règlement d’un autre problème et ainsi de suite. C’est à dire exactement l’inverse du DOMINO.
Le projet que nous vous proposons est celui de la stratégie NoMiDo. Pour ECOLO et pour la société.
On a souvent reproché aux écologistes de ne pas être suffisamment empathiques envers les citoyennes et les citoyens, de ne pas être assez à leur écoute, même si nous avions un bon programme et beaucoup d’idéal. Force est de constater que, pour le coup, nous sommes cette fois assez en phase avec la société. Parce que nous ne pouvons pas vraiment cacher que nous sommes aussi tombés dans une bonne petite dépression depuis les dernières élections du mois de mai et sans doute bien avant. Nous n’osons plus assez. Nous ne proposons plus assez. Nous ne nous ouvrons plus assez. Nous avons peur de mal faire et même parfois de mal nous faire voir entre nous.
Depuis les dernières élections, nous avons passé déjà beaucoup d’heures à analyser la situation et avons pris le temps d’essayer de regarder la réalité en face pour tenter d’en sortir par le haut de cette situation. Nous aimerions remercier toutes celles et ceux qui ont utilisé leur énergie ces derniers mois à faire des propositions collectives. Elles nous ont beaucoup aidés dans la maturation de notre motivation et l’élaboration du projet que nous vous présentons.
Une question nous a frappés en particulier. Et elle est liée au fait que la tendance électorale globale des écologistes est assez commune partout en Europe, même si les résultats d’un pays à l’autre varient parfois en fonction de certains contextes comme le cadre institutionnel, la situation sociale ou des enjeux spécifiques.
Compte tenu de notre vision, de notre projet, de nos propositions, de nos actions, de la qualité du travail de nos mandataires et de nos militants, pourquoi une bonne partie des pacifistes, des féministes, des progressistes, des altruistes, des alter-mondialistes, des antiracistes, des enseignant-e-s, des jeunes, des mal logé-e-s, des mal-soigné-e-s, des sans emploi… ne vote pas davantage pour nous ? Compte tenu de notre spécificité dans le paysage politique, pourquoi les agricultrices et les agriculteurs, les entrepreneuses et les entrepreneurs, les travailleuses et les travailleurs de l’économie verte dans sa grande diversité, les artistes, les artisans et les artisanes dans le domaine de l’alimentation ou dans d’autres secteurs, les jeunes… ne se bousculent-ils pas à nos portes ? Ni particulièrement davantage à celles de nos partis frères et soeurs ailleurs en Europe ? On ne pourra pas faire l’économie du débat sur notre communication ou sur notre posture de parti encore très longtemps. Nous devons le faire ici et avec d’autres au niveau européen parce que nous voulons être en mesure d’influer sur ce qui se passe dans notre société aux côtés de celles et ceux qui se sont déjà redressé-e-s.
Quelques éléments de posture pour réussir la stratégie NoMiDo
1. Incarner l’ESPOIR
Face aux politiques de l’austérité, les écologistes ont à la fois la vision et le contenu politique pour proposer « tout autre chose », une alternative réelle à la Belgique et à l’Europe. Nous avons des centaines de propositions et nous savons que nous avons la capacité et la compétence d’en faire encore beaucoup d’autres, tout aussi pertinentes. Mais nous ne pourrons pas les mettre en oeuvre si nous ne parvenons à redonner l’espoir qu’un autre chemin existe et à l’incarner aux yeux des citoyens pour qu’ils puissent envisager qu’il est possible avec nous. Un autre chemin plus écologique, plus solidaire, plus démocratique, plus respectueux. D’autres sont occupés à essayer de gagner cette confiance petit à petit. Ce dimanche 25 janvier en Grèce, le parti Syriza, qui collabore avec le petit parti des Verts grecs pour le contenu de ce qu’ils peuvent leur apporter et non pour leur base électorale aujourd’hui quasi inexistante, a fait une campagne totalement axée sur cette notion. En Espagne, Podemos est sur la même voie. Avec une posture radicale qui a pris le temps de se crédibiliser. Nous devons faire partie de ce mouvement de l’espoir. On le sait, si celui-ci n’est pas suivi d’effets concrets, les vautours de la démocratie sont déjà prêts à prendre la place.
