La Région bruxelloise accueille plus de 80.000 étudiants dans les universités et hautes écoles francophones et néerlandophones qui se trouvent sur son territoire. Bruxelles est donc la véritable capitale intellectuelle du pays. Cette situation est une source de fierté évidente pour tous les Bruxellois et également une aubaine pour la Région. Ce statut de ville étudiante offre des tas de potentialités à Bruxelles, des opportunités à saisir et à mettre en valeur.

Le statut de ville étudiante entraine cependant avec lui une série de défis qu’il est important de relever. Le besoin en kot abordable et de qualité est important. Depuis plusieurs mois, j’ai réuni tous les acteurs autour de la table pour trouver des solutions à cette problématique. Cette dynamique positive se poursuit depuis plusieurs mois autour de tables rondes qui réunissent tous les représentants des universités et hautes écoles présentes sur le territoire de la Région bruxelloise, responsables académiques, représentants étudiants, etc. Différentes propositions ont été mises sur la table, des pistes de réflexions concrètes ont enfin pu émerger grâce à ce travail de coordination.

Le moment est venu de les rendre opérationnelles. Pour le faire, j’ai mis en place un service facilitateur pour le logement étudiant au sein du MRBC.

Sa mission est triple :

  • mission d’observatoire et de référence, par l’analyse des besoins, des opportunités et la diffusion des bonnes pratiques ;
  • mission d’assistance des opérateurs publics et privés qui veulent se lancer dans un projet de logement pour étudiants ;
  • mission d’opérateur de projets de logement pour étudiants, en suscitant des projets auprès d’opérateurs publics régionaux.

J’ai fait le point sur cette question dans le journal Le Soir de ce week-end:

http://archives.lesoir.be/6-mois-pour-resoudre-le-manque-de-kots_t-20121208-0272KH.html?firstHit=160&by=20&when=-1&sort=datedesc&pos=168&all=1314641&nav=1

6 mois pour résoudre le manque de kots

LHUILLIER,VANESSA

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Samedi 8 décembre 2012

Logement Faciliter le logement pour les 80.000 étudiants de la capitale

Environ 80.000 étudiants du supérieur suivent leur cursus à Bruxelles. Pour une part d’entre eux, trouver un kot équivaut à un parcours du combattant.

Les universités ou les hautes écoles n’ont pas assez de kots par rapport à la demande estudiantine. Ainsi, on estime à 15.485 euros le coût d’une année d’étude pour un jeune qui doit koter à Bruxelles ce qui exclut un certain public.

Pour tenter de trouver une solution, depuis un an, les différents acteurs ayant un rôle dans le logement étudiant à Bruxelles, sous l’impulsion du secrétaire d’Etat au Logement, Christos Doulkeridis (Ecolo), se réunissent afin de dégager plusieurs pistes de réflexion.

Aujourd’hui, un facilitateur, Lieven Boelaert, a été désigné pour examiner la faisabilité de ces options. Il s’appuiera sur son expérience puisqu’il gérait le Brik, le centre flamand qui centralise les demandes des étudiants néerlandophones.

1Cartographie. Dans un premier temps, il faut réaliser une cartographie des kots existants mais surtout de la demande. On estime qu’il manque à Bruxelles entre 7.000 et 9.000 kots. Dès janvier, ces chiffres seront plus précis. Pour cela, les communautés francophone et flamande se sont mises autour de la table.

2Aider les investisseurs. Le kot est un produit d’investissement qui attire de nombreux promoteurs immobiliers. « Nous devons les aider et déterminer quels sont les obstacles qu’ils rencontrent lorsqu’ils rentrent un projet de construction de kots, explique Christos Doulkeridis. Nous devons donc régler certains problèmes urbanistiques mais aussi permettre d’être plus souple au niveau des baux. On peut également envisager une harmonisation des loyers. »

Aujourd’hui, on estime qu’un kot coûte en moyenne entre 2.500 et 4.500 euros par an à un étudiant. Le Bureau des étudiants administrateurs (BEA) de l’ULB a ainsi proposé une motion demandant plus de kots à tarification sociale pour que chacun ait le droit de suivre des études supérieures.

3Créer une AIS spécialisée. Une agence immobilière sociale (AIS) pourrait gérer les kots étudiants ce qui permettrait d’avoir des baux plus courts. Le propriétaire laisserait son bien en gestion pour une durée à déterminer et l’AIS gérerait la location selon la durée qu’elle souhaite. Les étudiants pourraient alors signer un bail de 10 mois voire moins pour ceux qui viennent de l’étranger.

4Un guichet unique. Il serait possible de centraliser toutes les demandes des étudiants dans un seul lieu. « Nous pourrions leur apporter plusieurs types de réponses, développe le secrétaire d’Etat. Il faut construire de nouveaux kots. D’ailleurs, 300 logements à destination du public étudiant sont en passe d’être réalisés sur le campus du Ceria à Anderlecht. A présent, la SDRB doit désigner le promoteur. Mais la construction n’est pas la seule solution. Le logement intergénérationnel, par exemple, est également une piste à suivre. Nous l’avons défini clairement dans le nouveau Code du logement qui passe en troisième lecture au gouvernement. » Pour cela, une discussion avec le fédéral doit avoir lieu pour l’individualisation des droits.

5Un label qualité. Le facilitateur devra également plancher sur l’éventualité de créer un label pour les kots étudiants. Il étudiera les risques que comporte ce label. Il pourrait exclure les autres publics de ces logements et les propriétaires pourraient d’office refuser les étudiants.

Dans six mois, le facilitateur devra présenter ses mesures concrètes pour une mise en place rapide.