Ces dernières années, le logement social a connu beaucoup d’évolutions. Le secteur se réforme en profondeur et connaît chaque jour des changements importants. De plus, la question du logement en général est confrontée à une série de défis de taille qu’il est impératif de relever : le boom démographique, le nombre de personnes en attente pour obtenir un logement social, la hausse des coûts de l’énergie ou les règles de construction plus strictes.

Afin de permettre aux sociétés de logement social de répondre au mieux aux attentes de la population bruxelloise, un accord a été rejoint dans le cadre des récentes négociations institutionnelles pour rationaliser ce secteur. Aujourd’hui, la Région compte 33 SISP sur son territoire avec des tailles variables qui vont de 276 à 3544 logements. Chacune d’entre elles rencontre aussi des situations de terrain très différentes. Or, les changements en perspectives suscitent pas mal d’interrogations auprès des membres du personnel des sociétés de logement social. Pour cette raison, je souhaite adresser un message au personnes qui travaillent au sein des SISP pour dissiper certaines inquiétudes.

Je tiens d’abord à rappeler qu’une dynamique «naturelle» de coopération et d’échange existe déjà au sein du secteur. Il s’agit de diverses formes de collaboration et de partenariat. Dans certains cas, elles se réalisent de façon opérationnelle dans la mise à disposition de personnel. Elles peuvent aussi se concrétiser par des achats groupés que l’on appelle marchés conjoints d’études et de fourniture. Je peux ainsi vous citer en exemple les marchés conjoints d’achat de fourniture d’énergie, les marchés conjoints de fourniture de détecteurs de fumées, des marchés conjoints de développement de logiciels et programmes de gestion locative et financière. L’objectif là aussi est de faire des économies au bénéfice des habitants.

Parallèlement à cette dynamique «naturelle», la question de la rationalisation du secteur est au cœur d’une réflexion associant tous les acteurs concernés. C’est en ce sens que j’ai entamé un travail de réflexion avec les directeurs des sociétés de logement social, par exemple.

Ce travail a débouché notamment sur une première étape très concrète. Les sociétés de logement social seront encouragées à regrouper leurs services techniques. Pour ce faire la Région financera du personnel supplémentaire pour les sociétés qui comptent plus de 2500 logements et pour les sociétés plus petites qui se regroupent entre elles pour gérer ensemble l’entretien et la rénovation de leur patrimoine.

Les premiers jalons de la rationalisation sont posés. Les suivants consisteront en un rapprochement progressif des sociétés de logement social entre elles pour d’autres matières que les matières techniques. Le calendrier et le fonctionnement des futurs fusions doivent encore faire l’objet de concertations politiques et se préciseront dans les prochains mois.

Mais quel impact cette dynamique aura-t-elle sur les personnes qui travaillent dans les SISP ? L’objectif de la rationalisation est de continuer à garantir un service de qualité et professionnel dans un contexte de plus en plus complexe. Il n’est donc pas question de réduire le personnel d’accueil et de gestion locative. Il n’est pas non plus question que le service de proximité soit affecté. Je veillerai dans la mesure du possible à ce que les antennes locales soient maintenues.

L’évolution du logement social fait qu’on doit mieux s’organiser pour réaliser plus de missions. Il ne s’agit pas de faire plus avec moins mais de faire plus en déployant mieux les importants moyens consacrés par la Région au logement social pour lutter contre la crise du logement.

Les choix d’organisation des futures sociétés fusionnées dépendront de leurs conseils d’administration et directions respectives, mais le logement social bruxellois se trouve aujourd’hui confronté au défi de l’extension et de la spécialisation de ses missions. Dans ce contexte, la dynamique de rationalisation n’a donc aucunement pour objectif de réduire le personnel des sociétés, qui s’engage chaque jour au service de ces objectifs ambitieux.