20130926_Réception_PFB 034Comme de coutume, les Bruxellois francophones se sont retrouvés au Parlement bruxellois à l’occasion de la fête annuelle de la Fédération Wallonie-Bruxellois.

Voici le discours que j’ai eu l’honneur de prononcer en tant que Ministre-Président du Gouvernement francophone bruxellois (Cocof) :

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants en vos titres et qualités,

Chaque année depuis 5 ans maintenant nous nous retrouvons à l’occasion de la fête de la Fédération Wallonie Bruxelles. En fait, nous profitons surtout de cette fête pour à la fois rappeler l’importance des politiques qui sont portées par nos institutions : la petite enfance, l’enseignement, la culture, l’aide aux familles, l’aide aux personnes handicapées, la formation professionnelle, la politiques de santé et j’en passe. Toutes politiques qui interviennent la plupart du temps pour apporter une plus-value sociale et humaine aux personnes qui en ont le plus besoin. Et en même temps, nous profitons de cette date pour rendre hommage aux femmes et aux femmes qui travaillent dans ces secteurs. Ce sont donc des politiques précieuses aux Bruxellois que nous célébrons davantage qu’une institution. C’est dans ce sens d’ailleurs que nous sommes toujours vigilants à ce que les institutions qui s’occupent par exemple d’enseignement, de culture, d’aide à la jeunesse, de petite enfance puissent également avoir les moyens de mener leurs politiques.

Cette dernière année de législature nous donne l’opportunité de prendre un peu de recul et si possible de hauteur pour voir le chemin parcouru jusqu’ici et pour dresser quelques perspectives pour l’avenir.

Si en 2009 la question récurrente était de savoir comment la COCOF allait éviter la quasi faillite, les années qui ont suivi nous ont permis de retrouver les moyens d’une ambition mesurée mais concrète. Depuis l’année dernière la COCOF est à l’équilibre budgétaire. Pas pour faire plaisir à quelques dogmatiques de la rigueur, mais parce que nous sommes conscients que nos faibles moyens doivent se concentrer sur nos politiques sociales et non au paiement de taux d’intérêt à des banques.

Grâce à une gestion rigoureuse couplée à la solidarité de la Région, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et à un refinancement du Fédéral, tous les membres de ce gouvernement, ont pu poursuivre et amplifier des politiques tout aussi essentielles pour les Bruxelloises et Bruxellois, durant toute la législature :

– plus de formations professionnelles et une meilleure adaptation de celles-ci aux besoins, des jeunes en particulier
– une aide aux personnes handicapées plus importante et plus diversifiée pour soulager davantage les familles et les institutions
– L’ouverture de nouvelles classes en ce y compris dans l’enseignement qualifiant spécialisé
– un parcours d’accueil des primo-arrivants pour une meilleure inclusion de ces personnes dans notre vie bruxelloise
– la poursuite du plan crèches pour augmenter la capacité d’accueil de la petite enfance
– La promotion et la diversification des filières d’enseignement qualifiant, et la rénovation de ce patrimoine immobilier
– Une amélioration du statut des travailleurs du non-marchand
– Un plan d’action pour lutter contre les discriminations et pour plus d’égalité entre les femmes et les hommes

L’autre changement essentiel sous cette législature est venu de la conclusion des discussions institutionnelles marquant la 6e réforme de l’Etat.

Pour nous Bruxelloises et Bruxellois, elles ont été marquées par un fait essentiel : la confirmation du fait régional à travers la reconnaissance de la Région bruxelloise à part entière, la correction du sous-financement structurel de nos institutions, en ce y compris la COCOF et la possibilité renforcée de pouvoir enfin mener des politiques les plus communes pour tous les habitants de notre Région. Même si cette réforme n’a malheureusement pas abouti à ramener l’ensemble des politiques gérées par nos institutions bruxelloises autour de la seule institution régionale, la réforme adoptée permettra, dans des politiques essentielles de mener des politiques identiques pour les Bruxelloises et les Bruxellois, qu’ils soient francophones ou néerlandophones.

Et pour l’avenir ? L’institution francophone bruxelloise qui va fêter ses 25 ans, la COCOF, doit-elle avoir peur d’être bientôt dessaisie d’un certain nombre de compétences ? On sait que le tourisme sera régionalisé, que la formation professionnelle connaitra des liens de plus en plus étroits avec la politique régionale de l’emploi, que plusieurs secteurs d’aide aux personnes pourraient être gérés davantage au niveau de la commission communautaire commune. Mon avis est qu’il y a là une merveilleuse opportunité à renforcer les politiques que nous menons dans leur cohérence. Mais pour cela, il faudra réussir l’opération de transférer dans les meilleures conditions tout ce qui viendra du fédéral. Je vois trois conditions fondamentales pour y parvenir :

1. associer systématiquement les partenaires sociaux à toutes les étapes de ce processus
2. privilégier au maximum des politiques communes à tous les Bruxellois
3. construire ou reconstruire des traits d’union et des liens forts sur un pied d’égalité avec les autres entités du pays pour garder le maximum de cohérence et de solidarité dans nos politiques.

C’est un défi énorme et c’est avec vous tous rassemblés ici (membres de l’administration, travailleuses et travailleurs de nos secteurs, collègues du parlement et du gouvernement) que nous le relèverons, conscients des besoins légitimes que nous devons rencontrer dans l’intérêt des Bruxelloises et des Bruxellois, en ayant la plus grande ambition pour les politiques que nous portons.

Bonne fête à toutes et à tous et merci pour votre dévouement et votre attention.

Christos DOULKERIDIS