DSC_0015Ce vendredi 4 octobre 2013, en tant que Ministre-président du Gouvernement francophone bruxellois (Cocof) en charge du Tourisme, j’ai introduit au Parlement européen la séance académique organisée à l’occasion du 50e anniversaire de l’Organisation Internationale du Tourisme Social (O.I.T.S.) dont le principal fondateur est le Baron belge Arthur Haulot. Cette célèbre figure belge dont nous célébrons cette année le 100ème anniversaire de sa naissance, fut en effet l’un des pionniers du développement de cette approche profondément humaniste du tourisme. Il était convaincu que le tourisme pouvait aider les peuples à mieux se connaître.

A cette occasion, j’ai rappelé l’importance de ce type de tourisme qui s’applique, depuis sa création en 1963, à favoriser le départ en vacances du plus grand nombre, et à faire en sorte que le tourisme soit une activité au service des communautés humaines qui l’accueillent ou qui y travaillent.

Bien que le secteur du tourisme et la mobilité se soient fortement développés et améliorés pour permettre ainsi un taux de départ en vacances important, l’accès aux vacances semble cependant régresser, en raison de la crise économique notamment. Les chiffres apportés par l’OITS doivent nous alerter, seule une petite majorité des Européens (environs 55 %) auront pu partir en vacances cette année. Ce chiffre doit nous inciter à redoubler d’efforts pour que le droit aux vacances deviennent une réalité pour tous et toutes.

Depuis le début de la législature, j’ai toujours tenu à promouvoir un tourisme solidaire et durable, et à encourager le tourisme de proximité, notamment intra et inter-régional, ce qui contribue à la construction de nouveaux rapports entre les personnes.

Pour concrétiser ce droit, il est essentiel de mettre entre autres sur pied des structures d’accueil qui répondent à cette forme de tourisme plus solidaire qui a le vent en poupe. Les pouvoirs publics doivent investir dans lieux d’hébergement où la rencontre, l’échange et la convivialité sont les maîtres mots. Cet esprit domine notamment dans les auberges de jeunesse.

Alors que se développe une offre privée de plus en plus importante, il est nécessaire que les autorités publiques continuent à investir dans ce secteur pour préserver les idéaux de ceux qui, avant nous, ont permis à tant de gens de découvrir le monde autrement.

Conscient de cet enjeu et également des retombées économiques pour la Région bruxelloise – le tourisme représente 16% du PIB bruxellois, 35.000 emplois directs à Bruxelles non-délocalisables, 6 millions de nuitées avec l’objectif d’atteindre 10 millions d’ici 2020), la Région a décidé d’investir la rénovation de deux auberges de jeunesse (2 millions d’euros dont 1 million investi par le public pour les moderniser) en Région bruxelloise. Cette rénovation s’inscrit dans le cadre d’une politique plus large qui vise donc le développement du tourisme social en Région bruxelloise.

On dénombre actuellement 300.000 nuitées annuelles dans les auberges de jeunesse ou hébergements assimilés, ce qui représente plus de 5% de nos visiteurs.

Cet état d’esprit s’incarne également dans d’autres propositions touristiques. Ainsi, en 2010, la Région bruxelloise s’est montrée pionnière en termes de tourisme participatif en lançant le premier réseau de Greeters en Belgique. Les Greeters proposent de découvrir la ville à travers les yeux de ses habitants. Ce mouvement associatif de tourisme participatif, qui met en pratique, au service des visiteurs et des habitants de Bruxelles, les valeurs du tourisme autrement à savoir le respect réciproque, la rencontre authentique basée sur l’accueil, l’échange multiculturel et l’accessibilité.
En 2013, on peut estimer à 1000 le nombre de personnes qui ont eu recours aux 102 greeters bruxellois. Cette approche touristique connaît depuis un vrai succès. Les chiffres démontrent en effet la croissance continue du concept et son implantation de plus en plus durable dans le paysage touristique de la capitale.
D’autre part, le secteur de l’hébergement, conscient de l’exigence grandissante des visiteurs, s’est lancé dans un vaste programme de certification environnementale : les clés vertes.

L’écolabel international « Clé Verte » distingue les établissements touristiques pour leurs performances environnementales. Le nombre de labellisés dans la Région de Bruxelles-Capitale est de 28 (80% des auberges de jeunesse et centres d’hébergements pour jeunes bruxellois reconnus par la Cocof sont désormais « Clé Verte »). En tant que Bruxellois, il me semble que nous avons une responsabilité particulière. Bruxelles n’est pas seulement la capitale de la Belgique, elle est aussi la capitale de l’Europe, et à ce titre seconde capitale de plus de 500 millions d’Européens.