En ma qualité de Secrétaire d’Etat au Logement et Ministre-Président du Gouvernement francophone bruxellois (Cocof), mais aussi négociateur pour mon parti des volets bruxellois de l’accord institutionnel,je salue le vote au Parlement fédéral du premier volet du juste financement de Bruxelles, qui marque enfin un premier pas dans la correction du sous-financement structurel dont la Région de Bruxelles-Capitale était victime depuis sa création.

C’est un moment crucial et de grande émotion, en tant que Bruxellois et je veux d’abord remercier les femmes et les hommes qui, se battant depuis des années, ont permis à ce combat pour un juste financement d’aboutir.

Ce fut un combat de longue haleine, dont la négociation de la 6ème réforme de l’Etat n’a été que l’aboutissement. Depuis plus de 10 ans, il a fallu mener un important travail de conviction.  Rappelons qu’il a d’abord fallu convaincre un certain nombre de forces politiques bruxelloises elles-mêmes.  Ce travail a été celui de certaines personnalités politiques, mais aussi et de façon décisive, celui de personnalités du monde académique et de la société civile bruxelloise, qui se sont mobilisées et ont porté et consolidé cette revendication.  Il faut saluer aujourd’hui de façon forte leur clairvoyance, leur travail et leur persévérance et leur exprimer notre gratitude.

Après avoir convaincu les Bruxellois, il a fallu convaincre les partenaires wallons, et puis flamands, de l’impérieuse nécessité de ce refinancement pour Bruxelles, mais aussi de l’intérêt pour les deux autres régions et l’équilibre institutionnel fédéral, de voir la Région bruxelloise capable d’assumer en autonomie ses missions au service des Bruxellois, ainsi que son rôle et ses responsabilités de Région-capitale de tous les Belges et de 500 millions d’Européens.  Il faut donc aussi saluer la solidarité qui s’est exprimée au-delà des forces politiques bruxelloises, pour aboutir aujourd’hui à une majorité des 2/3 soutenant ce refinancement au parlement fédéral.

La Région bruxelloise pourra enfin retrouver progressivement l’équilibre budgétaire et affecter des moyens supplémentaires à des politiques aussi essentielles que le logement ou la mobilité. Ces moyens, qui corrigent le sous-financement, ne sont pas un cadeau venu du ciel ou un butin de guerre qu’il faut s’empresser de dilapider.  La nouvelle loi de financement, prévue dans l’accord institutionnel et qui sera adoptée dans la seconde phase de sa mise en œuvre, nous imposera une grande responsabilité.  Notre devoir est aussi, entre Bruxellois, de veiller à poursuivre avec ces moyens un projet fort et cohérent pour la Région, qui réponde aux défis du boom démographique, de la cohésion sociale et de la crise environnementale à Bruxelles.

En tant que Ministre-Président du Gouvernement francophone bruxellois (COCOF), je me réjouis enfin, de ce que le premier volet du refinancement n’oubliera pas la Cocof. Cette institution au cœur de la vie quotidienne des Bruxellois francophones pourra compter sur 8 millions dès cette années et jusqu’à 32 millions en 2015.  Ces moyens permettront de soutenir les politiques essentielles menées en faveur de la formation professionnelle, de l’accueil des primo-arrivants, de l’aide aux personnes handicapées, de l’enseignement ou de l’accueil de la petite enfance, notamment.

Pour conclure, je rappelle que ceci ne constitue que le premier volet du « juste financement » de Bruxelles convenu dans le cadre de la 6ème réforme de l’Etat.  Les travaux se poursuivent pour la concrétisation du second volet de cet accord, qui doit aboutir à un refinancement total de la Région bruxelloise à hauteur de 461 millions d’euros, et nous y serons très particulièrement attentifs.