cantinesscolairesVoici l’échange que j’ai eu avec Marie-Martine Schyns, Ministre de l’Éducation, autour de la qualité de l’alimentation à l’école et du bien-être animal. J’ai abordé les résultats de l’état des lieux des pratiques culinaires dans les cantines scolaires ainsi que la réévaluation de l’actuel cahier de charges en regard des enjeux du développement durable et d’une logique végétarienne. Je retiendrai de ses réponses qu’elle a confié à l’ASBL Question Santé, en collaboration avec les hautes écoles de diététique, la mise à jour du cahier des charges. Par ailleurs, l’ASBL a été subventionnée pour soutenir les écoles « désireuses » de se lancer dans un projet d’alimentation saine. C’est toujours ce qui me pose problème, la Fédération  Wallonie-Bruxelles continue à ne travailler que sur une base volontaire comme si on pouvait laisser de côté la toute grande partie des élèves de nos écoles. Même constat pour le Pacte d’Excellence où Mme Schyns m’affirme que le groupe central dans son avis n°3 « encourage » les écoles à développer un plan de promotion de la santé et « recommande » l’intégration dans le tronc commun de la sensibilisation à la nutrition et aux impacts alimentaires sur la santé.
Ma question :

Madame la Ministre, le 28 septembre 2016, je vous interpellais sur la qualité de l’alimentation à l’école, et plus précisément sur la question du bien-être animal. Avec certains de mes collègues, nous nous inquiétions de l’actuel manque d’ambition en la matière dans l’élaboration des cahiers de charges émis par Fédération Wallonie-Bruxelles pour les repas scolaires. Dans votre réponse, vous nous aviez annoncé l’organisation, au mois d’octobre, d’un état des lieux des pratiques culinaires et des restaurants scolaires. Les résultats de cette enquête devaient nous être présentés en janvier 2017. Qu’en est-il ? Avez-vous plus d’information à ce sujet ?

Dans votre réponse, il était également question de retravailler et d’évaluer l’actuel cahier de charges. Vous nous promettiez d’y ajouter des propositions en accord avec le développement durable et l’introduction d’une logique végétarienne. Ici, le calendrier était un peu plus long et vous annonciez des résultats pour le premier semestre 2017.

Pensez-vous tenir ces délais ? Où en est la réflexion ? Finalement, vous mentionniez à l’époque que le troisième avis du groupe central sur le Pacte d’Excellence se pencherait sûrement sur la question. En l’état actuel, le projet n’est pas très bavard à ce sujet, puisque le terme d’alimentation n’apparaît même pas dans l’unique partie consacrée à la qualité de la vie à l’école.

Réponse de Marie-Martine SCHYNS, Ministre de l’Éducation :

Le groupe de travail, piloté par mon cabinet, a bien rédigé l’état des lieux des pratiques alimentaires. J’ai pris la décision de reporter son envoi auprès des écoles pour deux raisons. Je souhaitais tout d’abord préserver les chefs d’établissements d’une charge de travail supplémentaire qui ne serait pas actuellement adéquate. Je voulais aussi éviter de multiplier les questionnaires d’enquête qui risqueraient d’être programmés lors d’actions des ministres chargés de la Santé.

Des synergies ont été créées entre les diverses actions menées par la Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale. Je me suis engagée à veiller à concrétiser les mesures des plans wallon et bruxellois, dont le volet « attitude saine » du plan de promotion de la santé de la Commission communautaire française ainsi que l’axe « alimentation et activité physique » du plan wallon de prévention et de promotion de la santé. L’objectif est d’obtenir une collaboration intersectorielle. Les deux régions ont fait de l’alimentation une priorité de leur axe stratégique.

La mise à jour du cahier spécial des charges de références destiné à améliorer les repas de collectivités des enfants de trois à dix-huit ans, sur la base notamment des nouvelles recommandations alimentaires en Belgique, a été confiée à l’ASBL Question Santé. Cette mise à jour se fait en collaboration avec les hautes écoles de diététique et sa diffusion est prévue pour fin mars.

Afin de soutenir les établissements scolaires qui recherchent un accompagnement plus personnalisé dans le cadre d’un projet d’alimentation saine, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a octroyé une subvention à l’ASBL Question Santé. L’objectif est de développer un espace de soutien pour les écoles sur le site www.mangerbouger.be. Cet espace serait utilisé par les écoles comme accompagnement méthodologique dans leur plan d’action en alimentation équilibrée saine et durable. Il comprendrait trois parties: la valorisation de l’outil «Se mettre à table» qui permet de lancer un projet sur une thématique en alimentation saine; une valorisation et une visibilité des expériences des écoles en leur proposant de publier des articles sur les actions qu’elles mènent et des contenus spécifiques et des actualités sur les thèmes de l’alimentation et de l’activité physique à l’école.

La recommandation du groupe central du Pacte préconise: «en collaboration avec les PSE et les associations de parents, d’encourager chaque école primaire à développer un plan de promotion de la santé.» Ce plan global, réfléchi et annexé au plan de pilotage doit comprendre la stratégie de promotion de la santé suivie par l’établissement. Ce dernier liste les activités mises en place par année d’étude en matière d’alimentation. Dans les domaines d’apprentissage du tronc commun lié aux activités physiques bien-être et santé, le groupe central intègre également la sensibilisation à la nutrition et les impacts de l’alimentation sur la santé. Je constate donc deux occurrences à l’alimentation saine dans l’avis n° 3.

Ma réplique :

J’entends que les écoles croulent sous les notes, les circulaires et autres documents de ce type et que vous avez décidé de les soulager quelque peu en revenant à la charge un peu plus tard. Une grande différence subsiste entre votre approche et celle que je préconise. Travailler dès le départ avec les cahiers de charges sur une base volontaire, donc sur l’encouragement, et non la définition de normes, amène que se soient toujours les mêmes publics et les mêmes écoles qui sont actifs. Il faudrait sensibiliser l’ensemble des enfants à ce type de préoccupation. Nous reviendrons, particulièrement en ce qui concerne la thématique de l’alimentation à l’école.