confédération_3J’ai participé à une table-ronde avec différents représentants de la Confédération de la Construction – des personnes engagées et bénévoles, issues de petites, moyennes et de grandes entreprises et venant d’horizons aussi différents tels que le sanitaire et le chauffage, l’éco-construction, la voirie, l’entreprise générale, la vitrerie, entre autres. C’était l’occasion d’identifier avec eux les actions et les outils que les pouvoirs publics doivent mettre en place en faveur de la construction de nouveaux logements.

Le secteur de la construction de logements traverse une période difficile. En recul pour la sixième année consécutive, ce segment a connu depuis lors une baisse de 20% au total. En deux ans, pas moins de 5.500 emplois ont été perdus.

Avec le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, nous avons déjà pris des engagements clairs et donné des impulsions importantes. L’Alliance Habitat, le plus important programme d’investissement (près d’un milliard d’euros) dans la construction de logements jamais lancé en Région bruxelloise représente la pérennisation de 1.600 emplois directs durant 5 années dans le secteur de la construction.

Par contre, pour donner une véritable impulsion au secteur du bâtiment neuf, il faudra pratiquer une politique plus globale qui lui apporte un soutien actif grâce à la mise en place de stimuli fiscaux, à un meilleur accès au crédit hypothécaire et à une maîtrise des coûts de la construction.

A l’occasion de cette rencontre, nous avons posé les premières balises d’un véritable « pacte » pour diminuer considérablement le coût du logement, que je me suis engagé à porter lors d’une prochaine législature. Ce Pacte – qui s’inscrirait dans la suite logique de l’Alliance Emploi-Environnement que la Région bruxelloise a mis en place avec le secteur de la construction, à la grande satisfaction de ce dernier – est susceptible de diminuer le prix de la construction jusque 25% par rapport aux prix actuels.

Un tel Pacte s’articulera autour de trois grands axes.

Un travail essentiel doit être mené pour diminuer la charge de documents administratifs ainsi que la complexité et la multitude des démarches à effectuer pour les entreprises. Dix-neuf communes, c’est autant de règlements et d’autorisations, de logiques et pratiques. Il faut rationaliser et simplifier les procédures existantes, notamment en renforçant les outils d’E-Gouvernement.

Ensuite, le Pacte doit porter sur la mise en adéquation de la formation des jeunes bruxelloises et bruxellois avec les besoins du secteur. Pas moins de 33 métiers de la construction ont été déclarés en pénurie par l’ONEM, tandis que 17 écoles professionnelles offrent des formations dans ce secteur. Il y a une contradiction qu’il s’agit de lever. A ce sujet, le secteur souhaite aussi jeter des ponts entre le secteur de la formation des demandeurs d’emploi et de l’enseignement et la réalité du terrain.

Enfin, il faut acter que ce tissu économique bruxellois, en dépit de la plus-value qu’il est susceptible d’offrir en termes de création d’emploi local, n’est pas soutenu par des mesures fédérales et se trouve constamment en difficulté par des règles européennes qui favorisent la concurrence déloyale. Alors, oui, il faut travailler sur le coût du travail, mais il faut aussi investir et aider les entreprises dans leur transformation vers plus d’innovation, dans le domaine de l’éco-construction notamment.

En pratiquant une politique intelligente, les pouvoirs publics sont en mesure d’offrir les stimulants appropriés aux personnes qui envisagent une construction. Le redressement des activités de construction est synonyme d’emploi, de croissance économique et de rentrées fiscales pour l’État, et seul permettra de garantir l’objectif d’un parc de logements suffisant à terme face aux besoins !