En nous baladant dans les rues commerçantes de la Région bruxelloise, nos regards sont souvent attirés par la présence de logements vides au dessus des commerces. Il s’agit d’un phénomène préoccupant à l’heure où la crise du logement se fait sentir et que la Région met en oeuvre des outils pour relever le défi démographique qui l’attend.
Diverses initiatives ont été impulsées ces dernières années pour résoudre la problématique. On perçoit par là que les étages vides ont un réel rôle à jouer dans une stratégie urbaine, et ce d’autant plus dans le contexte actuel où la crise du logement se fait sentir.
Les défis du logement à Bruxelles sont connus. D’une part, le boom démographique que connaît la Région nous impose de trouver de nouvelles solutions pour permettre à des nouveaux Bruxellois de se loger décemment. D’autre part, la crise sociale provoque une augmentation des demandes d’intervention publique pour répondre aux besoins des Bruxellois les plus fragilisés.
Face à ce constat, la Région a mis en place plusieurs outils: la construction de nouveaux logements (5000 dans le Plan Logement auxquels s’ajouteront les 6720 logements que j’ai planifié dans le cadre de l’Alliance Habitat), la rénovation des logements sociaux inoccupés (plus de 500 millions investis par la Région dans ce domaine en 5 ans ont permis de couvrir 99% des logements sociaux inoccupés dans un programme de rénovation) et les aides à l’accès à la propriété (via le Fonds du Logement, près de 5000 ménages à faibles revenus ont pu acheter leur habitation à Bruxelles).
Ces outils traditionnels régionaux ont été complété pendant ces 5 dernières années. J’ai notamment mis en place une série d’outils régionaux neufs pour mobiliser les surfaces bâties inoccupées dans la capitale au profit du logement. Si on ne souhaite pas construire partout et préserver des espaces pour des parcs qui garantissent une meilleure qualité de vie en ville, il est nécessaire de mobiliser les surface déjà bâtie qui ne sont pas affectées aux logements. Pour cette raison, j’ai mis en place une cellule logements inoccupés au sein de l’administration régionale dont l’objectif principal est de remettre des logements vides sur le marché voire infliger une amende aux propriétaires qui laissent volontairement leur bien à l’abandon. J’ai également lancé un appel à projet pour faciliter la reconversion de bureaux obsolètes en logement.
La question des logements vides au-dessus des commerces a également fait l’objet d’une attention particulière. Ce matin, en collaboration avec l’ERU, j’ai eu le plaisir de présenter à différents acteurs du secteur du logement et à certains représentants d’administrations communales, le fruit d’un important travail qui a été mené pour faciliter le retour d’habitants au-dessus des commerces.
A ma demande, un travail d’identification précis a été mené dans les noyaux commerciaux bruxellois. Celui-ci a révélé un important potentiel : de 208.000 m² à 306.000m² de surfaces récupérables ont été quantifiées, ce qui correspond à un nombre de 3400 à 5200 logements à réaffecter.
On le sait, rétablir du logement dans les rues commerçantes n’est pas toujours simple. Les mêmes freins et questions se posent et se cumulent, ce qui en décourage plus d’un. Voilà pourquoi la Région a élaboré des fiches-outils : celles-ci rassemblent les bonnes pratiques déjà expérimentées et les pistes qui contribuent à lever les obstacles. Car des logements réhabilités aux étages présentent de nombreux avantages, au bénéfice de tous.
Ces fiches-outils à destination des propriétaires, des commerçants mais aussi des professionnels de l’immobilier ou des architectes ont l’avantage d’apporter des réponses concrètes et incitatives pour permettre le retour d’habitants dans nos noyaux commerciaux. Dans ce domaine, c’est par des réponses pragmatiques que nous pourrons agir sur les mentalités et initier les changements de mentalités bénéfiques pour tous les Bruxellois.
Les fiches sont téléchargeables sur le site Logement de la Région de Bruxelles-Capitale ou en cliquant sur les liens suivants: