Article publié ce mardi 25 mai dans le Soir, rédigé par Francis Dubois.
Le discours de la méthode
Doulkeridis ne reste pas inoccupé. La lutte contre les « inoccupés » est revenue à l’avant-scène du débat sur la crise du logement à Bruxelles. Le secrétaire d’Etat Christos Doulkeridis en fait une de ses priorités dans un plan global pour une ville vivable et durable. Appel au privé et au public.
« Si vous ne voulez pas qu’on bâtisse partout et n’importe comment, prenez vos responsabilités par rapport à ce qui existe déjà. Avec ce qui est déjà bâti. Nous, on a les moyens de vous aider. » Dans une campagne électorale qui patine, le secrétaire d’Etat au Logement Christos Doulkeridis en revient aux fondamentaux et adresse un message clair aux pouvoirs communaux comme au secteur privé : il y a urgence face au boom démographique qui s’annonce à Bruxelles, 170.000 à 200.000 habitants supplémentaires à l’horizon 2020.
Depuis les bancs de l’opposition, Didier Gosuin (MR-FDF) a stigmatisé la semaine dernière l’inertie de certaines communes face à la problématique des logements inoccupés. Le député SP.A Fouad Ahidar en a remis une couche en rappelant que seuls 7 % des immeubles inoccupés sont taxés à Bruxelles. Christos Doulkeridis veut s’en tenir à une vision globale. « Je ne veux pas prendre le problème par le petit bout de la lorgnette. Le défi, c’est d’augmenter la surface habitable tout en préservant la qualité de vie ».
Constructions neuves, rénovation, recours aux agences immobilières sociales (AIS), Doulkeridis ne veut s’enfermer dans aucune formule miracle. Le secrétaire d’Etat s’accroche surtout à sa volonté que chacune des 19 communes bruxelloises consacre 15 % de son parc immobilier à la gestion sociale ou publique. Dans cet esprit, la lutte contre les inoccupés n’est qu’un instrument parmi d’autres : « Dans ma logique, tout ce qui va dans la bonne direction doit être étudié. J’ai rencontré la conférence des bourgmestres et l’association des villes et communes pour voir comment être concret et efficace ».
Pour en revenir aux inoccupés, Christos Doulkeridis rappelle l’existence d’une ordonnance régionale coercitive votée sous la précédente majorité qui va être amendée pour produire tous ses effets : « La situation collective est telle qu’il n’est plus possible d’en rester aux discours. L’ordonnance va probablement être améliorée. On doit savoir si on peut se mettre d’accord avec certaines communes pour remettre un maximum de logements sur le marché. »
Si tel ne devait pas être le cas, si certaines communes ne devaient pas s’inscrire dans l’objectif collectif, Christos Doulkeridis pointe le Plan régional de développement durable (PRDD), inscrit dans l’accord de majorité : « Son adoption sera un moment crucial. Si certaines communes n’en veulent pas… »