Alors que nos dirigeants sont en train d’évoquer l’avenir de notre planète, à Cancun, certains se demandent  « à quoi ça sert », ou pire « c’est trop tard, peut-on réellement encore faire changer les choses à notre échelle ? ». Avec la mise en place du nouvel éco-label « Clé verte » pour le secteur hôtelier, nous sommes dans le concret avec un outil qui s’inscrit dans la notion de durabilité. J’aime à rappeler que dans l’accord de politique régional ainsi que dans celui de la Cocof, nous mettons tout en œuvre pour porter Bruxelles en tant que capitale du développement durable. Le lien avec le secteur du tourisme prend donc une tout autre perspective. Nos visiteurs attendent de nous un sens des responsabilités qui va de pair avec la notion de plaisir.

En tant que Ministre-Président du Gouvernement francophone bruxellois, en charge du tourisme, j’insiste, depuis mon arrivée, pour que la destination Bruxelles s’articule autour du triptyque équilibré entre QUANTITE (le secteur est un moteur économique pour la Région et il doit continuer à se développer) – QUALITE (il faut augmenter et mesurer en temps réel la qualité de nos services) et DURABILITE.

Vous le savez très certainement, les écolabels et autres certifications se sont ainsi multipliés au risque de semer la confusion dans l’esprit des candidats à la labellisation ou dans la tête des consommateurs. On dénombre actuellement plusieurs dizaines de labels pour le secteur touristique européen dont le fonctionnement varie et donne lieu à des performances environnementales, socioéconomiques très variables.

A Bruxelles, il existe par exemple le label entreprise écodynamique qui est une reconnaissance officielle en Région de Bruxelles-Capitale des bonnes pratiques de gestion environnementale mises en œuvre dans nos entreprises. Ce label récompense leur dynamisme environnemental et leurs progrès en matière, notamment, de gestion des déchets, d’utilisation rationnelle de l’énergie, de gestion de la mobilité des travailleurs pour ne citer que ces exemples.

Au cours de mes rencontres avec le secteur hôtelier, il m’a souvent été fait remarquer que le client étranger qui choisit un hôtel à Bruxelles ne connaît certainement pas ce processus de labellisation local encouragé par les autorités publiques. J’ai alors demandé qu’une réflexion soit menée et qu’une journée d’étude comparative des différents systèmes de labellisation disponibles pour le secteur de l’hébergement soit organisée.

Ce rapport a mis en avant qu’il existe deux familles de labels environnementaux: les labels certifiant un système de management environnemental et les éco-labels certifiant la performance environnementale d’un produit ou d’un service. C’est à cette dernière famille qu’appartient le label Clé Verte.

L’option de rejoindre le réseau Clé Verte, m’apparaît comme une alternative pertinente pour plusieurs raisons :

1. ce label porte uniquement sur le secteur touristique;
2. l’option « Clé Verte » permettrait d’accélérer les efforts de promotion réalisés par BBL (Bond Beter Leefmilieu), Toerisme Vlaanderen et IEW sur les territoires flamand et francophone du pays et d’ainsi :
– assurer la visibilité du label sur l’ensemble du territoire belge ;
– augmenter le niveau de cohérence en Belgique en matière de labellisation environnementale du secteur touristique par l’adoption d’un seul et unique label couvrant l’ensemble du territoire national.
3. enfin, le label associe les critères de performance environnementale et de gestion environnementale.

Mais le travail ne fait que commencer ; une attention particulière doit être portée sur certains aspects comme par exemple l’absence de modalités de passerelle entre le Label Entreprise Ecodynamqiue (LEE) et la Clef verte; voilà pourquoi je complèterai le budget pour permettre un accompagnement des hôtels déjà labellisés L.E.E vers celui de clef verte, ainsi que les hôtels actuellement candidats.

En Région bruxelloise, la Clé Verte met en évidence les deux types d’options possibles et complémentaires que nous allons tenter de mettre en place : positionner le secteur touristique en matière de performance environnementale à partir d’un label international portant strictement sur l’hébergement touristique et organisé par un tissu associatif (la Clé Verte), tout en continuant de favoriser des labels multisectoriels et portés par des acteurs institutionnels (bruxellois pour le LEE et européens pour l’EMAS).

Je tiens enfin à remercier tous les acteurs du secteur (tourisme, Horeca, hôteliers) qui jouent le jeu dans un esprit de synergie exemplaire: Inter Environnement Wallonie, OPT et BITC, BHA,  Bed & Brussels, Loger Jeune à Bruxelles ainsi que la Fedération Ho.Re.Ca Bruxelles.