Je partage avec vous mes notes prises lors de la conférence internationale organisée par l’Unesco et le Gouvernement du Québec sur le thème du radicalisme et d’internet. Plus de 250 intervenants venant de plusieurs pays et surtout de multiples horizons ont nourri de leur expérience personnelle ou leurs analyses les débats. Le Québec s’investit beaucoup dans ces questions. Il souhaitait offrir un cadre où, avec beaucoup d’humilité, tous les points de vue puissent être confrontés dans un esprit de partage des expériences réussies ou ratées. Bonne lecture. N’hésitez surtout pas à réagir.
Post 1. Je participe à la conférence de l’Unesco « Internet et la radicalisation des jeunes ». Premier constat : on ne précise pas qu’en fait on parlera ici surtout du phénomène de radicalisme des jeunes tentés par le dogmatisme meurtrier de DAECH. Quand je dis « que », je ne veux évidemment pas minimiser ce phénomène. Il est essentiel qu’il soit étudié et qu’une coopération internationale s’interroge sur ses sources et sur les outils à mettre en oeuvre pour « prévenir, agir et (mieux) vivre ensemble » comme le prévoit la conférence elle-même. Mais ne pas préciser que l’on ne parle que de cette forme de radicalisme ou de chemin vers la haine et la violence peut faire croire que le radicalisme ne se situe que là. Or les formes d’obscurantismes sont beaucoup plus importantes et touche des publics beaucoup plus larges partout dans le monde. La montée des expressions et actions haineuses de type d’extrême droite un peu partout en sont un exemple parmi d’autres qui doit certainement nous préoccuper autant. Je remarquerai un peu plus tard que ces aspects sont aussi évoqués lors d’un panel.
Post 2. On a beaucoup parlé de la situation des mineurs d’âge qui sont une des cibles et victimes des stratégies de DAECH. Smaïl Chergui, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, rappelle que 1100 mineurs d’âge recrutés par DAECH, sur les 2500 partis les rejoindre, est sur le chemin de retour. Comment vont-ils être accueillis ? Dans quel état vont-ils revenir ? Wassim Nasr, Journaliste de France 24, veilleur-analyste et spécialiste des mouvements et mouvances jihadistes attire l’attention des autorités publiques : « Si on pense que le public des mineurs d’âge est prioritaire, à la fois sur le plan de la protection de la jeunesse mais aussi parce qu’agir à ce niveau est essentiel pour combattre à la source la stratégie de DAECH, qu’est-ce qui est fait pour protéger les mineurs qui se trouvent dans les camps de réfugiés un peu partout dans le monde ? »
Post 3 : L’essentiel de la conférence porte sur le rôle d’internet. Finalement, à travers les interventions, ce qui ressort c’est que si internet doit évidemment faire partie d’une stratégie plus globale dans la lutte contre le radicalisme, il n’est la plupart du temps pas le principal outil ou vecteur de radicalisation. Il joue un rôle complémentaire et amplificateur dans ces mécanismes. Smaïl Chergui, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, estime qu’internet contribue tant à la « préparation » des cerveaux à la haine, à la maîtrise des techniques de violence mais aussi au passage à l’acte. Avec l’union africaine, ils ont mis en place une loi type pour donner un cadre légal permettant une intervention auprès des providers de sites internet. Ils travaillent également à renforcer des discours alternatifs à ceux de DAECH et ce en coopération avec des acteurs de la société civile. Il appelle à une plus grande coopération entre les gouvernements et les providers pour une lutte plus efficace contre le contenu de certains sites. Pour autant, dans beaucoup de cas, internet ne joue aucun rôle ou un rôle relativement marginal, comme le faisait très bien remarqué par exemple Wassim Nasr, Journaliste de France 24 : « quand on regarde les mécanismes de radicalisation présents en Afrique où il n’y a que 16% de la population qui a un accès à internet, on ne peut pas prêter à internet un rôle plus important que celui qu’il n’a ».
Post 4 : Rachida Dati devait prendre la parole dans le cadre de l’atelier « Internet et radicalismes violents : portrait de la situation ». Elle n’est jamais arrivée. @EliceLucet
Post 5 : Ross LaJeunesse, Responsable mondial de la liberté d’expression et des relations internationales de Google (j’adore son titre), explique quelques éléments du point de vue du principal moteur de recherche mondial. Google a déjà retiré près de 93 millions de vidéos mais il faut savoir que près de 400.000 clips sont téléchargés chaque minute quelque part dans le monde. Sans cesse, il y a à la fois une réflexion sur l’équilibre entre liberté d’expression et limite des propos appelant à la violence. De leur expérience, ils estiment que pour combattre efficacement les contenus haineux, ce ne sont pas les outils mis en place par des acteurs institutionnels qui peuvent être les plus performants, mais ceux des jeunes eux-mêmes. Il y a un travail énorme à faire dans l’éducation cybernétique ou la citoyenneté numérique.
Post 6 : Un des témoignages les plus applaudis a été celui de Mme Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime de Mohamed Merah et fondatrice de l’Association IMAD IBN ZIATEN. Elle a voulu aller dans le quartier de l’assassin de son fils et d’autres victimes pour essayer de comprendre ce qui l’a amené à commettre ce genre d’actes barbares. Elle en est repartie avec la conviction qu’elle devait passer une partie de sa vie à aller à la rencontre de ces jeunes qui pourraient un jour tomber dans le même parcours. Mais elle en retient aussi qu’il y a des situations que notre société ne devrait plus accepter et qui pourraient jouer un rôle préventif fondamental. En particulier la situation dans les prisons. Elle a rencontré des jeunes qui ont été abandonnés et par leur famille et par la société. « Il faut sortir les prisonniers et leur tendre la main et leur donner une chance pour la vie. Il n’est pas normal de voir une partie de notre jeunesse qui à 13 ans estime qu’elle n’a pas de rêve, pas d’espoir. Ne regardez pas seulement ce qui se passe sur internet, mais allez voir ce qui se passe dans certaines écoles, certains appartements pour comprendre comment on tombe dans la barbarie. Je ne connais pas de jeunes qui sont partis en Syrie quand ils avaient autour d’eux des personnes qui donnaient de l’amour et de l’espoir dans l’avenir ». Elle parle aussi de religion. Elle qui porte le voile et qui a été huée par certains parlementaires français a pourtant un des discours les plus « républicains » : inlassablement, elle dit aux jeunes que l’islam est une religion, elle n’est pas une identité. Et de terminer par un plaidoyer pour une plus grande mixité de notre société. « Il n’est pas normal d’avoir des quartiers entiers où personne ne parle pratiquement la langue du pays. Que peuvent-ils partager pour s’intégrer ? du couscous ou un mariage communautaire qui renforce encore plus le ghetto dans lequel ils vivent ? ».
Post 7 : Dans le panel rassemblant des victimes touchées par la radicalisation violente on retrouve, aux côtés des parents ou jeunes tombés dans les chants des sirènes de DAECH, trois victimes des théories prônant la supériorité raciale blanche ou noire. Extrêmement important de souligner que ces idéologies d’extrême-droite sont aussi dangereuses pour nos sociétés. Et se rendre compte de tout le travail qui doit être fait pour déconstruire là aussi un monde imaginaire, virtuel utilisé pour emmener de plus en plus de personnes vers des chemins de haine et de violence. L’un d’entre eux explique son parcours. Il a crée un parti, des groupes d’action et il reconnait qu’il était à deux doigts de commettre des attentats comme le terroriste du marathon de Boston. Dans cette filière, il y a aussi un rôle important qui est joué par internet. Qu’est-ce qui l’a fait sortir de cette voie ? La réponse ne semble pas simple. J’ai eu peur de ce que j’étais prêt à faire, nous dira-t-il. Et le fait d’avoir un enfant a joué un rôle aussi. Mais le plus intéressant et encourageant sera de se rendre compte que le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence créé à Montréal en 2015 semble avoir joué un rôle important dans sa prise de conscience. La Belgique francophone semble vouloir s’inspirer de ce modèle.
