Je ne cache pas ma colère après avoir entendu la réaction de la N-VA à la note du formateur Elio Di Rupo et plus encore les commentaires de la Ministre bruxelloise Brigitte Grouwels qui ont suivi. On ne peut pas se battre, au sein d’un gouvernement, pour TOUS LES Bruxellois et en même temps proférer ce type d’idioties. Dire que le volet bruxellois de note du formateur donne moins de droit aux néerlandophones de Bruxelles est un mensonge scandaleux.

Le texte du formateur n’était sans doute pas encore la base d’un accord de majorité mais il constituait tout le moins une bonne base de travail pour entamer des négociations. Le parti de Bart De Wever ne l’a pas entendu de cette oreille et, par son attitude, prend notre pays et tous les Belges en otages.

Ce qui m’inquiète le plus, ce sont les nombreuses contre-vérités avancées par Bart De Wever pour justifier son refus. Le discours de Bart De Wever est rempli d’inexactitudes et de chiffres erronés notamment au sujet du volet socio-économique de la note d’Elio Di Rupo.

Mais les contre-vérités les plus interpellantes, pour le Bruxellois que je suis, ont trait à l’avenir de la Région. Il sous-entend que l’instauration de listes bilingues mettra en danger la représentation des néerlandophones dans les instances de décisions de la capitale. Rien n’est moins faux. La proposition du formateur maintenait évidemment la représentation garantie des néerlandophones au parlement bruxellois.

Il est d’ailleurs utile face à ces désinformations de rappeler un certain nombre de mécanismes existants à Bruxelles.
Avec 17 sièges sur 89, les Bruxellois néerlandophones sont nettement mieux représentés au Parlement que le poids réel qu’ils ont dans en terme de votes. Ils disposent également de la garantie d’une parité au sein de l’exécutif bruxellois, à l’instar d’ailleurs de celle qui existe pour les francophones au sein du gouvernement fédéral. D’autre part, un mécanisme de double majorité existe au sein du Parlement régional bruxellois pour une série de compétences, ce qui signifie qu’un texte ne peut être adopté sans l’accord d’un-e Ministre néerlandophone ou francophone. Rajoutons que toutes les hautes fonctions dans l’administration bruxelloise reviennent à parité à des néerlandophones, ce qui leur donne de fait des chances de promotion beaucoup plus avantageuses que les francophones. On ne peut vraiment pas dire que les néerlandophones sont malmenés dans la capitale. En démocrate que je suis, j’assume totalement cette situation et la note du formateur n’a jamais remis une seule fois cet équilibre en péril. Mais prétendre que la note du formateur fragiliserait cet équilibre relève du mensonge.

Après avoir pris en otage le niveau fédéral, il serait inacceptable que la N-VA indirectement ou le CD&V directement essaie de bloquer le fonctionnement du gouvernement bruxellois.

J’appelle chacun à garder en vue l’intérêt général des habitants de ce pays et en particulier aux membres du gouvernement bruxellois à se recentrer sur les priorités contenues dans l’accord du gouvernement en faveur des Bruxellois qu’ils soient francophones ou néerlandophones.