2. Co-construire avec les forces vives qui partagent notre projet et qui se trouvent à 95% en dehors du parti
ECOLO n’a jamais eu l’ambition d’être un parti de masse avec des dizaines de milliers de militants. Mais nous ne nous sommes pas non plus vraiment organisés pour travailler efficacement avec toutes celles et ceux qui portent une partie des réponses pour réaliser notre projet et qui se trouvent en dehors du parti. Notre capacité à faire « mouvement » s’est estompée. Malgré toutes les évaluations rédigées en trente ans, nous continuons à n’attirer qu’un nombre trop faible de femmes et d’hommes actifs dans les milieux sociaux, associatifs, professionnels qui pourraient améliorer notre projet sur le fond ou sur la forme. Nos modalités d’affiliation, nos modes de réunion, notre profil sociologique dominant mais aussi parfois notre difficulté ou notre peur à nous ouvrir à d’autres en sont la cause. Pour autant, des militants, des mandataires, des groupes locaux ont déjà essayé de renverser cette tendance et ont une expérience utile à partager dans ce sens. Nous devons devenir la chambre d’écho de toutes les innovations et initiatives qui portent sur nos objectifs politiques prioritaires.
3. (Se) respecter
Prendre conscience que 95% des forces vives sont ailleurs que chez nous doit aussi nous permettre de mesurer qu’on ne peut pas se permettre de penser que l’on peut se passer, d’une façon ou d’une autre, de toutes celles et ceux qui sont ou ont été chez nous. Or nous sommes un parti qui épuise trop souvent, qui ne valorise pas beaucoup, qui est trop souvent ingrat avec ses membres ou ses militants. Trop de compétences sont sous-utilisées, ce qui crée beaucoup de frustrations et de tensions. Nous ne nous sommes jamais habitués à garder le contact actif avec nos membres et nos mandataires de tous les niveaux. Nous avons aussi une marge de progression énorme en terme de convivialité. C’est une responsabilité à la fois personnelle et collective. La CoPrésidence doit être exemplaire de ce point de vue. Dans ses attitudes avec les membres, les militants, les mandataires, dans l’organisation du fonctionnement du parti.
4. Consacrer 99% de notre énergie à notre projet
En tant que membres, militants et mandataires, nous consacrons une grande partie de notre vie à notre militance ECOLO. Les défis sont énormes. Il faut à la fois construire sans cesse des réponses aux défis de notre société qui évolue à un rythme beaucoup plus rapide que celui de la politique et convaincre les citoyens de la pertinence de nos réponses. Si nous ne voulons pas continuer à nous épuiser, nous devons apprendre à utiliser le principe d’économie d’énergie sur nous-mêmes, principe que nous prônons par ailleurs et revoir dès lors ce qui à l’interne pompe notre énergie inutilement.
5. Ne pas craindre de devenir… populaires
Le terme peut être compris dans de nombreux sens, comme parler à tous les publics, être rejoints ou être appréciés par plus de monde, mais certainement pas confondu avec « populiste ». Nous estimons avoir la responsabilité de convaincre beaucoup plus de personnes que notre base actuelle. Arrêtons de « donner de leçons » ou d’être moralisateurs comme si nous étions les seuls à détenir la vérité. Ne soyons pas toujours tentés par la marginalisation et n’ayons pas peur de la « normalité ». Faisons un réel travail d’écoute, de dialogue et de conviction adapté à un public beaucoup plus large que celui que nous touchons aujourd’hui. En particulier, nous devons absolument retrouver notre rôle de parti des jeunes.