Post 8 : Dans le panel relatif aux réponses des Etats, M. Mame Mbaye Niang, Ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne du Sénégal explique qu’il y a sans doute une différence entre les explications des radicalisations en Europe et en Afrique. Dans un pays comme le Sénégal qui est déjà à plus de 90% musulman, la source du radicalisme ne peut pas être la religion. C’est un problème lié au manque d’espoir de notre jeunesse. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé de s’attaquer surtout au problème des revenus, de l’emploi des jeunes. Mais est-ce que la situation est fondamentalement différente chez nous ? Latifa Ibn Ziaten ne dit pas vraiment autre chose. Ce n’est pas qu’elle cherche des excuses, elle est la maman d’une victime, pas d’un terroriste. Et cela me fait penser tout à coup à ce coup de gueule incroyable de Balavoine face à Mitterand en… 1980, il y a plus de trente ans : «Le désespoir est mobilisateur et lorsqu’il devient mobilisateur, il est dangereux et ça entraine le terrorisme, la bande à Bader ou des trucs comme ça… Les jeunes vont finir par virer du mauvais côté parce qu’ils n’auront plus de solution».
Post 9 : pendant les 8 mois où le Mali a été occupé par les mouvements terroristes dans le nord de son territoire, les familles ont connu une barbarie inimaginable : viols, tortures, lapidations publiques, humiliations, mutilations explique Amadou Koïta, Ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne du Mali. Il rend hommage à l’intervention et à la solidarité internationales au travers du mandat de l’ONU. Ca a permis au moins de sécuriser une partie du territoire même si malheureusement le terrorisme est toujours présent. Comme son homologue sénégalais, il réfute que des actes violents puissent être commis à partir d’une juste lecture et compréhension de l’Islam. Il souligne aussi que les jeunes maliens, comme les autres africains ne partent pas pour aller faire le djihad, mais ils fuient le manque d’espoir, de perspective dans leur pays. Leurs réponses s’articulent donc autour de mesures tournées vers les jeunes et leur accès à un emploi. Mais ils ont conscience qu’ils sont très loin d’être en mesure d’apporter des réponses à la hauteur des attentes. Les jeunes tombent dans les mains de narcotraficants qui utilisent l’islam pour attirer une partie de leur jeunesse. Le Mali travaille par ailleurs avec le Maroc pour former les imams pour combattre le radicalisme.
Post 10 : Sur l’action possible sur internet, il est rappelé que peu de décideurs politiques comprennent son fonctionnement et s’attardent trop sur une seule idée simpliste qui consiste à penser qu’il suffit de supprimer quelques contenus pour s’en sortir. Cette réponse pose d’ailleurs la question de savoir non seulement comment retirer, mais qui peut retirer et surtout qui décide ce que l’on va retirer. Mais au-delà, la plupart des spécialistes recommandent surtout de s’attaquer à un mécanisme fondamental d’internet qui est lié aux algorithmes qui sont utilisés et qui font en sorte que de façon automatique une recherche sur un mot clef vous mette en contact avec une série d’autres mots-clefs en lien avec le premier. Appliqué au public de celui qui est sur un chemin de radicalisation, cela fait en sorte que regarder par exemple un clip de propagande de DAECH va automatiquement vous proposer toute une série d’autres liens qui vont renforcer la route vers une criminalisation active possible. Le représentant de GOOGLE a expliqué une partie de leur stratégie pour contrecarrer ces dynamiques. Ils travaillent par exemple avec d’anciens membres de ces groupes pour pouvoir identifier les mots clés utilisés (qui sont de plus en plus cachés et créer à partir de là de nouveaux algorithmes qui les redirigent vers des groupes qui ont travaillé sur des contre-discours.
