J’ai eu l’immense plaisir d’inaugurer aujourd’hui 124 logements sociaux et 76 logements moyens à Anderlecht, des logements construits dans le cadre du Plan Régional du Logement.

Depuis le début de la législature, je m’attèle à inscrire les projets du Plan Régional du Logement dans des partenariats forts. Le chantier que j’ai inauguré est l’un des premiers dossiers que j’ai mené à son terme, fruit de l’excellente collaboration entre la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB), la Commune d’Anderlecht, le Foyer Anderlechtois et le partenaire privé, la société «Thomas & Piron».

Ce dialogue étroit et permanent entre acteurs a permis de faire aboutir ce projet en un temps record puisque la première pierre a été posée il y a un peu plus d’un an. Aujourd’hui, nous inaugurons déjà ces 200 logements pour 200 familles : un lieu de vie pour plus de 500 femmes, hommes et enfants. 50% des logements sont du type de 3 chambres ou plus, 10% des logements sont entièrement adaptés à des personnes à mobilité réduite.

Je m’en réjouis, car le défi est de taille. Il s’agit aujourd’hui de répondre efficacement au besoin fondamental de se loger, besoin défini par la plupart des États européens comme un droit. Il s’agit d’un des axes forts de la Déclaration de politique générale du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale.

La Déclaration de politique générale du Gouvernement entend manifestement répondre au défi démographique qui attend Bruxelles en indiquant un objectif global de 15 % à terme de 10 ans en matière de « logements de qualité à gestion publique et à finalité sociale ».

A Anderlecht, le taux de l’emprise publique sur le parc du logement s’élève actuellement à 17.43%. Avec ce chiffre, la Commune revêt la 8ème place au niveau de la Région.

Désormais, en Région bruxelloise, la politique du Logement est conçue comme la politique de l’habitat durable, à savoir une politique qui intègre les biens physiques que sont les logements dans une chaîne de production respectueuse de l’environnement et de l’économie des ressources, tout en assurant la cohésion et la mixité sociale.

Dans les villes et territoire densément peuplé, le logement représente une proportion non négligeable de la consommation énergétique (encore fossile la plupart du temps) et par conséquent produit de grandes quantités de gaz à effet de serre(GES). Comme exemple, l’émission des gaz à effet de serre, en Région Bruxelloise – territoire totalement urbain – est due pour plus de 70% à la consommation énergétique de ses bâtiments (chauffage et refroidissement).

Il nous faudra mener des politiques qui soient en phases avec les grands défis de notre siècle : la précarité sociale et les changements climatiques. En matière de durabilité, ce projet important de 124 unités de logements sociaux et 76 unités de logements moyens s’inscrit dans cette politique volontariste. Radicalement tourné vers l’avenir, il combine réduction drastique de notre empreinte écologique et adaptation de nos fonctionnements sociaux aux nouvelles donnes.

Je considère que la politique du logement peut être une aubaine pour répondre aux défis environnementaux et aux défis sociaux. Je dirais même plus : l’un ne peut aller sans l’autre, l’un ne va pas sans l’autre. Une ville consomme en général plus de biens réels qu’elle n’en produit. Les politiques de rénovation énergétique portant sur une meilleure isolation sont assorties la plupart du temps d’actions de sensibilisation au changement des modes de consommation.

Et cela fonctionne. Différentes techniques dans le domaine de l’éco-construction ont été mises en œuvre : conception compacte, système centralisé de chaudières gaz à condensation, production eau chaude par des panneaux solaires, ventilation double flux, choix des matériaux de construction.

Une attention particulière a évidemment été accordée aux mesures anti-bruit. On voit les trains passer, mais à l’intérieur des logements on n’entend pas le moindre bruit !

Toutefois, si habiter, c’est plus que se loger, mener une politique innovante en matière de Logement, ce sera certainement plus important que simplement construire des bâtiments. Dans ce sens, il est heureux de constater que la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale, dans le cadre de son contrat de gestion avec la Région, a mis la cohésion urbaine au centre du processus de renouvellement de son patrimoine et qu’elle a associé cet aspect de manière étroite à la politique de Logement.

Je voudrais aborder la question de la mixité et, de manière plus large l’insertion des projets dans le quartier. La participation citoyenne est encore ressentie par certains comme un élément encombrant, de nature à retarder les projets. Or, pour moi, il est essentiel de placer la participation citoyenne au cœur de la réflexion et de l’action du Plan Régional du Logement. La participation permet de consolider les projets en devenant outil d’aide à la décision, outil d’évaluation et outil de suivi.

Je pense que l’on ne peut plus uniquement répondre à la demande sociale de logements en ne se concentrant que sur la construction de bâtiments et d’infrastructures, en ignorant les usages qui en seront faits et en étant inattentif aux besoins spécifiques du « vivre ensemble ».

Les villes sont tout naturellement des condensés de co-habitations qui, sans politique volontariste, peuvent conduire à du conflit, à un cloisonnement entre les personnes suivi de cloisonnement spatiaux inacceptables car fondés sur une discrimination sociale et économique.

La mixité si elle est difficile à atteindre doit rester au centre de nos préoccupations. Le logement social et de manière plus général le logement à vocation publique doivent favoriser le désenclavement et la communication entre les différentes composantes de la société.

Il en va du bien-être de la ville toute entière que la variété et la diversité des générations, des genres et des cultures soient associées à un projet de société commun et occupent un territoire en partage.