Une rentrée des classes, c’est souvent un moment marquant pour les élèves et les parents d’élèves. Mais c’est aussi un jour particulier pour les enseignants. Leur métier n’est pas facile tous les jours. Or, un constat nous interpelle: le nombre d’enseignants qui quittent prématurément l’enseignement n’a jamais été aussi important. Chez les « jeunes » enseignants, ils seraient 40 % à quitter leur carrière dans les 5 premières années. Une situation particulièrement inquiétante alors qu’il manque d’enseignants et que Bruxelles est confrontée à une augmentation de sa population scolaire. Les raisons de ces départs anticipés trouvent diverses sources mais sont avant tout liées aux difficultés que rencontrent les « jeunes » enseignants à leur entrée en fonction: cours à construire, intégration dans une équipe déjà en place, gestion des classes, gestion de la discipline, appropriation des règles de l’école, des programmes, …
On ne peut pas rester les bras croisés face à ce constat. C’est la raison pour laquelle j’ai lancé l’année passée un projet-pilote de mentorat dans les établissements scolaires organisés par la Cocof. Cela consiste en un accompagnement de l’enseignant débutant par un enseignant expérimenté (par des activités de soutien, un guidage bienveillant, un échange sur les pratiques). Cet enseignant chevronné aide l’enseignant novice à identifier et à surmonter les difficultés qu’il peut rencontrer en début de carrière.
Un an après son lancement, l’expérience a rencontré son objectif et sera pérennisée. Les jeunes enseignants posent un regard positif sur le dispositif de mentorat tant ils sentent la nécessité d’être guidés lors de cette phase importante d’insertion professionnelle. Ils sont particulièrement satisfaits de la brochure d’accueil qu’ils ont reçus, de la relation individuelle qui s’est installée avec leur mentor et des réunions collectives qui leur ont permis de partager leurs expériences et leurs doutes.
Pour cette année scolaire, j’ai pris la décision de reconduire ce dispositif dans les établissements organisés par la Cocof avec quelques aménagements. Pour améliorer la relation entre mentor et jeune enseignant, chaque direction devra désormais prévoir une heure de coordination par semaine. La brochure d’accueil sera aussi plus adaptée aux spécificités de l’établissement. Les réunions collectives seront également organisées avec plus de régularité. Enfin, le nombre de mentor sera revu à la hausse.