Post 11 : Comment se retrouver dans le labyrinthe des informations sur internet est une des questions qui revient souvent dans les débats. Le Directeur de l’Institut Mahatma Gandhi d’Education pour la Paix et le Développement durable (MGIEP) de l’UNESCO, Anantha Kumar Duraiappah, propose une approche assez intéressante. Il explique d’abord que nos jeunes ne sont pas a priori à l’école dans un environnement où leur esprit critique est particulièrement stimulé. L’enseignement fonctionne encore largement dans une logique de transmission unilatérale et non critique. Or, chacun peut facilement se rendre compte qu’un esprit critique est indispensable pour se retrouver dans le labyrinthe des informations disponibles sur internet. Il y a une contradiction que notre société doit absolument aborder. L’Institut Gandhi a développé un programme en trois étages qui peuvent permettre à chacun de se comprendre soi-même et d’avoir une meilleure relation avec la société. Le premier étage est de cultiver des compétences pour mieux s’y retrouver dans le labyrinthe des informations d’internet. Le deuxième consiste à cultiver une meilleure compassion et empathie (appelée la méthode FIRING GANDHI) et le troisième pose l’enjeu de cultiver le courage moral de changer.
Post 12 : Le représentant de l’Institut Gandhi parle d’une notion que je trouve fondamentale : l’identité multiple. Nous vivons dans un monde où nous devons apprendre à vivre avec des identités multiples pour ne pas s’enfermer dans une seule et ce, même si ces identités peuvent parfois faire apparaître des contradictions. Ceci est d’autant plus important qu’on se rend compte que la plupart des radicalismes pouvant conduire à de la violence sont liés à une notion d’appartenance et d’identité isolée et en opposition aux autres.
Post 13 : Maria Mourani, Criminologue, sociologue et auteure (Québec) a beaucoup travaillé sur les gangs et sur les profils de personnes tombées dans la radicalisation. Elle est partie d’un constat entendu souvent de la part des parents de ces publics : « je ne reconnais plus mon enfant ». Il y a quasiment une métamorphose physique de ces personnes qui s’enferment petit à petit dans des signes extérieurs reflétant une hyperidentification à une identité. Elle donne un exemple type de transformation. M a 11 ans. Il est né musulman. Un jour son prof diffuse des images du 11 septembre et laisse entendre de façon bien maladroite que LES musulmans sont responsables. Cela donne la liberté aux autres enfants de sa classe de le traiter assez vite de terroriste. Quand il en parle à son père, celui-ci lui dit qu’il ne doit pas écouter ce que les autres disent, que ce sont des bêtises. Pour M ce n’est pas vraiment une réponse. Il va donc chercher sur internet et là de site en site il se retrouve très rapidement sur des images et des contenus qui lui expliquent que les musulmans sont victimes d’injustices et qu’une des réponses est de se lancer dans le djihad. Quand il en parle avec ses amis, ceux-ci le regardent comme un taré, ce qui conduit à l’isoler aussi de ses amis. Puis il voit son père se faire aussi traiter de terroriste et de ne pas réagir. Il trouve que son père est lâche et il a honte de lui. Il passe alors de plus en plus d’heures dans son monde virtuel. Jusqu’à 12 heures par jour. Ca devient son « vrai » monde… Maria Mourani n’est absolument pas convaincue par les discours qui essaient de discréditer les DAECH ou autres gangs de haine. Elle pense par contre que l’essentiel de la contre-action doit consister à communiquer plus d’amour vers les personnes. « Nous avons besoin de toi. Tu comptes pour nous ». Elle est aussi convaincue que les supports où on doit retrouver des discours de contre-action ne peuvent pas être institutionnels.
Post 14 : En marge des conférences et des mini-débats, il y a cette interpellation posée par quelques jeunes présents. « On parle beaucoup de la jeunesse dans cette conférence, mais quand est-ce qu’on lui donne la parole ? ». Ce sont des jeunes venus d’un peu partout dans le monde et qui se retrouvent autour de projets visant à dire « non à la haine« . Une de leurs actions concrètes consiste à établir une veille sur internet afin de répondre aux multiples posts haineux qu’on y retrouve. C’est terriblement courageux et beaucoup plus efficace que de s’en tirer en considérant leurs auteurs comme des cons ». Et quand ils disent « donner la parole aux jeunes », ils ne parlent pas spécialement d’eux. Ils nous l’ont dit. « Nous avons conscience d’être des privilégié-e-s, mais il serait essentiel d’aller vers les jeunes dont on parle pour leur demander de parler aussi à leur propre place ». Ca m’a beaucoup touché. Je l’ai relayé et nous avons pris le temps avec d’autres à discuter de cela et d’autres sujets. De façon générale, reconnaissons que nous ne leur donnons pas suffisamment la parole.
