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C’est le dossier emblématique de ce qu’il ne faut plus faire en culture : investir sans cesse dans de nouvelles structures sans se soucier du montage financier global du projet et alors même que de nombreuses autres structures peinent à tout simplement trouver les budgets pour fonctionner. Jusqu’à aujourd’hui 15 millions ont déjà été injectés. Il en manque 3… et personne qui prend ses responsabilités.

M.Christos Doulkeridis (Ecolo). – Après avoir questionné Rudi Vervoort sur le même sujet, j’avais interrogé votre prédécesseure en décembre et en mars dernier au sujet du montage financier qui permettrait enfin l’ouverture du Cinéma Palace.

Pour rappel, la Fédération a injecté 15 millions dans ce projet et Mme Milquet me confirmait qu’il restait 3 millions à trouver pour l’achever. J’avais alors constaté que les négociations entre la Fédération avec la Région ou la Ville de Bruxelles, étaient au point mort et qu’il n’était donc toujours pas possible de voir se dégager une piste concrète parmi celles envisagées.

En ce qui concerne la possibilité de rachat du bâtiment par la Région bruxelloise, un désaccord sur les conditions d’acquisition semblait subsister entre les deux parties.

Quant à l’éventualité de conclure un accord avec la Ville de Bruxelles, Joëlle Milquet nous indiquait qu’elle était dans l’attente d’une réponse.

À propos d’un recours au Fonds Beliris, elle me répondait que Didier Reynders en avait confirmé la possibilité, sous réserve de l’accord de la Région; Rudi Vervoort se montrait quant à lui hésitant à recourir à ce fonds et exprimait des réserves sur la viabilité même du projet à moyen terme vu la situation budgétaire de la Fédération.

Joëlle Milquet affirmait par ailleurs qu’elle était favorable à l’implication éventuelle d’investisseurs privés pour le volet Horeca du projet mais que cela n’était pas forcément dans la vision des auteurs et gestionnaires du projet.

Bref, nous n’avions donc de vue définitive sur aucune de ces options et j’avais donc invité votre prédécesseure à exiger de chaque acteur concerné qu’il se positionne clairement pour que certaines pistes puissent être définitivement closes et qu’ainsi, chacun puisse prendre ses responsabiités. Joëlle Milquet s’était engagée à le faire.

Madame la Ministre, pouvez-vous nous éclairer sur l’état d’avancement de ce dossier depuis mars? Les différents acteurs concernés ont-ils bien été invités à clarifier leur position?

De nouveaux contacts ont-ils notamment été pris depuis lors avec la Ville de Bruxelles, avec la Région ou une autre instance?

Avons-nous à présent une vue plus claire sur les pistes qui sont définitivement écartées?

Quelles sont celles qui se trouvent toujours sur latable?

Enfin, Mme Milquet ne m’avait pas répondu sur un point. A-t-on envisagé des modes de financement collaboratifs, tels que celui qui a permis la réouverture du cinéma d’art et d’essai Le Caméo de Namur?

Mme Alda Greoli, vice-présidente et ministre de la Culture et de l’Enfance. –Ma réponse risque de vous frustrer légèrement, Monsieur Doulkeridis. Des négociations sont en cours.

Dans le cadre de l’ajustement 2016, le gouvernement «charge le ministre du Budget de négocier la solution la meilleure pour le Pathé-Palace avec la Région de Bruxelles-Capitale et la conclusion d’un bail emphytéotique avec celle-ci pour une durée de 50 ans, de manière à permettre la finalisation des investissements prévus et d’assurer la pérennité de l’outil culturel que représente ce bâtiment».

Sans en dire plus à ce stade sur les différentes pistes envisagées, je m’engage à vous communiquer la solution dès qu’elle aura été arrêtée.

M.Christos Doulkeridis (Ecolo). – En ce qui concerne la négociation, il est désormais clair que c’est le ministre du Budget, le brave M. Flahaut, qui est envoyé au combat avec la Région. Quinze millions ont déjà été injectés. Quinze millions, c’est le budget qui manque pour appliquer les décrets sur le socioculturel dont je parlais tout à l’heure. Cette situation est choquante.

Pour le moment, cet argent est parti en fumée et ne sert à rien. Ce qui manque, c’est plus ou moins trois millions. Je rappelle qu’une solution pérenne doit aussi pouvoir intervenir pour le fonctionnement. C’est le dossier emblématique de ce qu’il ne fallait pas faire, en l’occurrence investir dans une nouvelle structure. Mais, peu importe, l’argent a été dépensé. Ce qui serait maintenant totalement choquant pour l’utilisation des deniers publics, c’est qu’il soit parti en fumée.