Ce matin, le journal Le Soir a publié une interview commune avec mon collègue du Gouvernement bruxellois Bruno De Lille.

Ecolo et Groen en tandem, par Francis Dubois :

Malgré le climat délétère qui règne sur le front communautaire, la famille écologiste persiste à jeter des ponts par-dessus la frontière linguistique. Les secrétaires d’Etat bruxellois Christos Doulkeridis (Ecolo) et Bruno De Lille (Groen) rappellent avec force un choix pleinement assumé. « Ce que nous défendons ici, ce sont des positions clairement définies et qui sont défendues par nos partis respectifs », explique le francophone. « Le travail entre Ecolo et Groen se fait depuis presque 30 ans, appuie le néerlandophone. Ce n’est pas toujours facile. Quand nous faisons campagne en Flandre, c’est plus sexy de dire qu’on va tout régler tout seul dans son coin… »

Au-delà des combats de coqs, Christos Doulkeridis a d’ailleurs repéré un frémissement entre le PS et le SP.A. « Notre stratégie est efficace et montre que la solution viendra par le dialogue ». Visant le CDH Francis Delpérée qui a désigné Ecolo comme un maillon faible dans la défense des intérêts francophones, Doulkeridis réplique : « Certains confondent fermeté et fermeture, c’est le degré zéro de l’analyse politique ». Bruno De Lille embraie : « L’absence de dialogue nourrit le sentiment antipolitique. Nous sommes perçus comme incapables à trouver des solutions. Or, on est là pour ça, on est payé pour ça ».

Voilà pourquoi les Verts partagent une série de positions sur l’avenir de Bruxelles. 1. La nécessité de corriger le financement structurel et de donner les moyens à la Région de gérer les moyens mis à sa disposition. « Nous ne sommes pas le petit frère des deux autres Régions », argumente Bruno De Lille. 2. Le refus de tout sous-nationalisme qui placerait des gens sous des régimes différents. 3. Une meilleure gestion des compétences en Région bruxelloise, qui doit s’accompagner d’un partenariat accru avec ses voisines en matières d’économie, d’environnement, de mobilité… 4. La gestion du défi démographique, qui passe par des synergies avec le Fédéral et les autres Régions. « Bruxelles est la capitale de la jeunesse. Ce n’est pas un problème, c’est une opportunité », martèle Christos Doulkeridis. 5. L’affirmation fière et ambitieuse du statut de capitale européenne.

« Même sur nos points de divergence, on est prêt à négocier », conclut De Lille. « On est là pour construire et pas seulement pour jeter des invectives », acquiesce Doulkeridis.