DSC_0023Ce jeudi, les Gouvernements de la Wallonie, de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Région Bruxelles Capitale et la Cocof se sont réunis à Bruxelles pour évoquer l’état d’avancement d’une série de projets auxquels elles contribuent. Lors de ce Gouvernement conjoint Interfrancophone, Evelyne Huytebroeck, Ministre en charge de l’Aide à la jeunesse, Jean-Marc Nollet, Ministre du Logement, et moi-même, en tant que Secrétaire d’Etat en charge du Logement, avons souligné, entre autres, l’importance de faciliter l’accès des mineurs mis en autonomie relevant de l’aide à la jeunesse aux mécanismes d’aide au logement existants et aux logements locatifs à bas loyers.

Chaque année, entre 400 et 600 jeunes, mineurs d’âge, relevant de l’aide à la jeunesse, dont une petite centaine à Bruxelles, font l’objet d’une mesure de mise en autonomie. Cela signifie qu’ils quittent, généralement à 17 ans, une institution d’hébergement de l’Aide à la jeunesse pour prendre leur autonomie, notamment en trouvant un logement. En moyenne, on constate que plus de la moitié des ressources financières des jeunes sont dépensées en frais de loyer et charges et qu’il leur reste insuffisamment de moyens pour assumer leurs frais de nourriture, de transport, de communication, de santé, d’école, de loisirs, d’habillement. Par ailleurs, les prix des loyers ne cessent d’augmenter et les propriétaires privés sont souvent réticents à louer à ce public et ce, malgré l’accompagnement et le soutien des jeunes par les services agréés de l’aide à la jeunesse. L’accès à un logement est pourtant un droit essentiel, en particulier pour des jeunes déjà fragilisés par leur parcours de vie et souvent en défaut d’entourage et d’appui familial suffisant. Il faut éviter que la difficulté d’accès à un logement décent soit en elle-même une cause de décrochage scolaire ou de marginalisation.

Face à ces constats, nous souhaitons développer, renforcer et donner accès aux mécanismes d’aide au logement existants, dont ils sont souvent mal informés ou exclus du fait de leur âge. C’est pourquoi plusieurs pistes ont été lancées.

Tout d’abord, un appel à projet relatif à la constitution d’un fonds pour les garanties locatives et les frais de première installation est en préparation. Cet appel à projet accorderait des subsides aux services agréés permettant d’octroyer aux jeunes mis en autonomie un montant équivalent à la garantie locative et aux frais de première installation.

D’autre part, dans le cadre de l’adoption prochaine d’un arrêté fixant les règles d’attribution des logements gérés par les Agences Immobilières Sociales (AIS), la situation des mineurs mis en autonomie devra être prise en compte. A Bruxelles, une collaboration structurelle entre le secteur de l’aide à la jeunesse et les agences immobilières sociales sera encouragée. Il existe déjà des conventions de collaboration entre 7 AIS bruxelloises et les services agréés de l’aide à la jeunesse permettant de rendre accessibles des logements de leur parc locatif aux mineurs en autonomie. C’est donc possible ! Il importe dès lors d’informer les autres AIS et tous les services d’aide à la jeunesse de ces bonnes pratiques. En Wallonie, certaines AIS ont également déjà signé une convention avec des services de l’aide à la jeunesse concernant les mineurs mis en autonomie.

Enfin, concernant les autres outils d’aide au logement, à Bruxelles, les ADILS (allocation régionale de déménagement et d’intervention dans le loyer) seront élargies aux mineurs. De plus, les conditions d’accès au fonds de garantie locative du Fonds du logement bruxellois pourront également être étendues. En Wallonie, dans le cadre de la révision de la réforme du secteur du logement au printemps prochain, la possibilité d’octroyer une allocation de loyer aux mineurs mis en autonomie sous certaines conditions sera notamment examinée.