Ce matin, la presse relaye la proposition de Marie-Dominique Simonet, la Ministre de l’Enseignement obligatoire, d’interdire graduellement d’ici 2015 la distribution à l’école de boissons énergisantes, de sodas ou de « junk food ».

Je me réjouis de cette position qui va dans la même direction que les mesures prises au sein des établissements de la Commission Communautaire Française et qui vise l’alimentation durable. L’alimentation représente une dimension importante de la vie. Si notre alimentation a fortement évolué au cours des dernières années, avec des conséquences positives, nous ne pouvons cacher que cette évolution a également eu des conséquences négatives sur notre santé et notre environnement. A cet égard, je ne peux que saluer la démarche de la Ministre de l’Enseignement obligatoire et, en tant que Pouvoir Organisateur, j’y répondrai favorablement.

Je veux aller plus loin et souhaite inviter Marie-Dominique Simonet à mener une réflexion sur la formation des jeunes et des futurs professionnels à la diététique.

En charge de plusieurs établissements formant aux métiers de bouche, nous réorientons progressivement les futurs professionnels du métier à une alimentation durable, de saison, plus respectueuse de l’environnement. Environ 1.500 élèves passent par nos cantines et quelque 600 étudiants fréquentent les sections Horeca. Depuis mon entrée en fonction, j’ai en effet lancé un programme de sensibilisation aux principes de l’alimentation durable (Naturel-Frais-Local) à destination des jeunes qui deviendront des futurs chefs et horticulteurs. Les campus du CERIA et de Marius Renard, sur lesquels sont formés des chefs de cuisine, des diététiciens, des ouvriers horticoles, des gestionnaires de l’environnement urbain, entre autres, pourraient ainsi devenir les premiers campus reconnus alimentation durable.

Plusieurs actions sont initiées:

· Organisation de rencontres avec des producteurs locaux,

· Développement des synergies entre les Instituts HORECA et d’horticulture de manière à ce que les fruits et légumes produits sur les différents terrains horticoles alimentent directement les ateliers « cuisine »,

· Publication d’un livret de recettes « Au fil des saisons – 12 recettes réalisées par des jeunes talents bruxellois », qui a récemment reçu un « World Cookbook Award » (catégorie alimentation durable) à Paris,

· Développement d’un partenariat avec Bruxelles Environnement en matière de tri des déchets et d’agriculture urbaine,

· Création d’une épicerie « durable » sur le campus du CERIA. Cette épicerie vendra les différents produits issus des différents ateliers présents sur le site et une partie de la production de fruits et légumes provenant de l’Institut horticole Redouté-Peiffer.

Parallèlement, je souhaite développer, dans ces filières, les formations liées à la diététique. Le nombre de personnes allergiques et le nombre d’enfants souffrant de surpoids est en forte augmentation ; il est donc essentiel d’intégrer cette dimension pour nos futurs professionnels des métiers de la bouche. Ces jeunes travailleront plus tard dans des cuisines de collectivité, ouvriront des restaurants, etc. Il convient donc de leur apprendre à équilibrer un repas, à travailler avec des produits de qualité.

Si nous voulons lutter contre la malbouffe, il faut aller plus loin que l’interdiction de certains produits dans les distributeurs. L’assiette des générations futures doit être synonyme de goût, de qualité, de biodiversité et de plaisir. Il est impératif de revoir nos modes de consommation et de modifier notre rapport à l’alimentation et c’est pourquoi l’école est un levier prioritaire !