Un peu d’espoir dans cette dépression ambiante. Cet après-midi, je participais à un exercice démocratique avec des élèves de l’Institut Notre-Dame d’Anderlecht. Je devrais dire de Cureghem. Il se fait que c’est l’école qui m’a subi quand j’étais jeune à l’école secondaire. On parlait déjà de ce quartier en termes peu positifs. Dans le cadre du « décret citoyenneté », leur prof, André Drouart André, leur a demandé de préparer six propositions de décret que les élèves ont présentées et débattues avant de voter sur les textes finaux. Le choix des thèmes appartenait aux élèves. Quelle émotion. D’abord de voir ces jeunes vifs et très participatifs. Ensuite la qualité des textes proposés. Un groupe a présenté un texte sur la protection et la défense des femmes battues par leur conjoint. En insistant beaucoup sur trois aspects : le nombre très important de décès à la suite de violences conjugales (comparativement à d’autres pays européens), le tabou à en parler pour les victimes et les témoins des victimes, souvent eux-mêmes victimes, à savoir les enfants. J’avoue que j’ai été bluffé en particulier par cette proposition. J’en parlerai certainement au Parlement. Il y a eu aussi une proposition déposée pour demander un rallongement du congé de maternité et surtout de paternité pour permettre au père de jouer pleinement son rôle à la fois vis-à-vis de l’enfant mais aussi du ménage. Une troisième proposition concernait la distribution de tablettes numériques aux élèves pour remplacer en partie les manuels. Mais elle n’a pas été adoptée, les élèves la jugeant pas assez aboutie dans ses détails pratiques. Les trois autres propositions concernaient l’aide aux réfugiés, la faim dans le monde et la suppression de la taxe de roulage et ma mise en place d’un système de péage. Qu’on était loin des clichés sur les jeunes, sur les filles voilées ou pas, sur les écoles mal classées… Qu’on se rende compte un peu plus du travail exceptionnel et précieux réalisé par la plupart des enseignants avec des moyens souvent limités pour permettre à nos enfants de se projeter dans l’avenir et devenir les acteurs du demain.