DSC_0069Voici ma question adressée à la ministre de la culture sur le soutien à la recherche artistique par notre Fédération. Etant donné que le dossier apparaît bloqué au niveau de l’actuel ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Jean-Claude Marcourt, j’ai donc interpelé Alda Greoli sur le sujet pour l’encourager à établir une collaboration entre les différents cabinets concernés. J’estime en effet qu’il n’y a strictement aucun sens à exclure l’art des soutiens qui sont accordés à la recherche.

M.Christos Doulkeridis (Ecolo). – La recherche artistique ou recherche en art se développe de plus en plus et est soutenue dans la plupart des pays de l’espace européen. Elle permet l’épanouissement d’une diversité de savoirs à côté des savoirs scientifiques et sert également de catalyseur de l’innovation dans le secteur des industries culturelles et créatives.

Dans le cadre de la compétence de la Recherche fondamentale, un premier soutien a été octroyé pour le financement de la recherche dans les écoles d’art lors de la précédente législature. Ces écoles s’étaient d’ailleurs réunies pour pouvoir porter ce type de projet.

L’objectif de ce soutien était de les fédérer, de leur permettre d’échanger leurs connaissances via une plateforme collaborative et de financer à terme un doctorat. À la suite de ce soutien, l’asbl Art-Recherche (A/R) a été créée pour mener à bien le projet. Cet enjeu de la recherche en art se situe aux confluents des compétences de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, mais aussi de la Culture voire du Développement économique.

De ce fait, Madame la Ministre, j’aimerais connaître votre position quant à un éventuel soutien à la recherche en art. Avez-vous plus d’informations à ce jour quant à la poursuite du soutien à l’asbl Art-Recherche?

Êtes-vous en contact avec votre collègue, le ministre de la Recherche, à cet égard?

Quelles options sont-elles envisagées pour soutenir la recherche en art, en collaboration avec les écoles supérieures des arts?

L’enjeu de la recherche en art et les apports qu’elle peut avoir pour la créativité et les solutions innovantes, sont-ils pris en considération dans le cadre des coupoles «Plan culturel numérique» et «Entrepreneuriat culturel/modèle économique de la culture» du processus Bouger les lignes?

Mme Alda Greoli, vice-présidente et ministre de la Culture et de l’Enfance. –Monsieur Doulkeridis, vos questions relèvent largement de la Recherche. Vous n’ignorez pas qu’elle ne fait pas partie de mes compétences. Jean-Marc Nollet avait à l’époque soutenu cette ASBL lorsqu’il était compétent pour la Recherche. Le soutien dépend donc de M. Marcourt.

Le projet développé par Art-Recherche soutien les échanges, la diffusion et la promotion de la recherche en arts des écoles supérieures. Il est intéressant mais je le conçois comme relevant de la Recherche et de l’Enseignement supérieur. Cela dit, mon cabinet a rencontré des représentants de cette association et il suit ce dossier. Je pense que vous avez-vous aussi eu des contacts. Nous suivons donc tous les deux avec attention ce projet.

Pour en venir à mes compétences, l’Observatoire des politiques culturelles organise chaque année un concours pour soutenir la recherche doctorale dans les matières culturelles. Pour cette année, la thèse retenue est celle d’Anne-Sophie Radermecker qui a pour titre Le marché de la peinture ancienne: une étude empirique autour de l’impact de la recherche en histoire de l’art (réattributions, réhabilitations, redécouvertes) sur la valeur des maîtres flamands (de Van Eyck à Pieter Brueghel le Jeune). J’ai eu l’occasion lors de la remise de ce prix de discuter avec la lauréate et cette recherche est particulièrement intéressante.

Enfin, toujours dans le champ de mes compétences, cette question est reprise dans Bouger les lignes. La coupole «Entreprenariat culturel» n’a pas encore abordé cette question sous cet angle. Par contre, la coupole «Plan culturel numérique» s’y est longuement attardée pour chaque matière culturelle. La synthèse intermédiaire est en cours de finalisation. Nous pourrons tous en prendre connaissance à la fin de ce mois.

M.Christos Doulkeridis (Ecolo). – Madame la Ministre, je savais que les activités de cette association ne relèvent pas directement de vos compétences et je comprends bien que vous renvoyiez ma question à votre homologue chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Néanmoins, son champ d’application est la Culture. De plus, Bouger les lignes est certes un processus mais peut aussi être un état d’esprit.

Si j’ai aussi posé cette question à la ministre de la Culture que vous êtes, c’est parce que, de fait, quand une recherche est menée dans ce domaine, vos compétences sont impliquées. Le dossier étant en quelque sorte bloqué chez M. Marcourt, je me suis dit qu’une collaboration entre vos cabinets pourrait permettre de faire vivre cette association fondamentale et importante.

Vous m’avez dit avoir rencontré une chercheuse mais, chaque fois qu’on prend connaissance des travaux de recherche, on est toujours impressionné par le résultat et les débouchés qu’ils permettent. Je vous encourage donc à collaborer avec M. Marcourt, s’il ne le fait pas seul, pour soutenir ce type de projet.