6. Oser
Nous sommes un parti relativement jeune, une présence dans des parlements sans discontinuer depuis plus de trente ans, trois périodes de participation gouvernementale, des dizaines de participations communales et provinciales avec parfois aussi des bourgmestres. Nous pouvons être collectivement fiers de ce que nous avons apporté dans le débat public et que nous avons parfois concrétisé en Wallonie, à Bruxelles, en Flandre et au niveau fédéral avec Groen, avec tous les autres verts européens au Parlement européen. Le débat énergétique, le droit de vote des immigrés, la régularisation des sans papiers, la lutte contre la corruption, la moralisation de la politique belge, la gouvernance économique et bancaire, l’égalité des femmes et des hommes notamment en matière de représentation politique, le refinancement de l’enseignement, le statut des artistes, l’inclusion des personnes handicapées, la lutte contre la dualisation de l’enseignement, l’entrée des thématiques environnementales dans le débat politique, la transition écologique de l’économie, la question du temps de travail, l’individualisation des droits sociaux et bien d’autres thèmes encore n’auraient pas été portés ou pas portés de la même façon sans notre présence. Pour autant, ces dernières années notre capacité à oser a été ébranlée. Peur de froisser un public ou un autre, peur de porter préjudice à l’action de nos Ministres, peur d’être catalogués trop à gauche, trop à droite ou trop au centre (ça c’était quand même plus rare), nous n’avons plus osé oser. Il faut retrouver notre audace. Par pour le plaisir de provoquer ou de paraître courageux, mais parce que notre société a besoin de propositions audacieuses et originales. Nous pourrions même dire qu’il n’y a pas beaucoup d’intérêt à avoir un parti comme le nôtre si nous ne sommes pas capables d’incarner cela. Nous avons cette belle énergie en nous.
Quelques propositions d’objectifs politiques prioritaires
Il s’agit d’objectifs pour lesquels nous estimons que nous ne pouvons pas manquer d’être le parti de référence.
ECOLO doit être le parti
- qui peut garantir la qualité de ce que l’on mange, de ce que l’on boit, de ce que l’on respire
- qui défend une société du « mieux » à la place du « plus »
- qui fait avancer notre sobriété et notre autonomie énergétique
- qui défendra toujours que l’accès à un enseignement de qualité pour tous soit à la base de toute notre action politique
- qui re-légitime les services publics
- qui veut garantir à chaque citoyen-ne qu’il ou elle sera considéré-e dans son droit de vivre dans la dignité et d’accéder à l’émancipation et à l’autonomie
- qui agit à tous les niveaux pour davantage d’égalité entre tous les citoyens
- qui fait de l’égalité des femmes et des hommes un principe fondamental
- qui renforce la place de la culture et du monde associatif dans notre société
- qui replace l’économie au service de la société et non l’inverse et qui ose combattre sans complexe et sans naïveté les effets pervers du capitalisme et du néo-libéralisme
- qui continue à dynamiser les processus démocratiques qui permettent aux citoyens et aux citoyennes d’être et de se sentir acteurs de leur destin
- qui représente l’innovation, la créativité,
Nous ne proposons pas à ce stade de reprendre tous ces objectifs comme tels de façon fermée, mais comme le suggère le rapport de Re-Génération, nous sommes convaincus que nous devons faire l’exercice de déterminer ensemble un certain nombre de priorités qui articuleront l’essentiel de nos initiatives et de nos moyens.
Il est aussi important de pouvoir répondre de façon la plus claire possible à la question de ce que veut ECOLO.
Quelques chantiers
1. Renforcer nos liens avec GROEN
Nous proposons de renforcer structurellement nos liens avec Groen. Nous n’avons pas de tabou par rapport à une future présidence commune. Cette question pourra être mise à l’ordre du jour dans chacun de nos partis dans le cadre d’un plan plus général de collaboration qui pourrait passer par la mise en place de services communs au niveau de nos partis ou de nos centres d’études par exemple.
