C’est aujourd’hui la Journée internationale de la personne handicapée. A cette occasion, j’ai visité Manufast une entreprise de travail adapté. Je salue bien évidemment ses gestionnaires et toutes celles et ceux qui y travaillent et je veux leur dire combien je comprends leurs difficultés. Comme toutes les entreprises, Manufast vit sous l’énorme pression de devoir être rentable, dans un secteur qui subit de plein fouet la crise économique : on parle de chômage économique de 300% en plus en un an !

Je sais que la FEBRAP (Fédération des ETA) a déposé un plan de relance auprès de ma collègue, Evelyne Huytebroeck, qui n’a pas pu être présente aujourd’hui. Mais je sais qu’elle y travaille. Et personnellement, je pense que dans le cadre d’un plan de relance, il faut encourager les ETA à développer, comme c’est le cas pour bon nombre d’entre elles, les filières vertes et le déploiement de services et produits innovants, de développement durable, écologiques, etc.

A la croisée des chemins entre « marchand » et « non-marchand », les entreprises de travail adapté représentent un secteur particulièrement important puisqu’il participe directement au développement économique de notre région. Les ETA fournissent de l’emploi à des milliers de personnes à Bruxelles, dont une grande majorité de personnes handicapées qui, grâce à leur travail, ont de meilleures chances de s’intégrer dans un tissu social indispensable à l’épanouissement personnel, mais aussi d’être plus autonomes financièrement et socialement.

Même si il est évident que les salaires de ce secteur sont parmi les plus bas du secteur non-marchand et que les exigences de rentabilité (délais et productivité) font que les jobs sont durs, il faut pouvoir tenir dans ce genre de boulot.

Mais c’est un secteur qu’il faut soutenir, non seulement dans le cadre de subventions : les ETA représentent un gros secteur pour la Cocof que je préside, puisque celle-ci les soutient à hauteur de plus de 25 millions d’euros en 2011. Mais aussi plus particulièrement dans deux autres voies qui me semblent primordiales, et dans lesquelles je me suis avancé, en tant que Président du Gouvernement francophone burxellois :
– Tout d’abord il faut mener une réflexion transversale sur les clauses sociales dans les appels d’offre de marchés publics afin de favoriser ce secteur. En effet, la Cocof vient, sur mon initiative, d’adopter une circulaire relative aux clauses environnementales, éthiques et sociales dans les marchés publics, dite « circulaire verte ». Ajouter des clauses sociales dans les marchés publics, c’est permettre de rencontrer des objectifs tels que la mise à l’emploi de publics moins qualifiés, de personnes handicapées, de chômeurs de longue durée ou de personnes infrascolarisées. Cela me semblait primordial que la Cocof adopte ce genre de disposition, à l’instar de la Région.
– Ensuite, j’ai souhaité, depuis le début de la législature, inclure les ETA dans les négociations de l’accord intersectoriel non-marchand. Cela n’avait pas été le cas en 2000. Là aussi, je vous annonce que j’ai obtenu un pré-accord pas plus tard qu’hier sur le million d’euros reçu de la Communauté française et de la Région wallonne dans le cadre de la solidarité interfrancophone. Parmi les mesures que j’ai défendues, 350.000 euros seront consacrés à des mesures qualitatives de type embauche compensatoire pour du personnel en formation et des mesures pour favoriser le bien-être au travail. 500.000 euros seront d’autre part utilisés à des mesures de type pouvoir d’achat.

En langage plus simple, j’affirme que les entreprises comme Manufast doivent être soutenues. Il faut les soutenir pour qu’elles continuent à donner du travail aux personnes handicapées. Pour que ces personnes puissent être plus autonomes et faire partie de la société dans son ensemble. Je veille, en tant qu’homme politique, à ce que les personnes handicapées soient considérées comme des travailleurs à part entière et pas comme des travailleurs de sous-secteurs.