Post 15 : Toujours sur l’action la plus efficace pour combattre les radicalismes, Marc Hecker, directeur des publications à l’Institut français des relations internationales parle d’actions concertées et complémentaires. Il faut à la fois un bon message, un bon messager et un bon vecteur de diffusion du message. Dans le message, il est important de décortiquer une à une les postures mensongères de DAECH. Toutes les images idéalisées du monde de DAECH sont une imposture. La vie proposée dans leurs clips ne correspond jamais à la réalité. DAECH se présente comme le chantre de la lutte contre les injustices, or il en est le champion puisque ses décisions de vie ou de mort reposent totalement sur l’arbitraire, que ce soit lors des décapitations ou exécutions réalisées sur les territoires qu’il occupe ou lors des attentats d’innocents perpétrés partout dans le monde. DAECH ne défend pas plus l’islam puisqu’au moins un tiers de ses victimes sont des musulmans. Quant aux messagers à utiliser pour contrer sa stratégie, Wassim Nasr (France 24) relève d’abord la stratégie de DAECH qui consiste à organiser sa communication avec des personnes « comme nous », qui nous ressemblent, qui ont été dans des écoles comme nous. La propagande est très réfléchie. Ils utilisent les codes des films d’action. C’est Hollywood mais en mieux, parce que c’est avec une action vraie et des personnages vrais. Il est donc essentiel de montrer la réalité du monde qu’ils proposent et de le faire avec des témoins qui l’ont vécu. Marc Hecker estime qu’il y a de la place pour plusieurs sortes de messagers. Il faut aussi de la communication institutionnelle. Ca ne sera pas de trop. Tous les deux se rejoignent pour souligner que le vecteur internet est fondamental pour contrer l’action de DAECH qui y est très présent. Un clip peut faire plusieurs fois le tour du monde sur la toile avant qu’il ne soit vu à la télé qui est un vecteur peu regardé par les cibles des terroristes (surtout les JT). Il faut donc que la contre-information sur DAECH soit sur les mêmes réseaux que ceux que fréquentent les cibles potentielles. D’où tout le travail réalisé sur les algorithmes pour s’immiscer dans les redirections en cascade des moteurs de recherche. Le rôle des services des renseignement sur internet est aussi essentiel pour trouver des preuves par rapport aux responsables terroristes. Quant aux législations qui visent à combattre l’apologie du terrorisme sur internet, elles sont essentielles mais mettent énormément de temps à produire leurs effets. Par ailleurs, supprimer des contenus n’a de sens que si c’est fait de façon coordonnée, pour éviter qu’un contenu effacé ici réapparaisse immédiatement un peu plus loin. Enfin, Wassim Nast insiste sur le rôle particulier des activistes qui ne sont pas spécialement jeunes, qui travaillent dans l’ombre, ne vont jamais au combat mais téléguident à distance la construction de la terreur.
Post 16 : Un « Appel du Québec » a été rédigé dans le cadre de cette conférence.
Post 17 : En ouverture de la Conférence c’est la pièce bruxelloise « Djihad » qui a été présentée devant une salle comble. Ecrite par Israël Saïdi sur base du vécu de l’auteur et de quelques-uns de ses amis, la pièce a été présentée dans de très nombreux endroits en Belgique et en France. C’était une première nord-américaine. Une chose est sure, l’objectif d’interpeller les spectateurs fonctionne avec tous les publics. Ca m’a aussi fait plaisir que l’art trouve un peu une place dans ces discussions. Parce que, ce qui m’aura un peu manqué, c’est un discours qui rappelle qu’à côté des mesures qui doivent être prises pour améliorer l’action sur internet, les réseaux de renseignement, la déradicalisation des différentes cibles… il est aussi essentiel de continuer et d’intensifier notre soutien à l’éducation et à la culture qui offrent les meilleurs outils d’ouverture des esprits, de développement du sens critique et donc de lutte contre toute forme d’obscurantisme.