2. Mieux valoriser les compétences de nos mandataires, de notre personnel et de nos membres
Notre parti regorge de personnes compétentes possédant de multiples connaissances. Mais à force de réunions et de temps passé dans les tuyauteries administratives, nous épuisons ces richesses. Il nous faut mieux allouer nos ressources en fonction de notre action et de nos objectifs politiques :
- permettre à nos parlementaires de redevenir une force de propositions sur leurs thèmes de référence ;
- soutenir les coordinations provinciales, les régionales et les locales, soumises à une réalité budgétaire difficile, pour qu’elles redéfinissent leur mission et leurs objectifs ;
- mettre de l’humain dans la gestion du personnel d’Ecolo ;
- dresser la cartographie de nos compétences et connaissances collectives.
3. Simplifier Ecolo (le nouveau pacte militant – voire re-génération)
Ecolo semble parfois être un « lieu » compliqué pour faire vivre notre militance. Il ne rend pas les membres autonomes dans leur envie d’agir, de partager, de mettre en œuvre l’écologie politique là où ils et elles se trouvent. Comment faire pour que le parti soit au service de ses membres plutôt que l’inverse ?
- remplacer certaines réunions par des actions de terrain et/ou une participation aux actions portées la société civile ;
- permettre la militance à la carte et créer les outils ad hoc ;
- vulgariser les écrits pour les rendre accessibles au plus grand nombre ;
- prévoir davantage de moments conviviaux et informels ;
- revisiter la démocratie interne en privilégiant une délégation du pouvoir basée sur la confiance en nos mandataires et la possibilité pour chaque membre qui le désire de prendre part aux décisions (référendums internes).
4. Renforcer notre ancrage au niveau local
Le niveau local est le lieu par excellence où l’on a la capacité de concrétiser nos idées et où l’écologie politique s’invite dans le quotidien des citoyens. C’est aussi le niveau où Ecolo a le moins souffert lors des dernières élections. Renforcer notre ancrage local est donc essentiel. Concrètement, pour aider nos bourgmestres, échevin-e-s et mandataires en majorité, nous souhaitons :
• intensifier et décentraliser les rencontres des Beps et en faire des lieux d’échange pour présenter des initiatives intéressantes et permettre la formation par le vécu ;
• laisser la place à des sujets concrets proposés par les Beps, en vue notamment d’un meilleur agencement entre les législations et le terrain;
• soutenir les bourgmestres en majorité et leur permettre de se coordonner(exemple d’actions symboliques simultanées) ;
• mettre à disposition des outils spécifiques de communication ;
• faire du portail des élus locaux un forum entre les mandataires ;
• laisser la place à l’informel pour faire surgir et mieux exploiter le vécu.
5. Initier au moins 3 moments clés par an de rencontres et de synergie autour de nos objectifs prioritaires
Ces trois moments, sous la forme de forums, de table-rondes, de forums citoyens ou toute autre forme de processus de participation seront des moments de rencontres, de convivialité, d’ouverture et de co-construction avec la société civile. Un de ces moments sera idéalement organisé avec Groen. Il serait pertinent d’en prévoir également avec le parti vert européen ou le groupe des Verts au Parlement européen.
6. Collaborer avec nos partenaires privilégiés: Ecolo J et Etopia
C’est au sein d’Etopia, à travers ses prospectives, les RDNM et les REE, et au sein d’Ecolo J qu’ont été abordées toutes les innovations sociales, les sujets avant-gardistes et les nouvelles manières de penser le monde. Ces instances doivent donc être notre principale source d’inspiration et nos partenaires privilégiés, avec lesquels il nous faudra mieux coordonner agendas et discours.
7. Lancer une campagne de porte-à-porte dès l’année prochaine, en collaboration avec les locales
Notre projet, nos idées, c’est dès à présent qu’il faut les partager. Et c’est également dès à présent que nous devons faire remonter les attentes et les besoins de la population. En collaboration avec les locales, nous proposons d’organiser une grande campagne de porte-à-porte. Afin de préparer cette action qui s’étalera jusqu’aux prochaines élections, des outils seront élaborés et mis à la disposition des locales : formation à l’écoute, « kit » militant, plate-forme internet d’échanges, récolte d’expériences vécues pour alimenter nos programmes.