20160721_192057Ce matin, était publié dans Le Soir une interview du chef du groupe MR au Parlement fédéral, Denis Ducarme. Il reprenait un argument mille fois répété par lui et d’autres, tous partis traditionnels confondus, selon lequel cumuler avec un mandat local permettrait de « rester en contact avec la réalité ». Voici la réaction publique que cet argument m’inspire :

Cher Denis, j’aimerais partager avec toi cette réaction que tu ne dois pas prendre sur le plan personnel, tant je ne connais pas ta vie privée ou publique personnelles qui ne me regardent évidemment pas. Tu utilises, comme beaucoup d’autres, l’argument selon lequel le cumul avec un mandat local permet de « rester connecté » avec la « réalité ». Je dois t’avouer que je trouve cet argument en particulier totalement à côté de la… réalité. Comment peux-tu dire que quelqu’un qui cumule un mandat de député, parfois même de ministre, avec un mandat d’échevin ou de bourgmestre reste connecté à la réalité. Tu sais très bien que ça ne laisse aucun temps disponible pour « vivre » normalement. Tout l’emploi du temps est bouffé par le temps politique qui n’est pas celui de la réalité. Par exemple et sans faire de leçon, je me rends compte que de n’avoir « qu’un » mandat me permet de m’occuper de mes enfants, de faire mes courses moi-même, de cuisiner, d’avoir du temps pour vivre autre chose que des réunions ou des moments où je dois aller me montrer, de permettre aussi à ma femme de vivre ses propres ambitions professionnelles, de ne pas devoir courir pour être partout tout le temps, de regarder la vie avec des yeux de citoyen et pas seulement de politique. N’avoir « qu’un » seul mandat et une rémunération nette plus limitée, quoi que confortable par rapport à une grande majorité des personnes, me permet aussi de me rendre compte de certaines réalités vécues au quotidien par les citoyen.es. Reconnaissons ensemble que le système actuel pousse les femmes et hommes politiques à vouloir concentrer le plus possible de pouvoir entre leurs mains pour des raisons de « rentabilité » politique. C’est l’intérêt principal du cumul et non celui de la connexion prétendue à la « réalité de la vie ».