cours-de-languesBruxelles est une véritable tour de Babel. Grâce à son statut de capitale nationale et internationale, notre Région bénéficie d’une chance dont peu d’autres villes peuvent s’enorgueillir. Il est difficile d’estimer avec précision le nombre de langues qui sont employées dans nos rues, nos commerces et nos maisons mais leur nombre dépasse largement la centaine. Une étude de la VUB avait sondé en 2011 près de 2500 Bruxellois pour connaître les langues qu’ils pratiquaient. Elle avait comptabilisé pas moins de 104 langues, bien plus que les 72 langues recensées lors d’un sondage similaire 10 ans plus tôt.

Cette richesse bruxelloise peut se révéler un véritable atout pour le développement de notre ville. Bruxelles doit saisir cette opportunité pour devenir un pôle européen pour l’apprentissage des langues. Mais je vous en parlerai une prochaine fois.

La connaissance des langues est également une nécessité aujourd’hui dans la recherche d’un emploi. Trop souvent, la connaissance d’au moins deux langues nationales est un prérequis indispensable. Une méconnaissance des langues peut même se révéler être un obstacle pour obtenir le job de ses rêves. Malheureusement, beaucoup de jeunes finissent leurs études avec des lacunes dans ce domaine. Afin de préparer au mieux nos jeunes à répondre à ces exigences linguistiques, l’école à un rôle important à jouer.

Aujourd’hui en charge de plusieurs établissements scolaires situés en Région bruxelloise, j’ai pris mes responsabilités. Aux yeux de beaucoup d’entre nous, l’enseignement en immersion est un moyen efficace pour apprendre une langue étrangère. Je suis néanmoins persuadé que ce ne doit pas être la seule piste à envisager. Pour atteindre l’objectif que nous partageons, à savoir la connaissance du néerlandais, j’ai développé au sein des établissement de la Cocof une série de mesures adaptées à l’enseignement que nous organisons. En effet, l’enseignement en immersion est généralement organisé dans l’enseignement fondamental ordinaire, ce que la Commission communautaire française n’organise pas actuellement.

Malgré les obstacles qui existent dans la mise en place d’établissements en immersion (il n’en existe qu’une dizaine en Région bruxelloise), rien ne nous empêche d’agir concrètement pour favoriser l’enseignement des langues auprès des futurs professionnels que nous formons dans nos écoles. Cela se concrétise par l’introduction cette année des cours de pratique professionnelle donnés en néerlandais par des natives speakers dans nos deux établissements secondaires ordinaires. Ces enseignants néerlandophones accompagnent les titulaires du cours qui sont, pour leur part, francophones.

Par le dédoublement des groupes, cette organisation permet de travailler avec un nombre plus restreint d’étudiants.

Concrètement :
A l’Institut Emile Gryzon, un native speaker donne cours aux étudiants inscrits en 6ème professionnelle et en 6ème technique « hôtellerie-restauration ». A raison de 5 heures par semaine pour chaque groupe, l’ensemble des étudiants fréquentant cette section sont plongés en immersion dans le cadre de leur cours de salle. En amont, cet enseignant néerlandophone travaille en collaboration étroite avec les professeurs de langues de cet institut afin que les jeunes acquièrent le vocabulaire technique nécessaire. Cette collaboration permet également de relayer auprès des professeurs de langues les difficultés rencontrées par un élève. Une quarantaine d’étudiants sont concernés par ce dispositif.

Un native speaker a également été engagé à l’Institut Redouté-Peiffer depuis le début de cette année. C’est ainsi que les étudiants fréquentant en 5ème, 6ème et 7ème années les sections « vente » ; « horticulture » ; « fleuristerie »; « photographie » ; « élagueur-grimpeur »; « aménagement parc et jardin » ont entre deux et huit heures de pratique professionnelle par semaine en néerlandais selon les sections. Le nombre d’heures s’explique principalement par l’organisation ou non d’un cours de néerlandais dans certaines sections. Une centaine d’élèves sont concernés.