Je reçois régulièrement des questions de citoyens, que ce soit sur mes compétences propres et la politique menée par le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, ou sur l’actualité. Je tente d’y répondre aussi souvent que possible. Et dans une démarche de transparence, je veux relayer cet échange citoyen sur ce blog. Pour susciter le débat, tisser un lien et partager mon point de vue…

Je tiens cette fois à rebondir sur une question de Viviane V., de Laeken, qui portait sur la problématique du logement pour les familles mono parentales.

Il s’agit d’un volet important de ma politique. Ce type de public doit en effet pouvoir bénéficier d’une attention toute particulière car ces familles sont particulièrement fragiles.

D’abord, pour rappel, il existe un système de points de priorité dans le logement social accordé à ce type de composition familiale.
On peut toujours songer à augmenter ce nombre de points mais, au-delà du fait qu’il est toujours délicat de faire primer une situation de pauvreté sur une autre (je récuse tout « hit parade » de la misère), j’avoue que cette revendication ne m’est pas encore parvenue à ce jour de la part du monde associatif concerné. En revanche, dans un registre connexe, je compte profiter de la refonte de l’arrêté locatif en cours pour étudier très sérieusement l’opportunité de conférer des points de priorité à la femme victime de violence domestique.

De la même manière, je me penche sur le concept de « logement adapté » dans le parc social dans le but d’intégrer le phénomène de la garde alternée. Comme déjà dit, il faut éviter de sanctionner — par un surloyer ou une mutation — le locataire social « gardien alterné » qui possède un logement dont certaines chambres (celles des enfants) ne sont occupées qu’une semaine sur deux. Je compte, ici aussi, m’instruire des intéressantes évolutions constatées au sud du pays.

Autre constat: il y a un manque criant de logements multi-chambres dans le parc social. J’ai dynamisé le plant régional du logement qui vise à construire 5000 nouveaux logements sociaux et moyens. Un petit tiers de ces 5000 logements aura trois chambres ou plus.

Je travaille également sur les logements de transit très appréciés par les femmes en rupture de ménage. L’administration compare actuellement ce qui se fait au nord et au sud du pays afin d’en retirer la meilleure solution et de mettre en place les mesures les mieux adaptées.

Je pense par ailleurs qu’il est important de ne pas multiplier les mesures visant un public en particulier. Même si je conçois l’intérêt d’une politique ciblée (j’en ai d’ailleurs plusieurs), il faut veiller à maintenir un vivre ensemble dans notre société et à ne pas créer des « bulles ». Le marché du logement à besoin de solutions structurelles afin de peser directement sur les causes de la précarité. Mais les mesures globales que je mets en place (agrandissement du parc public, élargissement de la capacité de prêt du Fonds du Logement, encadrement des loyers,…) profitent à tous les publics, dont les ménages mono parentaux. Les femmes qui sont les premières à être touchées par la précarité, seront également les premières à bénéficier de mesures visant à réduire les inégalités sociales.

J’avais également demandé une étude sur l’encadrement des loyers, elle est désormais finie. L’étude devait déterminer les loyers de référence en fonction desquels sera accordée aux bailleurs coopérants la ristourne de précompte immobilier. Cela va me permettre de pouvoir aller de l’avant dans cette direction.

Dans un même domaine, je suis actuellement occupé de réfléchir à l’extension du dispositif d’allocation-loyer au parc privé. Quant au Fonds du Logement, je l’ai chargé de trouver une solution concernant l’assurance perte d’emploi, appelée Habitat garantit, avant la fin 2011.

Enfin, au-delà de prises de positions publiques, sachez que l’essentiel du travail sur cette problématique se fait en coulisses, en lien étroit et au travers d’un dialogue permanent avec les acteurs de terrain. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de prendre connaissances des revendications d’associations telles que Vie féminine ou le Centre Amazone.

Je travaille aussi au renforcement des subsides alloués aux structures d’accueil des femmes sans-abri comme Talita. J’encourage d’ailleurs fortement les partenariats entre des agences immobilières sociales et des associations d’aides aux femmes sur modèle de l’A.I.S. de St-Josse et la Maison rue verte.